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Cérémonie des Césars : l'achat d'une conscience plutôt que l'effacement devant l'art

Par Victor Vieilfault @Vic_Vieilfault

cinema_sm.jpgVendredi soir dernier, j'ai enfilé les perles. Le Paris des bobos a fait honneur a sa réputation désormais bien installée dans le paysage médiatique : celle de mendiants attendant à la porte du supermarché télévisuel des bonnes consciences. La France des bistrots n'a qu'à bien se tenir. La cérémonie des césars est décidément aux élites bien-pensantes ce que la cérémonie des miss France est aux petits gens.

Quasiment chaque césar a été une occasion saisie par le récompensé pour faire étalage de ses bons sentiments. Chaque art couronné a dû se faire petit devant son serviteur. En fait, la fête du cinéma s'est tue et s'est transformée en une folle campagne pour la mise en scène de "l'amoureux" le plus gnangnan de la soirée.

Ainsi, la meilleure musique a dû calmer sa joie : elle ne dépend pas d'une inspiration transcendante mais d'une conscience musicale, la "compagne" de son compositeur. La meilleure actrice doit faire place à une star fière de sa "culotte porte-bonheur". Le meilleur espoir féminin doit souffrir de s'adonner à des déclarations d'amour dans une robe visiblement dépassée par sa belle poitrine. Le meilleur court-métrage et le meilleur acteur sont pris en otage par leurs représentants humains pour adresser de langoureux et déplacés "chérie je t'aime" et "je t'aime mon fils".

Je n'ai rien contre l'amour et ses beaux mots, bien au contraire. Ils méritent un écrin de discrétion tout spécial pour résonner tranquillement de toute leur vérité. L'on me rétorquera que tous ces gens sont sincères. Peut-être mais très sincèrement je m'en fiche. Ce que l'on demande aux médiateurs du cinéma français ce n'est pas d'être sincères mais de s'effacer devant ce "septième art" qui fait vibrer la culture française.

M. Xavier Beauvois, votre film "Des hommes et des dieux" m'a bouleversé au plus profond de mes tripes. Il a montré le chemin d'un dialogue exigeant, lucide et enthousiasmant avec tous nos frères. Merci.

Le film a été décoré du plus beau des césars. Il le méritait. En revanche, il ne méritait pas vos commentaires déplacés de donneur de leçons lancés à l'arène médiatique vendredi soir. Les relations entre chrétiens et musulmans dans votre film sont "canon". Elles sont un exemple à suivre. Mais de grâce, ne mélangez pas tout : les ingérences de groupements politico-religieux musulmans restent à combattre par une République fière de ses valeurs laïques et chrétiennes.

Restons humbles et servants. La culture n'est que le prolongement sismique de l'onde de choc produite par l'amour placé délicatement dans chacun de nos coeurs.


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