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Spleen économique et idéal littéraire à l’école

Publié le 14 mars 2011 par Veille-Education

Trois propositions concrètes

Si telles sont les conditions draconiennes auxquelles on peut désormais négocier la place des Lettres – langue et littérature, française et gréco-latine – devant les parents, les élèves et les décideurs, il en découle néanmoins plusieurs pistes pour trouver ce fameux terrain d’entente et, donc, pour fonder un ensemble cohérent de revendications. J’en propose ici trois qui me semblent prioritaires, mais la discussion devrait être élargie, approfondie dans tous les sens, vérifiée à chaque pas sur les données de la réalité scolaire et du débat actuel sur l’école.

La première est de repenser, tant au niveau des programmes scolaires qu’à celui de la formation des professeurs, l’articulation entre étude la langue française (grammaire, syntaxe, vocabulaire) et la connaissance des langues anciennes au service du français, ce qui devrait en postuler le caractère obligatoire et non plus optionnel à un certain niveau de compétences.

La deuxième est de réintroduire une réflexion historique et philosophique de culture générale au sein de l’étude proprement littéraire des formes et des genres, en proposant un programme qui permette d’intégrer la conscience des apports intellectuels venus du passé (de la tradition classique comme d’autres traditions) à un enseignement des œuvres littéraires qui ne perde pas de vue leur spécificité d’objets artistiques.

La troisième, qui découle des deux précédentes, est la nécessité, bien loin d’éliminer du lycée l’étude les Lettres, de revenir à trois ans de littérature française, vu l’insuffisance à cette fin du programme sur deux ans avec épreuve anticipée de français au Baccalauréat.

Cette dernière proposition, inacceptable en l’état actuel des négociations avec le ministère, devrait être portée de façon large et cohérente comme un mot d’ordre syndical, étant données en outre ses retombées en terme de postes de professeurs de Lettres qui se créeraient si l’on rétablissait une année de « Français » en terminale. Reste que le but principal de notre réflexion devrait être la recherche d’un terrain d’entente avec les autres acteurs du système scolaire, recherche qui passe par une discussion tous azimuts sur l’utilité des Lettres afin de réaliser deux objectifs que tout un chacun, quels que soient ses postulats, pourra reconnaître comme centraux de l’enseignement à venir : l’expression écrite et orale en français à tous les niveaux de l’école.
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