Magazine Culture

AVELINE, Claude

Par Krri

1901 - 1992

Biographie

Eugène Avtsine naît en 1901 à Paris où ses parents, fuyant la ségrégation raciale dont ils sont victimes en Russie, se sont installés en 1891. L’ensemble de la famille obtient en 1905 la nationalité française. Après de premières années d’école à Paris au lycée Henri-IV puis au lycée Hoche, Eugène Avtsine est en 1915 à Dinard aide-infirmier volontaire puis entre au lycée Janson-de-Sailly mais sa santé se détériore et il doit abandonner ses études. Les reprenant, il n’ira pas au bout de la première et séjourne en 1918 et 1919 au Cannet près de Cannes. C’est là qu’il commence à écrire et adopte le pseudonyme de Claude Aveline.

1919 voit paraître ses premiers poèmes en revues. Il fait la connaissance d’Anatole France qui l’accueille dans son intimité jusqu'à sa mort en 1924 et dont il ne cessera de servir l’œuvre et la mémoire, notamment par la célébration de son centenaire à travers le monde comme un symbole de la Libération et la réunion de ses articles politiques et sociaux ("Trente ans de vie sociale", 4 volumes). En 1920 une rechute conduit Claude Aveline à la montagne. À son retour à Paris il devient le secrétaire d’un érudit, fondateur de la première collection pour bibliophiles modestes, faisant ainsi son apprentissage d'éditeur d’art, ayant décidé de l’être à son tour, et répond à une invitation qui lui est faite d’écrire la "Merveilleuse Légende du Bouddha."

Exempté de service national, il peut mettre en route les premiers volumes qui paraissent en 1922 « chez Claude Aveline éditeur » et lui vaudront d'être appelé « le plus jeune éditeur du monde ». En huit ans il publie une cinquantaine d'ouvrages, notamment dans sa « Collection philosophique » dix volumes de Saint-Evremond, Voltaire, Diderot, Renan, France, Remy de Gourmont, Maeterlinck, André Gide, Valéry, Duhamel. Après un nouvel accident de santé en 1923, Claude Aveline séjourne quatre ans à Font-Romeu où il rencontre un jeune malade, Jean Vigo, qu'il soutiendra jusqu'à sa mort en 1934. Après celle de sa femme quelques années avant la guerre, il deviendra le tuteur de leur petite fille et fondera en 1951 le prix Jean-Vigo dont il présidera le jury durant vingt-cinq ans.

L'accueil fait à ses premiers romans amène en 1932 l'éditeur à fermer boutique au profit de ses propres ouvrages et de son goût pour la critique cinématographique. Alors qu'on attend de lui le tome II de sa Trilogie Claude Aveline écrit, passant des journées à la préfecture de police, un roman policier, La Double Mort de Frédéric Belot qui donne au genre policier « ses lettres de noblesse » (Boileau-Narcejac).

Claude Aveline publie aussi un roman "Le Prisonnier" (1936) dont on a pu soutenir qu'Albert Camus s'était inspiré pour son Étranger, puis un nouveau policier « L'ennui c'est que j'avais tué mon policier du premier coup, et même deux fois, je n'avais pas prévu qu'il aurait à reprendre du service. Heureusement, je ne l'avais pas fait mourir trop jeune. Par la suite, j'ai donc raconté des aventures arrivées avant 1932 ».

En 1939 Claude Aveline, mobilisé sur sa demande, s'attache à Versailles à Nicolas Grésy, qui deviendra son fils adoptif (disparu en 1977).  L'Abonné de la ligne U, troisième des policiers qu'il écrit alors se heurtera au refus de la censure allemande et ne paraîtra qu'après la Libération. En 1943,  il publie sous le pseudonyme de « Minervois » "Le Temps mort" aux Éditions de Minuit qui ont été fondées par son ami le dessinateur Jean Bruller qui deviendra Vercors, l'auteur du "Silence de la mer". Il publiera par la suite un conte, "Babadienne et Morceau de Sucre" dont Jean Bruller réalisera les dessins. Claude Aveline reprend à La Libération ses activités.  Les accidents de santé l’accompagnent (énucléation de l’œil droit). Claude Aveline reçoit en 1952 le Grand Prix de la Société des gens de lettres (Grand Prix de littérature de la SGDL) pour l’ensemble de son œuvre. Il est membre du Conseil exécutif de la Société européenne de culture, fondée à Venise en 1950 par Umberto Campagnolo, qui, en pleine guerre froide a pour action d'instaurer le dialogue entre les peuples. Les deux derniers tomes de sa Trilogie paraissent en 1952 et 1955. Il se tourne alors vers l'art radiophonique (Le bestiaire inattendu et C'est vrai, mais il ne faut pas le croire qui lui vaut le prix Italia).

Pendant les vingt années suivantes, il poursuit ses expériences dans tous les genres que peut proposer le micro. En 1976 la Société des auteurs dramatiques lui décerne son Prix de la Radio. En 1957 il publie "Les Mots de la fin", "750 paroles de mourants célèbres", dont 150 ont fait l'objet de chapitres lus d'abord sur les ondes par l'auteur.

En 1970 L'Œil-de-chat, dernier de ses policiers, apparaît le plus « classique » de la Suite. En un long poème Monologue pour un disparu Aveline évoque en 1973 son ami intime Jacques Lion, assassiné à Auschwitz. La même année "Le Haut Mal" des créateurs se veut une « méditation polémique » sur l'évolution des lettres, et des arts dans les années 1960. À partir de 1974 Claude Aveline entreprend des mémoires. Au cours d'une tournée en 1960 au Canada la traversée des Rocheuses en train lui procure une vision fantastique qui l'obsédera quinze ans avant de devenir Hoffmann Canada, une pièce radiophonique, puis en 1977 son dernier roman. En 1978 Claude Aveline constitue un fond à la bibliothèque de Versailles qui rassemblera ses ouvrages, ses manuscrits, ses livres dédicacés, sa correspondance, la dizaine de milliers de volumes de sa bibliothèque et son buste réalisé par Zadkine, dernière œuvre du sculpteur (« Je suis le dernier Zadkine », constatait-il douloureusement dans un hommage écrit après sa disparition en 1967).

Dans les années 1980, alors qu'une trentaine de ses livres sont édités ou réédités, notamment les policiers dans des collections de poche, Claude Aveline termine une « biographie imaginaire », "Trésors de la Connivence".  "La vie et l'œuvre du Pr Lembourg", ajoute aux réflexions d'"Avec toi-même et coetera" les remarques De fil en aiguille aux Apprêts de l'Après, publie un ultime hommage à son maître, Anatole France Le Vivant, poursuit ses mémoires et reçoit le prix international de la Société européenne de Culture (1986). À partir de 1968, Aveline pratique ce que Jean Cassou nomme la « peinture au feutre » et réalise des centaines de dessins qui seront exposés dans des galeries parisiennes, à Bruxelles, Ljubljana, Zagreb ou Belgrade. « Je me plais au jeu des lignes comme je me plais au jeu des mots » dit-il, alors qu'il les mêle en faisant dialoguer l'image et le titre, souvent humoristique, qu'il lui donne, véritable « petit poème en soi ». Une rétrospective en est présentée en 1991 au musée Bourdelle à Paris, à quelques mois de sa disparition.

Réf: Wikipedia

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Résumés

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Autres titres

  • L'arbre Tic Tac
  • La merveilleuse legende de Siddhartha, Gautama, Bouddha
  • Le code des jeux
  • Le poids du feu
  • Le prisonnier
  • Voiture 7 place 15

Bonne lecture

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