Quatre lycéennes musulmanes affirment avoir été menacées d’exclusion pour avoir porté de longues robes noires dans leur lycée de Saint-Ouen. Cette tenue pourrait-elle connaître le même sort que le voile et être à son tour interdite ?
Sept ans après la promulgation de la loi sur le port de signes religieux visibles à l’école, le lycée Auguste-Blanqui, à Saint-Ouen en Seine-Saint-Denis fait face à un début de polémique. La direction du lycée aurait reproché à quatre jeunes femmes d’origine musulmane de porter une robe longue, qualifiant cette tenue de signe ostentatoire religieux.
« J’ai été convoquée vendredi il y a deux semaines (le 11 mars) par l’adjoint du proviseur et le conseiller principal d’éducation (CPE) qui m’ont dit que ma robe était un signe religieux ostentatoire », a raconté l’une des quatre jeunes femmes à l’AFP. On lui aurait alors indiqué : « si tu reviens avec, tu vas devoir quitter l’établissement ».
Un costume traditionnel, mais pas religieux.
Interrogée par le Parisien, Halima, l’une des quatre jeunes femmes convoquées se défend : « c’est un costume traditionnel. S’il était religieux, nous le porterions tous les jours, alors que certains jours, nous sommes en pantalon. Le voile, oui, c’est religieux, et nous l’enlevons à l’entrée du lycée, comme le veut la loi ».
Deux organisations musulmanes, le collectif pro palestinien Cheikh Yassine et le collectif contre l’islamophobie ont apporté leur soutien aux jeunes femmes. De leur côté, les enseignants du lycée s’inquiètent d’une manipulation des jeunes filles et d’une médiatisation injustifiée pour un simple rappel à la loi.
Contacté par l’AFP, le rectorat de Créteil n’a pas souhaité s’exprimer sur des menaces d’exclusion, et déclare que : « les élèves sont scolarisées » et « sont actuellement en cours ».
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