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Avant le « Gulliver mis en pièces », « les Voyages de Gulliver » au cinéma...

Publié le 25 février 2011 par Sheumas

   Fondement du travail théâtral engagé cette année avec les élèves de 6°, la sortie au cinéma des « Voyages de Gulliver » de Rob Letterman constituait pour moi ce qu’on peut appeler « un incontournable », même si cette version n’a pas grand-chose à voir avec le Gulliver de Swift, ni avec le nôtre du reste ! (« Gulliver mis en pièces », classe théâtre, 27 mai 2011...) L’essentiel est de pouvoir observer, analyser, comprendre comment une même base fournit d’autres prolongements.

   Gulliver est un anti-héros, un malheureux employé au courrier dans une grosse entreprise. Il est amoureux d’une fille mais n’a pas le courage de le lui avouer... Alors les événements vont se précipiter pour que ce « petit homme » se retrouve en position de force au pays de Lilliput. L’essentiel du film se joue à ce moment et de nombreuses allusions sont évidemment faites à l’œuvre de référence : Gulliver attaché par les nuées de moucherons, Gulliver allié des Lilliputiens, Gulliver pompier dans l’incendie du palais, Gulliver envoyé chez les Géants...

   Il est évident que le réalisateur n’a pas manqué l’occasion de gags désopilants : pipi de géant extincteur d’incendie, boulets de canons pois sauteurs dans le ventre de « l’homme-montagne », maison de poupée pour le géant devenu minuscule et attifé en grotesque poupée Barbie... le spectateur s’amuse au gré des aventures picaresques de ce brave Gulliver un brin mystificateur (nourri d’une culture « Titanic » et « maitre Ioda »). Mais qu’on se rassure ! Le héros du film n’est pas que la poupée gonflable d’un film à gadgets. Gulliver (qui, à l’issue d’une pirouette du scénario, découvre sa bien-aimée sur la plage de Lilliput) finit tout de même par prendre confiance en soi et par imposer des valeurs humaines à ce monde des Lilliputiens, tout aussi corrompu que le nôtre...

   C’est précisément là que le réalisateur retrouve, au détour d’une dernière astuce (Lilliput transformée en rue de New York) la vraie leçon du conte philosophique jadis écrit par un écrivain irlandais de la même fratrie, rappelons-le,  que l’auteur de « Micromégas » ou que celui de « Supplément au voyage de Bougainville » ! 


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