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Les traitements médicamenteux contre la timidité

Publié le 10 mars 2011 par Darouich1

En matière de timidité, pas de remède miracle. Il n'existe pas de médicament "antitimidité" comme il existe des antibiotiques ou des inflammatoires. Certains ouvrages farfelus vous conseilleront différents antidotes allant des elixirs du Docteur Bach aux cures de vitamines B, en passant par certaines pilules homéopathiques. Quand bien même certains de ces remèdes influent sur l'état du système nerveux et soulagent provisoirement, ils ne guérissent jamais la timidité proprement dite.

Certaines substances présentent un risque d'accoutumance ou d'effets secondaires importants. Les produits qui ont une action sur le système des émotions peuvent atténuer la joie autant que l'angoisse. A défaut d'un travail sur le plan psychologique, les symptômes risquent de réapparaître dès l'arrêt du traitement.

Pas de remède miracle, mais des béquilles utiles en début de thérapie

De là à rejeter en bloc toute forme d'approche médicamenteuse, nous aurions tort. Certains médicaments peuvent jouer un rôle très utile lorsqu'il s'agit de débloquer une situation ou d'amorcer un travail de développement de soi.

Le recours aux psychotropes n'est toutefois conseillé qu'à certaines conditions :

  1. Uniquement dans des cas d'anxiété sociale aiguë générant une souffrance ou un handicap importants. De simples accès de timidité ne justifient pas le recours aux médicaments.
  2. Uniquement sous le conseil et le suivi d'un médecin (pas sous forme d'automédication).
  3. Uniquement lorsque la cure médicamenteuse est accompagnée par un travail psychologique. Généralement pour une durée limitée.


Les familles de médicaments utilisés contre les phobies sociales

En pratique, il existe deux familles de médicaments qui peuvent s'avérer efficaces dans le traitement des phobies sociales : les bêta-bloquants ainsi que certains antidépresseurs. Les anxiolytiques (ou "tranquilisants") sont, quant à eux, très généralement déconseillés.

Utilisés à l'origine en cardiologie, les bêta-bloquants se sont avérés efficaces pour diminuer les effets physiques de l'émotivité. Les symptômes du stress tels que l'accélération du coeur, l'augmentation de la transpiration ou la sécheresse de la bouche sont atténués par l'action des bêta-bloquants. Raison pour laquelle de nombreux musiciens, acteurs ou conférenciers consomment ce type de produits quelques heures avant leur prestation.

Utiles dans certaines situations ponctuelles (trac et stress de performance), les bêta-bloquants présentent des contre-indications importantes. Notamment pour les patients souffrant d'asthme, de diabète ou de certains troubles cardiaques. Ils doivent donc être prescrits par un médecin. Leurs effets ne portent que sur les symptômes physiques, et non sur les appréhensions psychologiques.

Certains antidépresseurs s'avèrent également efficaces contre l'anxiété chronique, en ce compris la phobie sociale. En particulier les ISRS (inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine) peuvent amener des améliorations tant sur le plan émotionnel (moins d'anxiété ressentie) que cognitif (pensées moins obsédées par le regard des autres) et comportemental (moins d'évitement).

Les ISRS, encore une fois, doivent être prescrits par un médecin et ne sont conseillés que dans les cas d'angoisse sociale généralisée. Contrairement aux bêta-bloquants, leur traitement est un traitement de longue durée (plusieurs mois). La baisse d'anxiété provoquée par les anti-dépresseurs permet d'entamer plus facilement un travail sur le terrain psychologique. Travail indispensable afin d'éviter toute rechute lors de l'arrêt des médicaments.

Les anxiolytiques, connus sous le nom de "tranquillisants", bien que très répandus, n'ont qu'une action très limitée dans les cas de phobie sociale. Ils présentent un risque d'accoutumance. Ils n'ont pas d'influence sur le comportement relationnel. Ils sont même soupçonnés d'altérer les capacités d'apprentissage et de mémorisation. Ainsi, un phobique social sous l'action de tranquillisants ne profiterait plus de la même manière de l'effet bénéfique d'habituation lié à la multiplication des contacts sociaux. Chaque rencontre conserverait tout son potentiel angoissant.

Le recours aux anxiolytiques, dans le cas des phobiques sociaux, ne se justifie que très rarement, sur avis médical, lorsque l'anxiété sociale s'accompagne d'une anxiété généralisée.


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