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Tron: Evolution

Publié le 19 février 2011 par Gameinvaders
To Run On Nothing

Près de 30 ans après le film original, Tron revient pour prolonger la légende du monde synthétique avec Legacy : l’Héritage. Pour accompagner sa sortie, la branche « interactive » de Disney a préparé avec Propaganda Games (auteur du jeu Turok) une préquelle vidéoludique, Tron: Evolution. Mis en vente juste avant la sortie en salle du film (selon les pays), le jeu est arrivé en début février 2011 avec l’Héritage en France.

Ce test a été effectué sur la version PC du jeu qui fut porté par GameStar.

Tron: Evolution

Vous n'imaginez pas à quel point c'est dur de prendre un screenshot pendant un wallrun.

Après m’être bien mis dans l’ambiance en ayant visionné le film Tron : L’Héritage, je me précipitai à installer sa déclinaison vidéoludique, Tron: Evolution, impatient de prolonger mon expérience dans cet univers. Malheureusement, les premières minutes de ce jeu ont suffi à me refroidir… Pour résumer, Tron: Evolution n’est qu’un vulgaire Prince of Persia/God of War-like maladroit et boiteux. Il mélange ainsi des mécanismes de beat’em all et de plateformer. Seulement voilà, le contrôle et la maniabilité sont horribles. Je tombais souvent de manières frustrantes et injustes lors des phases de plate-forme, ce qui ne m’arrivait pas aussi fréquemment dans les Prince of Persia. Le repérage est également catastrophique faute d’un trop faible contraste (esthétiquement), rendant un niveau trop uniforme en termes de couleur (entièrement bleuâtre, verdâtre, jaunâtre…). Comme si cela n’était pas suffisant, la navigation est désactivée après les premières missions. Lors des traversés rapides, il n’a pas été rare que les repères aient été indiqués trop tardivement, la caméra faisant parfois des siennes.

Tron: Evolution

Encore et toujours du combat...

Le reste, c’est du combat. Et il y en a beaucoup, même trop, mais beat’em all oblige. On est, en effet, souvent confronté à des masses de programmes que l’on martèle incessamment à coups de disque. On est loin des combats élégants et chorégraphiés sur les rythmes de Daft Punk que l’on a pu admirer dans le film. Ce système de combat répétitif finit par être une corvée pénible surtout lorsque l’on fait face à des ennemis plutôt résistants. Rêvez-vous encore à des phases de Lumicycle comme vous en avez vu dans les films ? Abandonnez tout espoir. Encore une fois, la conduite à bord de la bécane est désastreuse, les changements de direction étant trop brusques (et je ne parle pas de ces angles droits typiques aux Lumicycles de Tron). Le seul véhicule agréable à diriger est le char mais en même temps, ce sont les deux seuls machines. Malheureusement, pas d’ailes pour voler contrairement au film.

Tron: Evolution

Une cinématique pré-rendue avec Tron, Flynn et Anon.

Tron: Evolution se déroule 20 ans avant les évènements du dernier film, lorsque Kevin Flynn se retrouva coincé dans la Grille. Le joueur incarne un programme de sécurité codé par Flynn, Anon, qui doit veiller à ce que les ISos soient bien intégrés parmi les « Basics« . Globalement, le jeu raconte comment Clu est arrivé au pouvoir. Mais cet histoire ne bouche pas un gros trou, et elle est si mal racontée que je pourrais vous la résumer ici pour épargner votre temps. Bâti sur le moteur d’Unreal, la réalisation graphique n’est pas si mauvaise avec de jolis effets de lumières. Cependant, l’utilisation de cinématiques pré-rendues qui ne sont pas beaucoup plus élaborées que les images in-game est une déception, surtout lorsque certaines animations sont trop « infantiles ». Pour le portage sur PC, GameStar ne s’est pas trop foulé avec seulement une résolution maximale de 1600×1050 et pas d’options d’anti-aliasing.

Tron: Evolution

Pour être franc, je commençais à apprécier le jeu vers la fin.

Ayant joué le jeu en VO, certains acteurs du film tels que Olivia Wilde (Quorra) et Bruce Boxleitner (Tron) ont participé au doublage. En revanche, pas de Jeff Bridges mais l’interprète de Flynn/Clu imite très bien sa voix. Tout comme pour Legacy, on aurait aimé que le personnage de Tron lui-même soit plus présent. Le jeu comporte très peu de morceaux des Daft Punk (j’ai seulement reconnu la musique dans le menu), et le reste de la bande-son reste plutôt banal. La durée de vie du jeu est d’environ 6 à 8 heures qui inclut des difficultés injustes sur lesquels j’ai buté plusieurs fois. Il existe bien une composante multijoueur avec des matchs à mort et quelques modes à objectif. Cependant, le peu de parties disponibles et les forts pings ne m’ont pas permis d’expérimenter suffisamment cette facette du jeu. Mais pas de grosses différences de gameplay sont à noter.

Tron: Evolution est encore un de ces jeux promotionnels de mauvaise facture accompagnant les films à leur sortie. Le manque de cohérences entre l’esthétique et le gameplay fait que l’on se perd et que l’on se lasse dans ce monde virtuel qui brille de mille feux. Quand on considère pourtant à quel point Tron est lié au monde du jeu vidéo et du numérique en général, on regrette que Disney n’ait pas trouvé de game designers plus talentueux et motivés pour endosser une licence aussi importante. Si par curiosité vous voudriez encore l’essayer, n’y jouez pas avant d’avoir vu le film.

Score:

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