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Le voleur de lumière, de Aktan Arym Kubat

Publié le 06 mars 2011 par Vivons_curieux

PLe voleur de lumière, de Aktan Arym Kubatrésenté à la Quinzaine des réalisateurs du Festival de Cannes en 2010, Le voleur de lumière nous plonge dans un village isolé du reste du monde, au cœur des montagnes kirghizes et loin, très loin, de l’agitation de la ville. Dans ce hameau peuplé de quelques âmes, Monsieur Lumière, un électricien au bon cœur, trafique des compteurs électriques pour venir en aide à ceux qui ne peuvent plus subvenir à leurs besoins. Bricoleur, il s’est construit une éolienne qu’il cherche à faire fonctionner. Un système qu’il aimerait développer pour pouvoir alimenter toute la vallée en électricité. Le jour où un entrepreneur lui propose de réaliser ce projet, Monsieur Lumière esquisse l’espoir de voir son rêve se concrétiser.

De l’audace, Aktan Arym Kubat n’en manque visiblement pas. En 2001, son projet cinématographique se résumait à faire un film sans scénario, en partant simplement d’une idée, celle du métier d’électricien. La révolution des Tulipes en 2005 qui renversa le président Akaiev et les émeutes de Bichkek, la capitale kirghize, en 2010 sont venues alimenter le scénario. D’ailleurs, à travers un écran de télévision ou un poste de radio, on entrevoit dans le film ces mouvements de contestation du régime autoritaire de Bakiyev.

Mais de cette révolution, nous n’en verrons pas davantage dans le long-métrage de Aktan Arym Kubat. Le propos ne se situe pas là ; il se concentre sur la personne de Monsieur Lumière. C’est d’ailleurs ce que l’on peut reprocher au réalisateur et acteur kirghize, de n’avoir pas suffisamment pris de distance avec la double casquette qu’il s’est imposée. Non seulement le film se perd à cause d’un scénario insipide et sans consistance mais aussi parce qu’il enferme son personnage principal dans une figure moralisatrice insupportable : Monsieur Lumière est un homme magnanime, bienfaisant et compatissant qui aide ses amis, ne vole pas une friandise et ne supporte pas qu’une femme puisse être l’objet de désir de clients forcément véreux. C’est un bon père de famille, époux aimant et attentionné qui se soucie des autres et tient à son entourage comme à la prunelle de ses yeux.

L’overdose de bons sentiments atteint son paroxysme à la fin du long-métrage et laisse au spectateur une sensation profonde d’écœurement, comme une tarte à la crème avec laquelle nous aurions été trop gourmands.

Sortie en salles le 2 mars 2011


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