Reprenez votre respiration, cessez de rentrer le ventre, déboutonnez le premier bouton. Vous n’êtes pas seul, plus d’un français sur deux se sent concerné. Le ventre est devenu LE sujet esthétique en vogue.
Euripide définissait le ventre comme étant « le plus grand de tous les dieux ». Une simple métaphore théiste qui signifiait que la vie d’un homme est avant tout régie par ses besoins naturels. Cette vision analogue n’est pas complètement dépassée, il nous faut lui ajouter la brise de l’air du temps. Le ventre est au cœur de beaucoup de préoccupations chez le Français. Il a même fait l’objet d’une étude très sérieuse instiguée par l’institut Ifop et la marque Activia, qui s’appuie sur un sondage, ainsi que sur les études d’un sociologue et d’un philosophe réputés.
A plat ventre pour un ventre plat.
Aujourd’hui, il est entré dans les codes de l’esthétisme à l’occidental, que la norme était de ne pas avoir de ventre. Le contraire étant perçu comme un relâchement de soi. Nous savons aussi que le ventre est la partie du corps qui aurait tendance à grossir en premier lorsqu’un Français prend du poids, ce qui en fait leur complexe physique numéro 1 (57% des femmes et 42% des hommes).
Ce sentiment est soutenu par l’exhibition massive de chairs dégraissées, visibles sur les podiums, dans la publicité ou à la tv. Les diktats de la mode ont donc créé des véritables attentes de la part de personnes insatisfaites de leur ventre ; la moitié des français souhaiterait en améliorer l’aspect et il y a même 17% qui rêverait d’en être fier. Pour ceux et celles qui le sont, on peut remarquer le développement accru de différents embellisseurs de ventre : Piercings, Tatouages, vêtements courts… Une fois le ventre dévoilé, il devient « une porte d’entrée dans l’intimité de la peau ». Cette parade esthétique, en elle même prend donc une dimension relationnelle, c’est une façon de se rendre encore plus désirable. Le ventre représente donc une partie importante du capital érotisme que nous possédons. Mais, une fois qu’il s’est quelque peu arrondi chez la femme, il inspire la natalité. Et les mamans contemporaines revendiquent la maternité comme un acte véritablement esthétique (on le perçoit surtout à travers la mode où les ventres, dont les courbes sont affirmées, sont moulées par des tissus colorés) et social (« je suis enceinte, heureuse et je veux que tout le monde soit au courant »). Bref le ventre est un sujet de société qui inquiète et intéresse beaucoup la France, malheureusement il est considéré comme tabou par 7 français sur 10. Malgré tout ils sont 72 % à souhaiter une amélioration esthétique ou physiologique (ballonnements, transit…) qu’ils atteindraient par le sport (57%) ou l’alimentation (48%).
La partie à sensations.
Au delà des inquiétudes esthétiques, le ventre qui est notre matrice à tous, peut aussi être en lien avec les émotions :
- « Avoir une boule au ventre » signifie « être stressé » : physiquement on ressent bien une forme de contraction intestinale.
- « en avoir dans le ventre » qualifie une personne qui a du courage, qui sait aller au delà de sa « boule au ventre » justement.
- « Etre bidonné de rire » veut dire que l’on rit tellement que cela provoque une réaction sur le ventre.
Il peut aussi trahir un ressenti : « bloquer sa respiration » (avoir le souffle coupé littéralement) est la résultante d’une réaction intime… D’ailleurs 81% des français ressentent le stress dans leur ventre, 58% y ressentent le trac, 28% l’émoi amoureux et 21% le plaisir.
Concrètement pour être bien dans sa peau, il faut aussi l’être dans son ventre (66% des français le pensent). Mais le contraire aussi est vrai. Les français demandent des solutions et l’offre se métamorphose sensiblement pour mieux s’adapter (Cosmétiques, massages, relaxations, thérapie par le rire, nutrition…).
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