Magazine

Max | Les amis du hérisson

Publié le 19 mars 2011 par Aragon

brassenshérissonémiliejolie.jpg1m85, 100 kilogs, la bête ! Dans le jardin de la maison de Crespières, pipe au bec, tu soulèves devant tes potes ton propre poids en fonte, wouahhh, les biscotos, les tablettes de chocolat ! Immortel, indéracinable l'arbre moustachu !

Putain, le choc, on me dit un jour que tu as passé l'arme à gauche, toi, l'antimilitariste ! Que tu as cassé ta pipe, ta précieuse pipe, toi, le fumeur de pipe ! On me dit que la camarde,  "ça y est", que c'est le jour du grand rendez-vous. J'y croyais pas, j'y croyais vraiment pas.

Il a fallu que je me rende à Sète, au cimetière "des pauvres", pas au "marin", pas à l'illustre. Non, t'étais bien à mes pieds, sous mes yeux ahuris. Merde, Georges, merde, c'est pas vrai que je me suis dit. J'ai repris le chemin du retour, fallait bien que je rentre chez moi, fallait bien que je digère cette saloperie de mauvaise blague et on a été nombreux dans notre beau pays de France et ailleurs à l'avoir lourd sur la patate,  nombreux à mettre un paquet de temps à digérer ce repas empoisonné que la vie nous servait.

Tu sais Georges, c'est une toute petite fleurette que je veux piquer dans ta moustache posthume aujourd'hui, c'est mon histoire, petite fioretti du jour pour te dire que je pense à toi particulièrement depuis le 15 octobre 2010, quand on a commencé à jouer notre pièce de théâtre avec les "fous" de notre Cie de But en Blanc, notre "Vieille Dame qui fabrique 37 cocktails Molotov par jour", mais chutt... j'en ai pas parlé aux potes, j'ai gardé ça pudiquement (jalousement ?) pour moi.

Tu sais Georges je joue le rôle d'un mec, d'un macab, d'un "revenant" quoi, un passager mort dans un crash aérien, et ce mec c'est "l'homme au hérisson", il a un hérisson dans la pogne, il veut le protéger, il veut en protéger d'autres qui sont morts de trouille dans les parages à cause de ce foutu crash, morts de trouille mais néanmoins en rut... T'aurais aimé ça Georges, cette belle pièce de Visniec, ça t'aurait fait marrer...

Et ça Georges, ça me botte de jouer ce rôle, car je sais que tu as adoré les hérissons, t'en as même été un et un sacré ! Je sais que toi aussi tu as adoré, mais vraiment adoré, ce rôle du hérisson qui désespérait de se faire caresser à cause de ses piquants, qui en rêvait, qui cherchait le contact et l'amour, ouais, tu avais écrit là un sacré beau texte pour la petite Emilie Jolie.

On va jouer encore quelque temps cette pièce et tu seras avec moi  jusqu'au bout de cette aventure théâtrale Georges. En ce moment (j'adore les dessins de Joann Sfar), ils se précipitent tous à Paris pour te voir et t'entendre - ad libitum, comme tu dirais - jusqu'au mois d'août il paraît que ça va durer cette expo, à la Cité de la Musique dans le 19ème. C'est loin Paris, mais j'essayerais d'y aller.

Je pense à toi Georges, j'ai jamais cessé de penser à toi. Mais, t'es là, on est nombreux à le savoir. La mort, c'est vraiment une vue de l'esprit. Parole d'homme au hérisson !



Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Aragon 1451 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Dossiers Paperblog