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« Faut-il manger des animaux» : une question au cœur d’une nouvelle tendance

Publié le 17 mars 2011 par Darkplanneur @darkplanneur

Foerune-232188-jpg_121677 Analyse du succès et de l'influence du bestseller  « Faut il manger des animaux ? » de Jonathan Safran...sans oublier le cris de la salade !

Depuis toujours, les auteurs ont rendu la parole aux animaux, rappelez vous les Fables de La Fontaine ou les Contes de Charles Perrault.

Aujourd’hui, la tendance littéraire serait plutôt de se faire le porte parole de la cause animale bafouée. C’est avec le best seller « Faut il manger des animaux ?» de Jonathan Safran Foer, que la lumière se fait sur ce mouvement culpabilisateur. Notre rapport à la nourriture risque-t-il de s’en trouver bouleversé ? La tendance repentance fait cas du sort des animaux en élevage industriel et plus globalement de la domination excessive dans notre rapport de à l’animalité.

Elle tient en un concept simple : informer, sensibiliser, fédérer & améliorer. Un véritable programme en politique. L’affect envers les animaux qui culpabilise le lecteur, tient une grande part de mérite pour expliquer le succès de ce nouveau paradigme. Cependant, ce sont aussi les conséquences environnementales de l’élevage de masse qui interpelle le public.

« Eating Animals » (version US de « Faut il manger des animaux ? ») fut l’un des livres les plus vendus aux Etats Unis l’an dernier (+ de 300,000 exemplaires) et il réalise dès sa sortie en France, une importante percée. Oscillant entre investigations et autobiographie, le livre nous fait voyager au cœur des différentes perceptions que les hommes ont pu avoir à propos des animaux. Jonathan Safran Foer interroge la philosophie, la mythologie, les croyances populaires, les statistiques et ses propres souvenirs d’enfance. Puis, l’auteur se lance dans une vaste enquête de terrain: expédition illégale dans un abattoir industriel en pleine nuit ou, explorations en tous genres de fermes traditionnelles d’élevage. Dans son ode à l’indulgence, Foer moque la relativité de notre amour des animaux en arguant : « Les chiens implorent quasiment qu’on les mange.

Trois à quatre millions de chiens et chats sont euthanasiés chaque année. Cela revient à jeter à la poubelle plusieurs millions de kilos de viandes». L’auteur dépeint un impitoyable tableau factuel des tortures faites aux animaux et ne tombe jamais dans le pathos (« Dans un abattoir de Virginie-Occidentale (…), il a été établi que les employés arrachaient la tête de poulets vivants (…), leur coloraient la tête à la bombe à peinture et les piétinaient violemment. (…) Cet abattoir (…) (était) un « fournisseur de l’année »") Lorsqu’il doit faire le portrait d’un bourreau, l’auteur écrit: « Il parle fort et sans détour. Il est du genre à réveiller tout le temps les bébés qui dorment. » Subtile !

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D'autres écrivains, plus engagés encore ont littéralement rédigé un manifeste pamphlétaire. C'est le cas de Fabrice Nicolino dont la prose virulente dans "Bidoche". Ce journaliste a mené une enquête de fond pendant des années avant de composer son œuvre rédactionnelle. C'est donc très documenté qu'il livre de façon crue, ses constations dantesques et ses recommandations.

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Entre humour et poésie, c’est travers la photographie qu’a choisit de s’exprimer Nicolas Guilbert. Dans « Animaux & Cie », il nous offre des clichés très esthétiques d’animaux sous domination humaine. Parfois drôles, émouvantes, ridicules, tristes ou choquantes, les images sont celles d’animaux empaillés, captifs, domestiqués ou en élevage…

Animaux & cie

« Animal Liberation: The Definitive Classic of the Animal Movement » est l’ouvrage militant par excellence aux USA (rien qu’à voir la DA de la couverture et le Titre) Il donne des arguments concrets, établi un listing de lois et informe des faits afin de démontrer et de justifier les droits des animaux (ou ceux auxquels ils devraient avoir droit).

Cette tendance de la repentance contamine tous les arts. Le cinéma d’abord avec le film documentaire « solutions locales pour un désordre global » de Coline Serreau. On en apprend à propos de l'absurdité de l'industrie agro-alimentaire qui avait décidé de créer une race de poule sans plume par exemple.

 

Ensuite c’est l’artiste Suisse Christian de Gonzenbach qui présente actuellement « Zoonomia, de la nature humaine » une exposition spectaculaire et loufoque sur notre rapport aux bêtes.

Expo Zoonomia

Ce mouvement littéraire initié par les « Vegans » (ceux qui vivent sans exploiter les animaux et par extension sont donc végétariens) commence à toucher et influencer l’opinion publique (ventes record de livres concernant le sujet, montée des inscription dans les groupuscules militants, travailler dans une ferme bio et traditionnelle devient une tendance touristique importante etc.). Nous n’en sommes pas encore au point de supprimer la viande du pays de Gargantua mais il se pourrait bien que les habitudes de consommation alimentaire soient modifiées. A surveiller…

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