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PJ Harvey ‘ Stories From The City, Stories From The Sea

Publié le 01 mars 2011 par Heepro Music @heepro

PJ Harvey ‘ Stories From The City, Stories From The SeaCinquième enregistrement studio de l’Anglaise, Stories From The City, Stories From The Sea ouvre la nouvelle décennie avec son album le plus ouvert à ce jour, lui ayant même valu de gagner le fameux Prix Mercury. Et, par cette occasion, le succès de ce disque se vérifiera également en terme de ventes. D’ailleurs, la photo de couverture, sur laquelle Polly Jean est toujours représentée, est la plus vivante de tous ces disques sortis en 2011, la ville de New York, de nuit, incarnant totalement l’un des versants du disque (Stories From The City) : « Big exit », « Good fortune », « A place called home » proposent un début de disques très ouvert et très citadin, aussi bien musicalement que lyriquement. Beaucoup ont crié au scandale à la sortie de l’album, et continuent de trouver Stories From The City, Stories From The Sea fade, sans prise de risques, et reniant logiquement se qu’ils perçurent comme un appel à de la musique « commerciale ». Quelle erreur !
Sur « One line », une voix se joint, en fond, à celle de la chanteuse : Thom Yorke apporte sa contribution sur trois titres de l’album, ici et sur « Beautiful feeling » en tant que choriste et la paire de claques est là ! Le contraste entre PJ Harvey et son invité est magistral sur les deux titres, surtout sur « One line » qui justifie à elle seule la présence sur le disque du chanteur de Radiohead. Alors que, à l’inverse, dans « This mess we’re in » la collaboration est plus hésitante, car trop attendue, voire trop évidente : cette chanson aurait été écrite par Polly Jean pour être interprétée par Thom Yorke et est donc devenue un duo. J’ai longtemps trouvé que c’était le seul faux pas de tout le disque, c’est dire la déception que l‘on éprouve à son écoute ! Aujourd’hui, je me contenterai de constater que c’est tout de même le titre le plus faible, et qu’il est de toute façon complètement dispensable dans cet album que j’adore. Pour les fans, disons que ce duo est aussi fade que « Broken homes » en duo avec Tricky était génial et habité !
Avant cette « erreur de parcours », « The whores hustle and the hustlers whore » nous gifle au visage avec sa musique violente, ses paroles malsaines et sa production (légèrement) crade.
« You said something », qui retourne à Manhattan, est un morceau très sympa, mais de ceux qui ne propose pas une nouvelle PJ Harvey (finalement, je comprends un peu la déception des fans la chanteuse).
« Kamikaze » annonce la couleur et c’est bel et bien un titre enlevé, au rythme rapide, très énergique sans être énervé pour autant, la voix de PJ partant dans des aigus détonnants.
« This is love » est de la trempe des premiers morceaux, et semble assez plat aux premières écoutes de par sa construction très simpliste. Laissez-vous porter par la voix et vous ressentirez sa profondeur, car il y en a une, derrière une voix cette fois-ci presque énervée.
« Horses in my dream » et son piano fait retomber la rage latente sur certains morceaux, une langueur s’installe et l’on a vraiment l’impression d’approcher de la fin de la nuit, fin qui arrive toujours, même dans une mégalopole. L’enchaînement final avec « We float » est d’une logique indiscutable : la fin de la nuit est vaseuse et PJ Harvey ne va pas pour autant lâcher l’affaire. Un titre supplémentaire, « This wicked tongue »; empêche Stories From The City, Stories From The Sea de terminer sur une belle note, sur une fin très classique. Ce n’est ni un titre caché, ni un bonus, mais un simple titre ajouté en fin de disque, en prolongement de l’album tel un rappel lors d’un concert. Ce titre est à classer du côté des titres les plus énergiques de l’album et ne constitue absolument pas une fin de disque comme il se doit. À dessein, cela semble évident : mais pourquoi ?
Globalement, Stories From The City, Stories From The Sea n’est ni le chef-d’œuvre que beaucoup ont dit, ni à l’inverse un très mauvais album comme beaucoup d’autres le disent. C’est tout simplement un disque sincère, avec une évidente envie de ne pas rester cloisonner, d’où son titre en deux parties anaphoriques opposant la ville et la mer. La ville est ce lieu où l’on se trouve, dépourvu d’horizons visibles car tout est sous nos yeux, ou caché par d’autres choses utiles ou non nous empêchant de voir plus loin. À l’inverse, la mer est comme un tableau : le ciel et la mer partagés par un horizon commun. Finalement, cet album essaie de réconcilier deux visions qui devraient coexister plus souvent. PJ Harvey y parvient à sa façon, en musique, et en errant de temps à autres, mais en tapant droit là où ça fait mal. Pour ça, Stories From The City, Stories From The Sea dégage une ambiance qu’aucun autre de ses albums ne possède et mérite donc d’y prêter une attention particulière.

(in heepro.wordpress.com, le XX/02/2011)

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Voir aussi : To Bring You My Love

PJ Harvey ‘ Stories From The City, Stories From The Sea


Tagged: City, PJ Harvey, Sea, Stories, Thom Yorke

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