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[France Nucléaire] Radioactivité : les premiers déchets ont quitté Pargny (Marne)

Publié le 14 mars 2011 par Yes

Le coût de la prise en charge de ces 45 tonnes de déchets s'élève à 500 000 euros pour l'Andra.

Le coût de la prise en charge de ces 45 tonnes de déchets s’élève à 500 000 euros pour l’Andra.

PARGNY (Marne). Hier matin,  les premiers containers de déchets radioactifs, ne pouvant être enterrés sur place car le taux de radioactivité est trop élevé, ont été enlevés de l’ancienne usine de pierres à briquet.

QUATRE camions, cinq emballages de 6 m3 dernière génération pouvant contenir chacun jusqu’à huit sacs de gravats radioactifs, une dizaine d’hommes, une grue et une matinée de travail auront été nécessaires pour procéder au premier transport des déchets radioactifs ne pouvant être stockés sur place, c’est-à-dire enterrés une fois que l’usine sera totalement détruite (lire nos précédentes éditions). Leur taux de radioactivité est en effet trop élevé pour cela : il est supérieur à 10 becquerels* par gramme.

45 tonnes

Après avoir envoyé à Pargny des containers de stockage dernier cri, l’Agence nationale de gestion des déchets radioactifs (Andra) a enfin trouvé un lieu pour entreposer ces déchets radifères. En attendant qu’elle construise son propre site d’entreposage, chantier prévu en 2013 près de Brienne-le-Château dans l’Aube, à côté du site TFA déjà existant, l’Andra ne détient en effet aucun lieu de site d’entreposage.
Ce qui n’est pas sans poser problème pour gérer les décontaminations de divers sites dont elle s’occupe comme par exemple la dépollution de la célèbre usine Bayard qui produisait des réveils matin et des cadrans d’aviation à Saint-Nicolas-d’Aliemont, près de Dieppe et qui, pour cela, utilisait des produits radioactifs comme du radium et de tritium.

Autant à évacuer

Jusqu’il y a quelques semaines, aucun site pour entreposer les déchets de Pargny-sur-Saulx n’était réellement arrêté. On parlait de Bollène dans le Vaucluse en octobre dernier mais sans trop de certitude. C’est finalement le site de Pierrelatte, dans la Drôme, qui vient d’être retenu pour une partie des déchets. Site géré par la société Sogeval avec laquelle l’Andra a passé un contrat jusqu’en 2013.
Lorsque le chantier près de Brienne-le-Château sera achevé, les déchets entreposés à Pierrelatte reviendront dans l’Aube.
Pour rappel, ces déchets, qui ne pouvaient rester sur le site de l’ancienne usine de pierre à briquets, proviennent de l’étang de la Grévière.
Avec les sous-sols de la peupleraie située près de là et avec ceux du terrain privé situé à côté, ce sont les endroits les plus pollués autour de l’usine. Ces terres ont en effet accueilli tous les résidus de fabrication, si bien qu’elles contiennent toutes des déchets FAVL (faible radioactivité à longue vie) ou déchets radifères.
Sur les 287 m3 de terres radioactives retirés de l’étang de la Grévière afin de les dépolluer, 81 m3 ont été classés radifères. Hier matin, c’est environ la moitié qui a donc quitté Pargny-sur-Saulx pour Pierrelatte, soit 45 tonnes.
A la mi-mai, l’Andra devrait envoyer le nombre de containers suffisants pour stocker les déchets restants, pour l’instant stockés dans des bigs-bags sécurisés. Reste encore à trouver pour ces déchets un lieu d’entreposage provisoire en attendant 2013.

Anne-Sophie COURSIER
*Le taux de radioactivité naturel est de 0,3 becquerel.


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