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Sondages et manipulations : à qui profite le crime !?

Publié le 10 mars 2011 par Philippemeoule

sonde_m_dicale.jpgSondages et manipulations sont la tarte à la crème des périodes pré-électorales. Le pire étant à venir d'ici 2012, je ferai partie de ceux qui tenteront d'informer et d'informer encore pour dénoncer ces pratiques et faire en sorte que chacun ait son libre arbitre.

Ca tombe bien, j'ai reçu hier de la part de Pauline M., lectrice attentive de mon blog, une proposition sur le sujet. Qu'elle en soit remerciée. Comme quoi la manipulation ne fonctionne pas sur tout le monde, et c'est tant mieux ! Soyons vigilants.

Ô sondage, mon beau sondage...

A en croire la fougue avec laquelle nos politiques se nourrissent des enquêtes dites "d'opinion", on serait tenté de croire à leur fiabilité absolue. Or, les sondages d’opinion sont par essence des méthodes rigoureuses mais bancales, et leur profusion ne doit pas nous le faire oublier. En effet, la méthodologie et l’analyse sont problématiques: les échantillons sont souvent trop faibles, les questions orienteraient les réponses, d'où une véracité toute relative des résultats… Dès lors, est-il opportun de donner corps à cette opinion publique ? (Pierre Bourdieu, « L'opinion publique n'existe pas », in Temps modernes, 29 (318), janv. 73 : 1292-1309).

Plusieurs modes d’enquête s’offrent aux instituts de sondages, avec chacun leurs qualités et défauts.

L’enquête peut avoir lieu en face à face (les enquêteurs que l’on fuit parfois dans la rue !), à domicile (les enquêteurs que l’on prend pour des témoins de Jéhovah !), les enquêtes téléphoniques (le sondeur est a peu près sûr de la personne qu’il interroge, mais le sondé a tendance à le confondre avec un vendeur de véranda ou de pompe à chaleur hyper économique !), les enquêtes postales (qui passent directement à la poubelle sans même s'arrêter sur le table de la cuisine !), et enfin, et c’est ce qui nous intéresse, le sondage web.

En règle générale, on reproche aux sondages dits traditionnels l’insuffisance de l’échantillonnage. Internet permettrait alors d’obtenir un échantillon plus vaste, plus rapide, moins coûteux… Mais à quel prix éthique ?!

Inutile d’être docteur en sciences humaines pour comprendre qu’un sondage web ne respecte pas les critères essentiels de représentativité de l’échantillon et de vote unique : sur internet, je suis Jean-Paul, 56 ans, cadre sup ; mais aussi Océane, 17 ans, en première L ; et enfin Colette, 82 ans, retraitée.

Le sondage réalisé par Louis Harris le 6 mars 2011 aura d’autant plus démultiplié les cas de schizophrénie qu’il proposait des rétributions. Un rapport du Sénat en date du 20 octobre 2010 dénonçait déjà cette pratique douteuse, et une proposition de loi devrait bientôt être votée afin de moraliser de telles études.

On sait désormais que ce sondage n’était qu’une opération commerciale destinée à booster les ventes du Parisien Dimanche, mais il n’aurait pas été déplacé de le croire commandité par l’un des deux côtés du Roi.

Interprété, cité, décortiqué par toutes et tous… chaque parti s’en est inspiré pour décider de la stratégie à adopter ! La manipulation de l’opinion publique continue, et l’objectif est simple : mettre l’autre en défaut pour se hisser un peu plus haut. Voilà une attitude éprouvée qui fera la joie de certain(e)s, entretiendra le marasme ambiant, justifiera telle ou telle proposition à l'emporte pièce, sèmera le trouble dans de nombreux esprits.

Le sondage ne serait-il pas un instrument uniquement destiné à abreuver les médias, à alimenter la classe politique et à influencer la plèbe !? Les études qui en émanent prétendent comprendre cette très fameuse opinion publique, et font de la photographie d’un moment une prédiction ferme. Et ça marche à tous les coups !

Pauline M.


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