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Le discours d'un roi

Publié le 24 février 2011 par Olivier Walmacq

Affiche de 'Le discours d'un Roi'

Genre: film historique.

Durée: 1h58.

Année: 2011.

L'histoire: Années 30. Le Prince Albert de Grande Bretagne, père de la future reine Elizabeth II, fait son premier discours. Le problème c'est qu'Albert est surmonté de stress et subit un bégaiement, l'empêchant de s'exprimer correctement. Sa femme décide de l'emmener voir l'orthophoniste Lionel Logue...

La critique de Borat

Depuis sa projection à Toronto en septembre dernier, les critiques ne tarissent pas d'éloges envers Le discours d'un roi de Tom Hooper. On peut même parler d'ovation mondiale, au point que Colin Firth a reçu récemment le Golden Globe du meilleur acteur dramatique.
C'est grâce à cette récompense, que je me suis intéressé à ce film. Et comme souvent, votre cher serviteur avait raison de le faire. Outre Firth, on retrouve Geoffrey Rush, Helena Bonham Carter, Guy Pearce (oui mes amis, nous l'avons retrouvé), Michael Gambon et Timothy Spall.
A l'heure où je vous parle, le film est un gros favori pour les Oscars, avec une douzaine de nominations.

Le titre souligne le discours de George VI pour rallier la résistance anglaise. Pourtant ce fait n'arrive qu'à la fin et Hooper, que l'on connaît pour les séries historiques Elizabeth Ier et John Adams, nous raconte les nombreuses années qui ont mené à cela.
Le Prince Albert était alors la risée de la famille, incapable de sortir une phrase correctement de sa bouche. Mais derrière cet aspect, c'est surtout un homme subissant des épreuves toujours plus fortes, fuyant certaines et ayant un stress insurmontable. Malgré les nombreux médecins, aucun n'a su le soigner, en dehors de Lionel Logue. En dehors de l'aspect royal, Logue va surtout s'intéresser au patient. Pas de traitement de faveur.

Si le Prince hésite à le revoir, c'est l'écoute de sa propre lecture qui le convaincra de revenir. Durant des années, l'orthophoniste et lui vont acquérir une certaine confiance, à travers des excercices vocaux. Amusante cette séquence où Firth se met à déblatérer des insultes.
Scène que ses abrutis de frangins Weinstein veulent couper pour le marché ricain, histoire d'avoir une meilleure classification. Toujours aussi stupides.
Mais d'autres épreuves attendent Albert. Que ce soit la mort de son père, le désistement de son frère volage ou son couronnement. Logue devient alors l'un des conseillers du roi Charles VI, dont il ne peut se passer sous aucun prétexte.

Le contexte politique de l'époque (Hitler mène le peuple allemand vers la Seconde Guerre Mondiale) sera l'occasion pour lui de faire ses preuves et rallier le peuple.
Outre la description historique tout simplement fascinante et jamais raconteé (ou alors vaguement), Hooper s'attache surtout sur la relation entre 2 êtres opposés dans leur classe sociale et devenant amis. Firth, que l'on connaît plus pour être le chéri de Bridget Jones, montre enfin l'étendue de son talent, incarnant un personnage touchant et devant faire face à son destin.
Rush et Bonham Carter sont tout aussi éclatants, formant avec Firth un trio impérial.

Un film historique passionnnant et magnifiquement bien interprété.

Note: 18/20

La critique de Eelsoliver:

En vérité, je ne suis pas un grand fan de Colin Firth. Jusque-là, les performances de cet acteur m'avaient laissé un peu indifférent, ce dernier ayant sévi dans quelques films destinés à séduire les midinettes. Pourtant, force est de constater que Colin Firth possède un véritable talent et qu'il montre enfin tout son potentiel dans Le Discours d'un Roi, réalisé par Tom Hooper.
Le moins que l'on puisse dire, c'est que le pari était plutôt risqué puisque le cinéaste s'attaque à un sujet difficile.

En effet, dans ce film historique, il est question de langage et de bégaiement, un mal dont souffre le Prince Albert de Grande Bretagne (Colin Firth).
Le piège était évidemment de sombrer dans le film pathologique, et accumulant tous les bons sentiments. Que les choses soient claires: le discours d'un roi fait partie des meilleurs crus de ce début d'année 2011, le mérite revenant à son casting.

J'ai cité Colin Firth mais d'autres acteurs viennent ajouter leurs noms, entre autre, Helena Bonham Carter, Guy Pearce et Geoffrey Rush.
Pourtant, Tom Hooper balaie un peu trop vite le côté historique, l'ascension d'Hitler étant trop rapidement évoquée dans un contexte de grande tension internationale, annonçant une tragédie à venir (la Seconde Guerre Mondiale). C'est peut-être le seul petit défaut de ce film qui reste tout de même passionnant.

En vérité, Tom Hooper se concentre davantage sur le duo Georges VI/Lionel Logue. Ce dernier est un orthophoniste qui va aider le roi à surmonter son handicap.
A partir de ces différents éléments, le film traite du lien qui existe entre l'analyste et l'analysé. En effet, pour surmonter son bégaiement, le roi devra faire face à ses peurs et à ses frustrations les plus profondes, ces dernières remontant à une enfance traumatique.

Au-delà des cours d'orthophonie, les séances du roi vont se transformer en psychanalyse complexe, George VI devant affronter à la fois ses angoisses, sa famille (et en l'occurrence, son père et son frère) et ses devoirs princiers. Tout cela aura pour aboutissement un discours s'adressant à tout un peuple, la pression étant évidemment au rendez-vous.
Jusqu'au bout, le roi doutera de ses capacités. Pas son orthophoniste, qui ne se posera pas seulement comme expert, mais comme un véritable ami.
Une belle leçon de cinéma...

Note: 16/20


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