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France, crise, euro, DSK & élections

Publié le 07 mars 2011 par Copeau @Contrepoints

L’ouvrage de Philippe Simonnot  – Le jour où la France sortira de l’euro (Michalon, 2010) – est une bonne cure pédagogique pour tous ceux qui veulent en savoir plus sur le monde de la monnaie et des économies dans lesquelles nous vivons.

France, crise, euro, DSK & élections
Le journaliste Candide rencontre l’informateur Deep Pocket (Poche profonde), un proche de Dominique Strauss-Kahn, dans un café du 5e arrondissement. Ce dernier va lui révéler les vraies causes de la crise économique et financière de 2008, ainsi que les dessous de la candidature et de l’élection de Dominique Strauss-Kahn à la présidence de la République en 2012. Leur dialogue est aussi (et surtout) un prétexte pour aborder les problèmes de la monnaie et de la politique monétaire ainsi que pour connaître la réalité des économies des pays riches et pas seulement. On assiste à de (très) mauvaises politiques publiques menées par nos gouvernants qui ne savent que dépenser l’argent public ou puiser dans les réserves d’or de la Banque de France comme l’a fait Nicolas Sarkozy…  Le stock d’or de la Banque de France a diminué de 550 tonnes depuis fin 2004. En multipliant ce chiffre par le cours du lingot de un kilo (€32.000), on obtient €17.6 Mds. Et il reste encore de l’or à prendre car les réserves de la Banque de France sont assez impressionnantes : plus de 11.000 tonnes d’or.

Pour ce qui est de l’euro, rappelle l’informateur Deep Pocket, il ne faisait pas partie du programme originel de l’Europe. Il n’était pas dans le traité de Rome. Les Allemands qui le tiennent aujourd’hui sous perfusion s’en mordent les doigts : ils étaient pour une monnaie aussi forte que le deutschemark car ils craignaient que cette monnaie unique ne leur tombe sur les bras. D’où les critères de Maastricht que presque personne ne respecte aujourd’hui. Et puis les raisons de son avènement sont-elles valables ? « La seule chose qui importe pour un marché commun, c’est la liberté des échanges – une liberté sans entraves douanières, sans subventions de telle ou telle activité par tel ou tel Etat, sans privilège. De multiples monnaies sont tout à fait possibles dans un tel espace, et elles n’empêchent pas l’essor du commerce entre les nations », continue Deep Pocket. Pour ce qui est des banques centrales,  elles instillent du « moral hazard » dans l’ensemble de l’économie. Elles font beaucoup plus de mal que du bien. S’agit-il là des opinions de Strauss-Kahn ?

En tout cas, ce proche ne nie pas que sa candidature ne soit pas acquise. Un renoncement au mandat du FMI avant terme lui ferait perdre ses droits à la retraite, une somme énorme. Or, Strauss-Kahn aime l’argent comme sa femme d’ailleurs, fille de riches. Comme il aime les déclarations à l’emporte-pièce, sur le mythe de la crise de 1929 par exemple, pour faire plaisir à son électorat et à l’économiquement correct. Ensuite, DSK a quelques casseroles, un scandale d’adultère, la MNEF… Y aura-t-il un journaliste en France pur les rappeler le moment venu ? Dans le dialogue entre Candide et Deep Pocket il est aussi question de Sarkozy – une déception pour ceux qui ont cru en lui –, de Martine Aubry, la candidate à ne pas sous-estimer mais aussi de Jacques Attali, le « repenti » du socialisme mitterrandien, reconverti au libéralisme de circonstance.

La France sortira-t-elle de l’euro grâce à DSK, comme le suggère le sous-titre de l’ouvrage ? Cela dépendra de la santé de l’économie. Comme elle ne donne pas vraiment de signes de guérison… Fiction ? Réalité ? Les deux se mélangent dans cet ouvrage très plaisant et qui fera sûrement parler de lui à l’approche des élections.


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