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Ecole publique du Gard : L’instit enseigne une berceuse en arabe : la laïcité à sens unique

Publié le 16 février 2011 par Veille-Education

Chantée en classe à l’école du Pin, la chanson en langue arabe indispose des parents.

C’est la plus douce des berceuses, celle du célèbre film français d’animation Azur et Asmar (2006), qui provoque la polémique depuis ce week-end dans le petit village du Pin.

Les parents d’élèves d’une classe de l’école primaire ont reçu un courrier anonyme dénonçant l’apprentissage et le chant en classe, des paroles en langue arabe extraites du film de Michel Ocelot et écrites par Gabriel Yared. Lui-même compositeur et arrangeur de plusieurs morceaux de Charles Aznavour ou de Johnny Hallyday et auteur reconnu de musiques de film, comme le Patient anglais.
Le texte affirme que plusieurs parents se disent « étonnés que leurs enfants apprennent une chanson arabe à l’école ». Que trois d’entre eux, « dont un délégué de classe et un membre du Syndicat intercommunal du regroupement pédagogique (SIRP) du Pin et Saint-Pons- la-Calm », sont allés à la rencontre de l’institutrice concernée le 7 février pour « avoir une conversation quant au sujet qui les préoccupe ». Certains refuseraient même que leurs petits entonnent la berceuse à la kermesse de fin d’année.

« Nous parents, à l’heure où certaines catégories d’individus sifflent la Marseillaise, nous posons la question : “Pourquoi ne pas, plutôt que des chants arabes, enseigner notre Marseillaise à nos enfants ?” », poursuivent les auteurs anonymes. Des propos connotés qui choquent non seulement la communauté enseignante – elle a réagi par un courrier – mais aussi des familles. Et ce, d’autant que la ritournelle est tirée d’un conte de fée qui veut être un message de tolérance : « Petit enfant deviendra grand, il franchira les océans, il sauvera la fée des djinns et tous les deux seront heureux, seront heureux ».

Julie, maman de deux petits garçons scolarisés au Pin : « Je respecte les convictions politiques et religieuses de tout le monde, mais elles n’ont pas à être utilisées dans un établissement scolaire, nos enfants sont à l’école pour s’ouvrir au monde, apprendre le respect, j’ai honte de ce qui s’est passé », confie cette femme qui se dit « touchée personnellement puisque mes garçons ont du sang marocain par leur père ».

Du côté de l’inspection de l’Education nationale, on prend vivement la défense de l’équipe pédagogique qui a projeté le film en octobre dernier aux élèves : « Ce travail autour de la berceuse s’inscrit totalement dans le cadre de l’opération nationale baptisée “école et cinéma” qui rentre dans le cadre des projets sur l’ouverture au monde et aux cultures de l’éducation nationale et des programmes d’instruction civique », tient à rappeler l’inspecteur de l’éducation nationale Marcel Lotito. En effet, c’est une commission nationale qui choisit les films que visionneront les élèves des écoles inscrites à ce programme. L’étude de la berceuse, dont une partie des paroles est en arabe, figure très officiellement dans la fiche pédagogique correspondant au film Azur et Asmar. « Il y a de plus en plus de mise en cause des enseignants dans le cadre de leur travail, déplore l’inspecteur, agressions verbales, menaces, c’est comme ça tous les jours ».

Lundi soir, une réunion s’est tenue entre les maires des deux communes et les parents pour mettre les choses à plat. Le sujet sera également évoqué en conseil d’école en présence de l’inspecteur la semaine prochaine.

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