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Libye : il est urgent d’appliquer le droit de la guerre

Publié le 10 mars 2011 par Frédéric Joli

Conférence de presse ce matin à Genève du président du CICR, Jakob Kellenberger.

« Au cours des derniers jours, les médecins locaux ont constaté une forte augmentation du nombre de victimes affluant dans les hôpitaux d’Ajdabya et de Misrata », a déclaré aujourd’hui le président du CICR, Jakob Kellenberger.

« Misrata a été le théâtre de violents combats et de frappes aériennes ces derniers jours ».

Nous tenons de sources sûres que 40 patients ont été traités pour blessures, dont certaines très graves, dans un établissement médical de Misrata, et que 22 corps y ont été transportés. » « Entre-temps, notre équipe chirurgicale à Ajdabya, à l’est du pays, a aidé à opérer quelque 55 personnes blessées qui ont été amenées cette semaine à l’hôpital de la ville », a ajouté M. Kellenberger. « C’est un signe que le conflit s’intensifie. Ce qui nous préoccupe, c’est que les civils sont les principales victimes de la violence. Nous croyons que bon nombre de personnes à l’ouest de la Libye ont été encore plus durement touchées par les combats qu’à l’est du pays. »

« Toutes les parties au conflit armé ont l’obligation de distinguer, en toutes circonstances, les civils des combattants », a indiqué le président du CICR. « Seules les cibles militaires peuvent faire l’objet d’attaques. Il est urgent que cette obligation soit respectée dans un contexte où la plupart des hostilités semblent se dérouler dans des zones densément peuplées où les civils sont particulièrement exposés. Les attaques sans discrimination sont interdites Les blessés et les malades de toutes les parties doivent être soignés, et les installations sanitaires, les ambulances et le personnel médical doivent être respectés et protégés. » M. Kellenberger a déclaré que le CICR s’employait à avoir accès à toutes les personnes détenues par les autorités libyennes et l’opposition armée dans le cadre du conflit. « Tous les détenus doivent en tout temps être traités humainement et bénéficier de conditions de vie décentes », a-t-il précisé. Le président du CICR s’est dit préoccupé que l’institution n’ait toujours pas accès même aux zones où les affrontements ont été les plus violents.

« Il est inacceptable que, 24 jours après le début des combats, une grande partie du pays reste de fait coupée de l’aide humanitaire. Le plus grand défi qui se pose à nous maintenant est d’avoir accès aux zones les plus durement touchées par les combats afin d’aider à soigner les blessés de guerre et à suivre les cas des personnes disparues, comme nous le faisons à l’est du pays depuis que nous y sommes arrivés le 27 février », a-t-il déclaré. Le président du CICR a souligné l’importance de la coopération avec le personnel et les volontaires du Croissant-Rouge libyen face à la crise.

A lire également cette interview de Jean-Michel Monod, chef de la délégation régionale du CICR en Tunisie.

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