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Cycle Toho à la Maison de la Culture du Japon de Paris... Tokyo tout flou !

Publié le 11 mars 2011 par Tred @limpossibleblog
Cycle Toho à la Maison de la Culture du Japon de Paris... Tokyo tout flou !Depuis début février et jusqu’à la fin du mois, la Maison de la Culture du Japon de Paris organise un cycle de films sur le thème « Toho : le rêve américain ». Le fameux studio japonais est mis à l’honneur à travers une série de films allant des années 30 au années 2000. Voilà plusieurs semaines que je regardais le programme en me disant « Allez quoi, ça serait bien que j’aille en voir un », et depuis quelque jours j’avais repéré dans cet agenda conséquent le film Always : crépuscule sur la troisième rue de Takashi Yamakazi, un des films les plus récents du cycle, datant de 2005.
Étonnamment, malgré la profusion de films régulièrement projetés là-bas, et mon intérêt certain pour le cinéma asiatique, je n’étais jamais allé voir un film dans la petite salle du rez-de-chaussée de la MCJP. J’étais curieux de voir à quoi ressemblait leur salle de projection, et ce fut une agréable surprise. Une salle de 120 places en profondeur avec un écran de belle taille et de sièges rappelant ceux de la Cinémathèque française. Pas mal pour une salle de Maison de la Culture. Pas mal du tout. Je me demandais également s’il y aurait du monde, les projections des films du cycle étant en accès libre (oui oui, gratuit !). On devait bien être 80 ou 85 présents pour Always, un film multiprimé au Japon il y a quelques années, adapté d’un manga.
Je dois bien avouer que vu la fraîcheur chronologique du film, et la qualité apparente de la salle, je ne me suis même pas posé la question de savoir si le long-métrage bénéficierait d’une projection de qualité. Oh le choc. J’aimerais n’avoir à parler que du film, mais je ne peux laisser de côté la qualité de la projection (à l'heure de la tragédie qui frappe le Japon, ça paraît tout de même futile comme choc, j'en suis bien conscient). Je ne saurais honnêtement pas vraiment dire d’où vient précisément le problème qui s’est posé. Mais il y avait manifestement un gros problème. Un film de 2005, bon la copie ne risquait pas d’être trop dégueulasse. Or dès que la lumière s’est éteinte, la première chose sautant aux yeux, à part la lumière verte de la sortie de secours qui était bien trop puissante (mais ça c’est une autre histoire), c’était l’image tressautante et un peu sale. Wouaouh. Moyenne la copie.
Cycle Toho à la Maison de la Culture du Japon de Paris... Tokyo tout flou !Mais finalement, les déchets de la pellicule sont allés en s’amenuisant au fur et à mesure que le film avançait. Non, le plus gênant tenait en deux autres points. Le premier, un son pourri. Ca en faisait presque mal aux oreilles tellement il crachait, et tellement la musique semblait sortir d’un tourne-disque un chouia rayé. Aïe aïe aïe, ça ne sentait pas bon. Le second point, malheureusement, était la mise au point. Brouillonne, pour le moins. Les personnages ne semblaient jamais vraiment nets, et les sous-titres presque illisibles. Un spectateur du rang devant moi, qui était en bout de rangée, s’est levé au bout de quelques minutes, à l’évidence pour aller dire à quelqu’un de la MCJP qu’il y avait un gros souci de projection, car 2 ou 3 minutes plus tard, une tentative de mise au point était faite depuis la cabine. En vain. Le projectionniste n’a pas réussi à obtenir une image correcte. Est-ce de sa faute, de celle du matériel de la salle, de la qualité originelle de la copie (qui après le départ inquiétant avait l'air bonne, finalement), je n’en sais rien, mais le résultat c’est que tout le film a été projeté avec une image peu agréable à regarder ou à écouter, et il ne fait aucun doute que s’il ne s’était agit d’un film rare dans une salle obscure française, je me serais levé et barré. Certains spectateurs étaient d'ailleurs surpris d'apprendre que le film datait de 2005, ils ont dû le croire bien plus vieux à cause de cela...
Mais le film n’a pas dû être souvent projeté en France, et ne le sera pas énormément à l’avenir (surtout avec cette copie !). Je suis donc resté avec un mal évident à me plonger dans le film dans ces conditions. Mais cela ne m’a tout de même pas empêché d’apprécier Always : sunset on the third street. Le film s’ouvre à l’aube de l’été 1958 à Tokyo. Une jeune fille de la campagne monte dans la capitale pour son premier emploi, qu’elle croit être dans une grande entreprise automobile comme secrétaire. Or lorsqu’elle arrive sur place, elle découvre qu’elle a en fait été engagée dans un petit atelier de réparation automobile de quartier, et qu’elle va devoir mettre la main dans le cambouis. A travers son arrivée, c’est la vie de ce quartier populaire à l’ombre de la Tour de Tokyo en construction que l’on découvre. Une petite rue de commerçants vivant dans leurs boutiques, d’enfants insouciants, et de souvenirs de la guerre treize ans après sa fin.
Cycle Toho à la Maison de la Culture du Japon de Paris... Tokyo tout flou !La grande réussite de Always, c’est de faire vivre ce quartier et ses habitants. Le réalisateur instaure un vrai climat de proximité entre les spectateurs et les personnages. Il les aime ses personnages, et cela se sent, grâce à quoi nous aussi on les prend vite en affection. Pour leur côté théâtral et excessif, pour la nostalgie empreinte de douceur qu’ils représentent, pour cette joie teintée d’amertume qui parcourt le film. Takashi Yamakazi appuie parfois un peu trop les émotions (et cette fin n’est pas ce qu’il y a de plus réussi), mais la force qu’il parvient à imprimer au récit se détache tout de même. La famille est au cœur du film, surtout celle que l’on se choisit. Celle que la petite campagnarde découvre en la famille qui l’accueille, et celle que le gamin abandonné trouve en cet écrivain raté qui le fait rêver. Ce regard sur les familles pas comme les autres nourrit le film.
Lorsque la lumière se rallume, la porte est grande ouverte pour la suite, qui fut tournée deux ans plus tard et que le cycle Toho programmera dans quelques jours. Si le courage d’affronter de possibles sons crachotant et images floues se fait en moi, il n’est pas impossible que j’aille découvrir ce qu’il advient des habitants de cette fameuse « troisième rue »…

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