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Patricia Laranco.

Par Ananda

SEX AND VIOLENCE

Désir sexuel et désir de domination ont, apparemment, partie liée.

Pourquoi ? Parce qu’ils sont gouvernés par la même hormone mâle : la testostérone.

Voilà qui explique peut-être la « malédiction » qui pèse sur la sexualité, en société humaine.

L’être humain est un primate, un grand singe qui ne peut vivre qu’en société. Or, pour fonctionner, les groupes humains doivent rester éminemment soudés. L’intérêt collectif est le garant même de toute survie individuelle.

Au moment où la conscience humaine a émergé des limbes, elle a dû gérer tout ce qui menaçait la cohésion sociale.

Dans cette perspective, sexe et violence se sont retrouvés « dans la ligne de mire ».

Tout ce qui divisait à l’intérieur du clan devait être proscrit.

Des activités nouvelles comme la chasse à grande échelle nécessitaient une étroite collaboration, notamment entre mâles.

Le sexe dut alors devenir un objet de suspicion.

Quand on regarde les sociétés humaines, aujourd’hui, on est frappé par leur obsession de la concorde, de l’ « aimez-vous les uns les autres » (quitte, au besoin, comme l’a si bien vu René Girard, à désigner assez systématiquement des « boucs émissaires », soit à l’intérieur même du groupe, soit à l’extérieur, pour souder encore davantage la communauté dans le « contre ») et par l’opposition qu’elles dressent entre l’AGAPE et l’EROS.

Pourquoi « Dieu est Amour », sinon pour servir de modèle absolu à l’espèce humaine, en fonction de son vieil instinct de solidarité groupale (qui va de pair avec l’empathie) ?

Et pourquoi le sexe est-il « sale » ?

En grande partie, parce que le désir d’accouplement « chosifie » l’être sur lequel on a jeté son dévolu, et qui devient alors l’OBJET d’une pulsion « prédatrice » d’accaparement, de contrôle.

Dans la nature, le coït implique l’immobilisation et la maîtrise totale du partenaire. Il n’est que de voir la procédure, les gestes même de la copulation chez de très nombreuses espèces.

 

Toute idée humaine – et toute formulation d’idée humaine – n’est-elle pas, par essence, réductrice ?

Tout instant est gestationnel.

Prêt à mettre au monde l’à venir.

L’Homme est égoïste, mais, comme il sait qu’il ne survivrait pas sans les autres – qu’il est même programmé pour fonctionner par eux et avec eux – il canalise tous ses efforts pour brider ses pulsions autocentrées et il va même jusqu’à s’inventer des spiritualités altruistes !

La vie d’un être humain, c’est un difficile équilibre à réaliser entre les nécessités de l’égoïsme basique et celle de ce que l’on pourrait, à bon droit, appeler « l’égoïsme altruiste » !

On ne peut pas avoir de maîtrise sur l’Histoire.

La preuve ? Elle bégaye tout le temps.

Construction et destruction sont les deux mamelles de notre univers.


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