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Le méchant et la “tête à claques”

Publié le 24 février 2011 par Jlhuss

guillaume_durand.1298539347.jpgMettre deux personnages très médiatisés, perçus comme radicalement différents, côte à côte sur un divan blanc,  face à des Français très « virtuels » pour les faire réagir sur leurs propres nombrils et sur les évènements du moment, telle est l’idée d’un “talk” sur France 2 toutes les semaines. Quand il s’agit d’Axel Khan et de Claude Allègre (la semainse dernière), il est possible de dépasser le niveau très moyen de Guillaume Durand assez facilement, quand, comme hier soir c’est au tour d’Alain Duhamel et de Stéphane Guillon, c’est beaucoup plus difficile. Le choix de ces deux « protagonistes aurait été dicté par une publication de livres respectifs (promo!) … Bon ! Et parce qu’ils seraient, chacun à sa manière, des « chroniqueurs de l’actualité » … Moins sûr !

Comment comparer en effet, tout talent mis à part, un journaliste dont la profession est de donner des éléments (à discuter certes) d’appréciation d’une situation politique ou événementielle et un humoriste dont le seul impératif est de faire rire ? La télévision devient ainsi de plus en plus un outil tournant à vide sur lui-même, produisant des émissions sur des émissions, un exercice d’auto satisfaction, une psychothérapie interne. Hier soir, de surcroit, les deux « invités » étaient tellement accrochés à leur rôle respectif qu’il n’était plus question d’espérer le moindre échange un peu original, inédit.

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Alain Duhamel avec sa « tête à claques » habituelle mais en vieux routier des plateaux eut quand même le mérite de reconnaître certaines de ses erreurs d’appréciation passées, celle de l’inexistence de Ségolène Royal par exemple, avant la primaire socialiste de 2007. La partie de tennis avec son frère Patrice et la narration de ses rapports privilégiés avec Mitterrand furent des moments sans grand intérêt mais au moins un peu nouveaux et quelquefois assez drôles.

Pour Stéphane Guyon c’est beaucoup plus simple et très triste ; un comble pour un humoriste qui se prétend comme tel.  Il ne se trompe jamais, il n’est que la victime des « méchants » sarkozystes, son fonds de commerce c’est Sarkozy et l’on peut penser qu’il prie tous les jours pour sa réélection. C’est fou comme le sectarisme institutionnel rend triste …

Lorsque des sujets d’actualité sont abordés, MAM et la diplomatie Française, la tournée récente sur les médias de DSK etc., Alain Duhamel nous délivre un remake de ses éditos parus ici ou là (il est prolixe), pour Guillon, il essaye d’être drôle mais sans succès.  En effet, l’exercice est beaucoup plus difficile sans papier et en peu de mots et il ne peut que laisser transparaître que ce qu’il est véritablement : bête et méchant. Même sur le douloureux dossier Florence Cassez, en présence des parents de la condamnée mexicaine, il se plante et passe à côté de ce qu’il aurait pu dire d’intelligent, simplement pour faire rire (qui on se le demande ?) Alors que les parents effondrés disent tout le bien qu’ils ressentent de l’action du Président de la République en faveur de leur fille, Guyon trouve le moyen de placer une réflexion du genre dans un an le Président de la République aura changé (en France et au Mexique) et ça ira mieux … Il aurait pu aborder le fond, condamner par exemple une médiatisation abusive, contestable, voir même nuisible à la française embastillée. Rien de tout ça : quand Sarkozy sera parti ça ira mieux est la seule réflexion que lui inspire cette polémique qui remet en cause dans bien des domaines « l’année du Mexique »

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Guillon est une « imposture » complètement fabriqué par le PAF et ne vivant que du PAF, c’est en étant « viré » de France Inter qu’il a gagné son image de symbole de la liberté d’expression alors qu’il n’y a pas plus « convenu » que ce personnage parfaitement « construit », antipathique à mes yeux non pas pour son anti-sarkozysme primaire (on fait ce que l’on peut), mais aussi son « Besson gueule de fouine », son « DSK queutard », sa “Aubry petit pot à tabac” … sa vulgarité intrinsèque. Guillon est un esprit vulgaire, c’est en tous les cas ce qu’il montre. Pense-t-il, suprême mépris, qu’il faut être vulgaire pour plaire ? Résumons son crédo, sa raison d’être : « Casse-toi pauvre con. Tu peux te représenter en 2012, tu n’auras pas ma voix comme tu ne l’as pas eu en 2007. Je souhaite que la France se réveille et qu’elle te crie à l’unisson « Casse-toi pauvre con ».C’est un peu faible pour demeurer longtemps en haut de l’affiche; il aura du mal à se reconvertir une fois la parenthèse refermée. C’est très faible pour tenir un « direct » même sans réels contradicteurs, suffisant cependant pour étaler ses limites.


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