Accident nucléaire au Japon : les gagnants et les perdants

Depuis maintenant 6 jours, le monde a les yeux braqués sur le Japon et sa centrale nucléaire de Fukushima au nord de l’ile d’Honshu qui, quoiqu’il advienne, restera désormais aussi connue que Tchernobyl, même si personne ne sait, moi le premier, placer Tchernobyl sur une carte. Et pendant ce temps là, le monde continue malgré tout à tourner…

Ceux qui soufflent

Le grand vainqueur, à n’en pas douter, est le colonel Kadhafi, renommé Mouammar (comme Prince avait opté pour sex symbol). Le dirigeant Libyen profite de l’hébétement mondial ajouté à une incapacité du G8 à se décider pour un blocus aérien pour écraser avec ses avions la rébellion et préserver ainsi son trône de dictateur d’opérette. Dans un moindre mesure, Laurent Gbagbo, le sultan de Bahrein, voire Mohamed VI, tous peuvent souffler, et a priori les « révolutions Facebook » ne sont plus la priorité des média.

Un autre bénéficiaire, beaucoup plus difficile à cerner car volatile par essence, est le spéculateur de la haute finance. Les meilleurs pourront ces jours-ci se jeter sur les opportunités boursières telle la misère sur le monde en tablant sur des chutes d’actions de certains (pas mal de boîtes ayant des sites de production et surtout, l’industrie high tech très dépendante du Japon) et la hausse spectaculaire d’autres (cimentiers, géants du BTP… à court terme sollicités pour reconstruire).Business is business.

Le Portugal s’en tire aussi pas mal pour le moment : la dégradation de sa note par Moody’s est certes relayée par les media, mais rien de comparable à ce que cela aurait été sans le séisme.

Autre grand gagnant, sur la scène hexagonale et européenne, Europe Ecologie et les anti-nucléaires. Leur revendication est apparue choquante et déplacée pour certains, opportune pour d’autres. Il n’en reste pas moins que l’image du nucléaire en a pris un coup. Les écologistes demandent un référendum sur le nucléaire.

Dernier gagnant, le foot hexagonal. OM, OL, PSG, les éliminations pathétiques de Coupe d’Europe, tout ça passe au second plan, loin, loin derrière les coques de confinement des réacteurs 1, 2 et 3 et tant mieux pour la France footbalistique tant elle est désormais chroniquement médiocre, voire lamentable, sur la scène européenne.

Ceux qui triment
Les malheureux japonais bien sûr, dont on ne sait encore comment et quand ils sortiront de cette catastrophe immense. Surtout que question atome, ils ont déjà beaucoup donné…

Autres grands perdants, peut-être nous tous d’ailleurs, si un nuage radioactif a la mauvaise idée de se former et de se balader au-dessus du monde, qui sait… peut-être cette fois-ci ne s’arrêtera-t-il pas à la frontière !

Autres perdants, les rebelles Lybiens et au premier rang d’entre-eux, les militaires qui les ont rejoints… Vraiment, ils n’ont pas de bol et on se demande même si « le guide  suprême Lybien n’a pas bénéficié d’une intervention divine sur ce coup là !

Dans la famille perdant encore, les marchés en général, bah oui, les grandes places boursières et les capitaux sont interconnectés et interdépendants, et le Japon est un acteur commercial majeur dans le monde économique : s’il se casse la figure, beaucoup vont se retrouver le nez dans le crottin.

Enfin, le Comptoir des politiciens a une pensée émue pour le looser de la semaine, Tepco, l’entreprise qui gère la centrale, et qui perd – 60% en 3 jours.