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Les mots ne sont pas innocents.

Publié le 16 février 2011 par Toulousejoyce

Ils le sont d’autant moins que, la plupart du temps, ils paraissent bien convenables et bien gentils. C’est vrai, en tout cas, des mots qu’on trouve en abondance dans les médias, principalement pour traiter des questions politiques, des faits de société ou des événements d’actualité.

Jusqu’au début du siècle dernier, la presse regorgeait des mots les plus crus, les plus violents, voire les plus injurieux. La modération n’y trouvait sans doute pas son compte mais du moins, la réalité était représentée en terme vigoureux. Les communistes ont été les derniers, dans les années 50, à maintenir la tradition en traitant leurs adversaires de valets de l’impérialisme ou, plus pittoresquement, de vipères lubriques.

Aujourd’hui, le voc

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abulaire est aseptisé. Ce qui est troublant, c’est que ce sont les mêmes mots qui reviennent constamment et qui ont pour effet d’éviter l’emploi du mot propre. Il ne s’agit malheureusement pas d’un mouvement général de progrès vers la courtoisie et la modération mais d’une entreprise systématique de dissimulation ou de déformation de la réalité. Et pourquoi dissimuler ou déformer la réalité si ce n’est pour imposer des vérités prédigérées permettent d’étouffer toute faculté critique et de couler tous les esprits dans le même moule ? Ce qui rend l’opération efficace et redoutable, c’est qu’on est arrivé à la constitution d’une sorte de langue parallèle, formée de mots qui ont l’apparence familière et rassurante de mots français ordinaires, mais qui ont été subrepticement vidés de leur contenu et qui sont destinés à donner une image systématiquement déformée de la réalité.

Nous accomplissons donc une œuvre de salut public en établissant, à propos de chacun des mots ainsi pervertis, une fiche où sont dévoilés son sens véritable, le mécanisme de sa falsification, l’objectif visé par cette imposture afin de déjouer le piège et, éventuellement, de le retourner contre ses auteurs.

On aurait tort de croire qu’il s’agit d’un simple divertissement intellectuel. Les mots ne sont pas des ornements, ils sont les matériaux de notre pensée. Impossible de penser juste avec des mots falsifiés. L’accumulation et la convergence de ces détournements de sens visent à imposer une pensée unique (appelée aussi le « politiquement correct »), première étape d’un asservissement des esprits.

Prenez conscience de l’enjeu et, au fil des mots, suivez régulièrement un traitement contre l’intoxication intellectuelle.

Pr Jacques ROUGEOT


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