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Alitalia, discrète

Publié le 18 mars 2011 par Toulouseweb
Alitalia, discrèteLa compagnie italienne retrouve la sérénité.
L’imbroglio, les excčs en tous genres, les grčves ŕ répétition, les pertes abyssales, tout cela fait partie du passé. Alitalia, épaulée par Air France, continue de remonter la pente, pas ŕ pas, et retrouve la sérénité. C’est, d’une certaine maničre, le calme aprčs la tempęte et, il faut le dire, une excellente surprise. En effet, bien peu d’observateurs croyaient, il y a deux ans, en l’avenir d’une compagnie confrontée ŕ l’ensemble des problčmes qui peuvent se présenter dans le secteur difficile du transport aérien. Qui plus est dans un contexte de récession grave.
Aujourd’hui, il convient de considérer ŤAZť avec d’autres yeux. Tout indique qu’elle retrouvera l’équilibre financier dčs les prochains mois, son réseau a été rationalisé, sa flotte harmonisée, cela dans le cadre d’une gestion pragmatique. Il apparaît aussi que la décision stratégique de préserver l’identité commerciale d’Air One et d’en faire une low cost commence ŕ se révéler payante. On constate que l’inspiration lui vient souvent des ténors, notamment Ryanair, mais avec prudence et modération.
Ainsi, Air One ouvre une Ťbaseť ŕ Pise et n’hésite pas ŕ afficher des prix d’appel de 17 euros sur le marché toscan, d’autant plus prometteur qu’il n’avait pas été trčs sollicité jusqu’ŕ présent. Cela étant dit, Air One a de grandes ambitions mais n’en affiche pas moins des dimensions encore modestes avec un objectif de 1,6 million de passagers cette année. Ses importantes commandes d’A320, passées avant la fusion, ont été transférées ŕ sa maison-mčre dans le cadre d’une stratégie de groupe étroitement coordonnée.
Alitalia, désormais Compagnia Aerea Italiana, a intelligemment conservé la marque de la compagnie d’origine, avec laquelle elle n’a plus gučre de points communs. Il s’agit aujourd’hui d’une entreprise apaisée qui, bâtie sur un champ de ruine, a rapidement établi une réelle crédibilité. En témoignent ses résultats de 2010, ŕ commencer par un chiffre d’affaires de 3,22 milliards d’euros, en progression de 14,1% et, surtout, des pertes ramenées ŕ 107 millions. Qui plus est, mieux et plus rapide que prévu.
L’année derničre, Alitalia a transporté 23,4 millions de passagers, en progression de 7,4%, avec un coefficient d’occupation de 70,5%. Ce dernier repčre est important : en 2009, en effet, en phase de redémarrage, venant de trčs loin, la compagnie avait obtenu un coefficient d’occupation de 65%, décent, mais évidemment insuffisant. Tout en ouvrant de nouvelles lignes, tout ŕ la fois sur le réseau européen et en long-courrier, elle a préservé un bon rapport entre offre et demande, témoignage d’une maničre de faire pragmatique.
Sans doute peut-on y voir la main d’Air France mais c’est lŕ un aspect de la coopération italo-française qui n’est pas mis sur la place publique. D’autant moins qu’il était essentiel, pour des raisons politiques (et de nationalisme économique berlusconien) que l’entreprise brandisse plus que jamais des caractéristiques de compagnie nationale, au sens moderne de l’expression. Détail remarquable, Alitalia vient d’ailleurs d’afficher une présence forte dans le cadre du 150e anniversaire de la création de la nation italienne.
Autre repčre qui retient l’attention, la ponctualité des vols atteint 80%, environ six points et demi de plus qu’en 2009, un point et demi de mieux que la moyenne AEA et, surtout, un succčs tout ŕ fait remarquable par rapport ŕ la période troublée au cours de laquelle des syndicats suicidaires faisaient la loi.
Ultérieurement viendra l’heure de tirer les leçons de cette reconversion. Le modčle économique de l’Alitalia nouvelle est en effet tout particuličrement intéressant. Celui d’une compagnie de dimensions moyennes, adossée ŕ un ténor, Air France-KLM, mais néanmoins indépendante. Un compromis, una bella combinazione.
Pierre Sparaco - AeroMorning

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