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Affichage environnemental : 168 entreprises se jettent à l'eau

Publié le 09 mars 2011 par Bioaddict @bioaddict

Sélectionnées par le Ministère de l'Ecologie, 168 entreprises préparent les affichages environnementaux qui vont être testés pendant un an à partir du 1er juillet prochain et qui concernent 1000 produits. Ce nouvel affichage informera le consommateur sur l'impact écologique de ses achats, le guidera vers les produits les plus respectueux de l'environnement, et incitera l'industrie à rechercher des process plus sobres en ressources et moins polluants.

Chacun de nos achats, que ce soit une brosse à dents ou un réfrigérateur, a inévitablement un impact, négatif ou positif, sur l'environnement. Les consommateurs en ont de plus en plus conscience et sont à la recherche de produits éco-responsables. Ainsi, selon l'étude annuelle sur la consommation durable de TNS/Eticity, 74% des Français souhaitent connaitre l'impact environnemental des produits. Et cela va dans le bon sens. Car les producteurs et les distributeurs vont devoir tenir compte des critères environnementaux dans toutes les étapes de la fabrication de leurs produits.

Connaitre les impacts globaux

Mais aujourd'hui, faute d'une information claire, compréhensible et fiable, il est quasiment impossible de savoir quels sont les impacts globaux des produits que nous achetons. Certes différentes actions ont déjà été initiées et ont permis de faire évoluer les offres des industriels vers des produits moins énergivores et moins émetteurs de C02. Ainsi, l'étiquetage énergétique mis en place en 1995 a permis d'améliorer la performance énergétique des produits électroménagers : 75% des produits mis sur le marché se situaient dans le bas du classement entre G et D, alors qu'aujourd'hui il n'y en a plus au dessous de D.

Concernant le CO2, depuis 2007 les magasins Casino, Leclerc et Alter Eco affichent le contenu en équivalent C02 de leurs produits.

Par ailleurs, depuis 2008, l'étiquette C02 apposée sur les véhicules et couplée au bonus malus a permis d'obtenir une baisse des émissions moyennes de CO2 des voitures neuves achetées en France de 149 grammes en 2007 à 130 grammes en 2010.

Enfin, depuis le 1er janvier de cette année, les annonces immobilières doivent mentionner le classement énergétique des biens mis en vente ou en location.

Mais nous nous rendons bien compte que l'approche ciblée sur la réduction de la consommation d'énergie et des émissions de CO2 ne suffit pas, car elle ne vise que le réchauffement climatique. C'est l'impact écologique global sur les matières premières, la pollution de l'eau et de l'air, la biodiversité, le recyclage, les conditions sociales de production ... qui doit être pris en compte et qui doit être indiqué au consommateur pour qu'il puisse choisir en toute connaissance de cause des produits plus sobres en matières premières et plus respectueux de l'environnement.

Cette information globale, aujourd'hui inexistante, est en effet indispensable pour entrainer une modification profonde du comportement des consommateurs dans leurs habitudes d'achat, et en prolongement une adaptation des industriels à la nouvelle demande.

L'affichage environnemental est sans aucun doute le support privilégié pour transmettre cette information. Mais quel doit être sa forme, son contenu, sa présentation ?

A l'appel du Ministère de l'Ecologie, 230 entreprises se sont portées volontaires pour définir et expérimenter cet affichage pendant un an à partir de juillet prochain. 168 entreprises représentatives de secteurs d'activités très divers et considérées comme étant prêtes pour l'expérimentation ont finalement été choisies par le Ministère.

Pour l'instant, aucun critère n'est imposé dans l'affichage. Les entreprises retenues vont avoir carte blanche pour effectuer ou finaliser les analyses environnementales des produits qu'elles ont sélectionnés afin de commencer la diffusion d'informations auprès des consommateurs via internet, la téléphonie, l'affichage en magasin ou sur les produits....

A l'issue de l'expérimentation, le Ministère de l'Ecologie rédigera un rapport d'évaluation qui servira de base à la définition des caractéristiques environnementales multicritères qui devront être mentionnées sur l'affichage et à sa généralisation. " Et aucune nouvelle loi ne sera nécessaire pour le mettre en application cet affichage, car il entre dans le cadre des mesures décidées par le Grenelle de l'Environnement " précise Nathalie Kosciusko-Morizet.


Quel sera le contenu de l'affichage ?

A priori, la mention des caractéristiques environnementales des produits ne comportera que des informations à titre indicatif, sans discrimination. Il n'imposera ni seuil, ni limite de valeurs à atteindre pour la mise sur le marché. Il devrait être comparable à celui présent sur les produits alimentaires en termes de caractéristiques nutritionnelles (contenu calorique, teneur en protéines ou lipides...).

Premiers résultats très encourageants

La France a été précurseur dès 2007 de la diffusion de l'information environnementale et les initiatives européennes se multiplient. Et cette information à dores et déjà fait ses preuves. Ainsi chez Conforama, qui participe à l'expérimentation, l'étiquetage environnemental est déjà devenu un critère décisif pour l'achat de l'électro-ménager.

José Vieira

A lire aussi : Consommation durable en France : sur quelles bases politiques s'appuyer ?


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