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Squats artistiques légalisés. Oui, mais

Publié le 09 mars 2011 par Artilt

Squat du 59 rue de Rivoli

Par Fabienne

Vous avez sans doute entendu parler ou mieux, visité le 59 de la rue Rivoli, l’un des plus notoires squats artistiques parisiens… Mais qu’en est-il d’un point de vue légalité ? Leur reconnaissance se fait-elle de façon automatique ?

Nous vous présentions en novembre dernier Elukubr, un collectif exposé alors dans la galerie du 59 de la rue Rivoli… Nous n’avions alors que peu détaillé le contexte dans lequel s’insérait cette exposition. Au rez-de-chaussée d’un espace un peu fou, hors du temps, hors contexte… exceptionnel et à voir absolument : un immeuble d’une surface totale de 1 500m2 occupé depuis 1999 et consacré à un art en train de se faire sous nos yeux. Une trentaine de plasticiens permanents ou résidents de tous horizons s’y côtoient et présentent leurs réalisations dans des ateliers à leur image.

Ce célèbre -et plus ancien- squat artistique parisien, à la façade surprenante se trouve en plein cœur de Paris, comme une parenthèse au bouillonnement « shopping » environnant… L’un de ses fondateurs, Gaspard Delanoë (non apparenté au maire de Paris), président de l’association 59 Rivoli, le présente comme :

…Un espace où les choses s’inventent au quotidien. Une autre manière d’accéder à l’art ni sacrée, comme dans les musées, ni marchande, comme dans les galeries.

59 rue de rivoli Squats artistiques légalisés oui, mais...

Hors-la-loi, ces squats occupés par des artistes sont devenus au fil du temps et dans certains cas des ateliers aux portes ouvertes vers le monde. Des cadres d’exposition alternatifs mais également de création, totalement marginalisés des réseaux « classiques » tels que galeries ou musées mais dans lesquels l’émulsion artistes-visiteurs -les rencontres- jouent un rôle prépondérant.

Que font les pouvoirs publics face à ces installations sauvages d’artistes dans les bâtiments inoccupés ? Certains connaissent un destin inespéré et bienheureux : il sont reconnus et légalisés… Mais ces cas ne sont pas légion chacun étant examiné et mis sur la sellette. Delphine Terlizi, membre de l’Intersquat Paris -leur « fédération »- s’est expliquée auprès de L’AFP sur ce point :

Sur « 25 squats » recensés à Paris et en région parisienne, qui concentre la moitié des quelque 45.000 artistes plasticiens vivant en France, une douzaine ont un statut légal grâce à des « conventions d’occupation »

Et si la culture underground fait toujours plus sa place dans les mentalités -pour preuve les récents succès qui auréolent le street art… Le marché de l’art s’en empare, et les médias s’en délectent (nous ne faillirons pas non plus à cette règle : Banksy revient ici ou là, il en est de même avec JR, Rero et de nombreux autres…)- , elle ne rentre pas encore toujours dans les cadres législatifs en place. Les mentalités évoluent mais ne changent pas radicalement. Bertrand Delanoë, maire la ville de Paris a pour sa part, soutenu certains de ces squats considèrant qu’…

…Il est nécessaire de laisser la nature en friche pour qu’apparaissent des plantes rares.

11 millions d’euros ayant d’ailleurs été débloqués pour soutenir l’art dans les squats. Les artistes squatteurs même s’ils sont acteurs d’une création contemporaine vivante et visible ne voient pas ces occupations légitimées dans tous les cas. Ce qui fit le bonheur des occupants du 59 de la rue Rivoli, du 111 rue St-Honoré ou de La Petite Rockette anciennement bâtiment du ministère des finances -qui compte aujourd’hui un an d’accueil « autorisé » d’artistes, mais également de précaires, résidents, riverains et professeurs-, ne se fera pas aujourd’hui dans un cas particulier.

Un squat artistique sur la sellette…

Le squat qui relance la polémique se situe au 103 rue de Turenne, un immeuble investi dans le Marais. Le 31 janvier dernier la condamnation est tombée : expulsion sans délai pour le collectif d’artistes ayant investi les lieux laissés libres depuis plus d’une dizaine d’années. Cet ancien magasin est occupé depuis fin octobre par une quinzaine d’artistes qui ont transformé le rez-de chaussée en galerie d’art intitulée sobrement « Chez Madame » en référence « délicate » à la propriétaire des lieux…

chrysalide Squats artistiques légalisés oui, mais...
Les chrysalides sont tendues au 103 de la rue de Turenne…

Néanmoins cet espace résiste et met en place une nouvelle exposition : Chrysalide Factory dont le vernissage aura lieu ce jeudi 10 mars. Pour suivre les actualités de ce squat une Fanpage Facebook est disponible.

regards et mues Squats artistiques légalisés oui, mais...Autre actualité à noter, le 59 rue rivoli est également en plein préparatifs : un vernissage prévu aujourd’hui ! Intitulé Regards et mues, cette exposition se veut eco-responsable et en réponse aux questionnements qui agitent notre monde ces derniers temps : la préservation de l’environnement. Le recyclage créatif, trois artistes s’y partagent la vedette : Catherine Théry, photographe, Liox peintre et Marie-Laure Bruneau.

La création contemporaine offre de plus en plus de place à cette thématique en début d’année il était question de « Réinvestir la planète » à Levallois.

Pour compléter cette lecture je vous invite à consulter une vidéo et bien sûr à profiter des vernissages imminents dans ces lieux d’exceptions !

Via AFP


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