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Réécrire une fable de La Fontaine : « le Loup et le chien » (1/2)

Publié le 19 février 2011 par Sheumas

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   Dans ce blog, je consacre parfois certains articles à l’enseignement quand celui-ci opére dans le domaine de l’écriture. Ainsi, ce petit travail qui a consisté à demander aux élèves d’adapter la fable de La Fontaine « le Loup et le chien » pour la scène.... Exercice donné à la fin du chapitre sur le théâtre, avec les connaissances et les acquis supposés. Il n’en reste pas moins qu’il leur fallait un guide comme celui qui suit :

Préparation : préparation pour le passage d’un genre à un autre : de la fable à la scène de théâtre (didascalies, personnages, répliques)

- Lieu : sur un sentier près de la forêt

- Personnages : le loup, le chien

- Caractère des personnages : le chien : méprisant, cupide, corrompu. Le loup : hésitant, naïf, influençable, libre.

- Les étapes de la scène : le chien et le loup se rencontrent. Le loup admire la santé du chien. Le chien lui explique les raisons de sa santé et l’invite à le rejoindre et à l’imiter. Le loup accepte mais se rend compte des inconvénients que comporterait sa nouvelle situation.

- Les discours fournis par le récit : on peut les utiliser mais il faut les simplifier et les adapter à la langue moderne.

   Et demain, une proposition entièrement rédigée. En attendant, pour mémoire, voici la fable !

Un Loup n'avait que les os et la peau,
Tant les chiens faisaient bonne garde.
Ce Loup rencontre un Dogue aussi puissant que beau,
Gras, poli, qui s'était fourvoyé par mégarde.
L'attaquer, le mettre en quartiers,
Sire Loup l'eût fait volontiers ;
Mais il fallait livrer bataille,
Et le Mâtin était de taille
A se défendre hardiment.
Le Loup donc l'aborde humblement,
Entre en propos, et lui fait compliment
Sur son embonpoint, qu'il admire.
"Il ne tiendra qu'à vous beau sire,
D'être aussi gras que moi, lui repartit le Chien.
Quittez les bois, vous ferez bien :
Vos pareils y sont misérables,
Cancres, haires, et pauvres diables,
Dont la condition est de mourir de faim.
Car quoi ? rien d'assuré : point de franche lippée :
Tout à la pointe de l'épée.
Suivez-moi : vous aurez un bien meilleur destin. "
Le Loup reprit : "Que me faudra-t-il faire ?
- Presque rien, dit le Chien, donner la chasse aux gens
Portants bâtons, et mendiants ;
Flatter ceux du logis, à son Maître complaire :
Moyennant quoi votre salaire
Sera force reliefs de toutes les façons :
Os de poulets, os de pigeons,
Sans parler de mainte caresse. "
Le Loup déjà se forge une félicité
Qui le fait pleurer de tendresse.
Chemin faisant, il vit le col du Chien pelé.
"Qu'est-ce là ? lui dit-il. - Rien. - Quoi ? rien ? - Peu de chose.
- Mais encor ? - Le collier dont je suis attaché
De ce que vous voyez est peut-être la cause.
- Attaché ? dit le Loup : vous ne courez donc pas
Où vous voulez ? - Pas toujours ; mais qu'importe ?
- Il importe si bien, que de tous vos repas
Je ne veux en aucune sorte,
Et ne voudrais pas même à ce prix un trésor. "
Cela dit, maître Loup s'enfuit, et court encor.


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