Magazine Education

Malgré les cours d’éducation sexuelle introduit en 2001, les avortements chez les mineures augmentent

Publié le 08 mars 2011 par Veille-Education

Plusieurs lobbies demandent à Québec de réintroduire les cours d’éducation sexuelle dans toutes les écoles du Québec, parmi leurs arguments : empêcher les avortements et la recrudescence des maladies comme celles dues au VPH (virus du papillome humain).

Cédant à ces groupes de pression, le gouvernement du Québec a décidé d’imposer ces cours à toutes les écoles du Québec. Imposer, car ils sont déjà optionnels au sein des différents cours (ECR, sciences) au programme.

Cours d’éducation sexuelle depuis 2001, +1 % par an d’avortements chez les mineures

En France, depuis 2001, les élèves doivent suivre chaque année trois séquences d’une heure d’éducation sexuelle de l’école primaire jusqu’au lycée. Sans que cela ait un effet sur le nombre d’avortements des adolescents, bien au contraire.

Selon les derniers chiffres, les avortements sont en hausse chez les femmes de moins de 25 ans en France. Environ 15 000 sont pratiqués tous les ans chez les mineures. Le nombre d’avortements est globalement stable en France (autour de 200 000 par an, 237 000 en 2009), le nombre d’avortements chez les mineures est en hausse (+1 % chaque année) seule classe d’âge où l’avortement augmente. Pour le professeur Israël Nisand (« pro-choix ») ces chiffres sont inacceptables, car « Ces petites [...] en sont encore meurtries dix ans plus tard ».

Solution préconisée par le professeur Nisand : encore plus de cours d’éducation sexuelle et un accès toujours plus grand à la contraception sans droit de regard des parents. Il cite le dispositif Info-Ado mis en place dans son service à Strasbourg qui permet de prescrire la pilule gratuitement et de façon confidentielle aux mineures via une feuille de Sécurité sociale anonyme. Il appelle les politiques à généraliser ce système, appuyé par la députée Bérangère Poletti qui compte, dans un rapport parlementaire prévu pour le printemps, proposer la mise en place, au niveau national, d’une contraception anonyme et gratuite pour les mineures.

Plus de cours, la solution ?

Pourtant, l’éducation sexuelle supplémentaire aura probablement peu d’effets sur bon nombre de ces jeunes adolescentes qui décrochent tôt et qui voient dans la maternité un ticket de sortie. Parmi les adolescentes concernées, elles sont dix fois plus nombreuses à avoir décroché de l’école. Or, en l’absence du rite de la scolarité qui permet de passer à l’âge adulte, la grossesse apparaît comme un moyen de quitter l’enfance. Un autre facteur joue aujourd’hui : de plus en plus de jeunes filles ont leur premier rapport sexuel dans un contexte très alcoolisé. Relativement peu conscientes de ce qu’elles font, elles sont bien incapables d’anticiper les conséquences de leur acte ou de prévoir un moyen de contraception. Les médecins sont aussi souvent confrontés à des jeunes filles qui ont volontairement déclenché une grossesse. « À la puberté, elles ne se sentent pas capables d’avoir un enfant, explique la sage-femme Florence Francillon. Alors, elles essayent de tomber enceinte pour tester leur potentiel reproductif. C’est plus un désir de grossesse qu’un désir d’enfant. »

Notons que plusieurs enquêtes tendent à prouver que les jeunes adolescents connaissent (et utilisent) déjà massivement les moyens de contraception, on est donc en droit de se demander si ces cours supplémentaires sur la contraception — prônant souvent de manière implicite une conception hédoniste de la sexualité adolescente — changeront grand-chose. C’est ainsi que dans la région méridionale française de PACA, une étude révélait en 2005 que 91 % des adolescents et jeunes adultes déclaraient avoir été sexuellement actifs au cours des 12 derniers mois précédant l’enquête. 80 % d’entre eux affirmaient utiliser régulièrement un moyen de contraception lors de ces rapports. Concernant la pilule du lendemain, le fait que cette contraception dite d’urgence ne nécessitait pas l’obtention d’une ordonnance est très bien connu des jeunes de 15-24 ans : 93 % des filles et 87 % des garçons.
Lire la suite

Lire aussi à ce sujet


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Veille-Education 270 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Dossier Paperblog

Magazines