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Au fondement de la famille, la relation d’altérité

Publié le 07 mars 2011 par Veille-Education

Les liens qui nous lient sont aussi ceux qui nous relient. Ainsi en va-t-il de la famille, dans laquelle chacun s’aperçoit relatif : l’homme se comprend par la femme, les parents par les enfants, et réciproquement.

Aussi est-il vrai de dire que la différence m’enrichit. Enivré par le souci de notre individualité, nous occultons parfois que nous devons nous définir par rapport à l’autre. Or cette altérité est au fondement de toute relation : ainsi la relation entre l’homme et la femme est une relation parce que l’homme et la femme sont relatifs l’un à l’autre : ils apprennent l’un de l’autre qui ils sont comme homme et femme. Etre femme ou être homme, ce n’est pas simplement « ne pas être femme ou homme », c’est lui être relatif.

Forts de nos technologies, nous avons pris l’habitude de séparer des réalités que nous ne comprenons plus les unes par les autres. Ne les comprenant plus, nous croyons que nous pouvons décider de leur sens. En effet, nous avons séparé d’abord la sexualité de la fécondité. Puis nous avons séparé l’amour de la procréation, la procréation de la parentalité, la parentalité de la gestation et de la filiation… Ainsi croyons nous être devant des réalités qui reçoivent de nous leur sens. Etre parent, n’est-ce pas « être investi dans un projet parental », et ce projet ne peut-il pas être accompli par deux personnes de même sexe ?

Le mouvement par lequel nous cherchons à échapper au réel pourrait bien nous enfermer dans nos fantasmes, et nous livrer à l’arbitraire des désirs les plus inattendus : imposer à un enfant d’avoir deux papa, ou de n’avoir qu’un parent, d’être porté neuf mois par une femme qu’il n’appellera pas maman. Le réel est moins arbitraire, car il a un sens que notre esprit peut reconnaître : naître au sein d’une relation sexuelle, d’une relation sexuelle significative de l’amour, cela a du sens. Que l’homme et la femme, qui ne se connaissent que l’un par l’autre, reçoivent une vie qu’ils n’ont pas produite et dont ils reçoivent d’être parents, cela signifie que l’enfant, libre d’être ce qu’il est, n’est pas un objet qui vient s’inscrire dans un projet rationnel.

C’est par une relation que l’enfant entre dans l’existence, cela interdit à l’un des parents de se l’approprier, et surtout cela le pose lui-même comme être qui se comprend dans et par la relation. Seul un objet, au fond, est individuel. La personne est relationnelle.

Tous ces éléments séparés, décomposés, deviennent au sein de cet arbitraire autant d’objets sur lesquels s’exercent la violence du désir qui ne trouve plus sa règle dans le sens même des réalités humaines. Les violences sexuelles ou conjugales, la pornographie et la pédophilie ne résultent-elles pas ce cet obscurcissement du sens ?

La famille est ce lieu où nous précèdent la relation et l’altérité. Par un formidable progrès de civilisation, elle a pour principe l’amour conjugal d’un homme et d’une femme qui, en s’exprimant dans et par le don des corps, peuvent transmettre la vie à un enfant dont ils se reçoivent parents. Toute évolution n’est pas progrès.
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