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Anaïs Bescond : « Le haut Jura peut améliorer son image par le sport »

Publié le 27 mars 2011 par Benz

Par Boris Ivanoff,

C’est l ‘épreuve de la célébrité qu’Anaïs Bescond a dû franchir, vendredi soir. La jeune biathlète s’est prêtée, durant plus de trois heures, au jeu des photos et des dédicaces. Native de Normandie, mais morberande d’adoption depuis ses cinq ans, Anaïs Bescond tient l’image de son territoire très à cœur. Selon la championne, c’est par et pour le sport que le haut Jura peut encore améliorer son image.

Anaïs Bescond : « Le haut Jura peut améliorer son image par le sport »

>> Deux cents personnes sont venues vous acclamer ce soir (vendredi, NDLR). Vous attendiez-vous  à un tel accueil ? 

J’ai déjà eu l’occasion de goûter au talent naturel des Jurassiens en 2005 et 2007. Mais ça fait toujours plaisir. L’émotion est intense. Voir ma famille, mes amis, mes entraîneurs de l’époque et finalement tous ceux qui comptent pour moi être venu partager cette médaille de bronze fait vraiment chaud au cœur.

>> Vous faites parties des sportifs qui hissent le haut Jura sur le devant de la scène, grâce à leurs performances. Le territoire doit-il en tirer profit ?

Oui, mais à condition que cette image soit utilisée à bon escient. Morez, Morbier et finalement toute la région bénéficient déjà d’une bonne image grâce au ski de fond, au biathlon et surtout avec le combiné et Jason (NDLR : Jason Lamy-Chappuis). Mais il faut faire attention à ce que ça ne soit pas exploité à des fins disons… personnelles.

>> C’est tout de même un atout pour le haut Jura qui vit aussi de son tourisme et donc de son pouvoir d’attraction ?

Bien sûr que c’est un atout. Je pense d’ailleurs qu’il mérite d’être développé encore plus. Sur le plan touristique, les structures existantes sont ce qu’elles sont. Elles peuvent toujours être améliorées, mais ce n’est déjà pas si mal. Ce qui, à mon avis, manque le plus est la promotion du haut Jura en dehors de ses frontières. Les gens ne savent pas assez que la plupart des bons fondeurs français viennent d’ici. Et ce genre de promotion, je ne crois pas que ce soit à nous de la faire. Il y a encore du travail de ce coté là, car je pense que la solution pour développer cette région passe par le tourisme. Et l’image du sport et de ses acteurs en fait partie.

>> C’est sans doute trop tôt pour penser à ça, mais auriez-vous envie de vous impliquer dans le développement de cette image à la fin de votre carrière sportive ?

C’est effectivement un peu tôt pour y penser. J’espère avoir encore plein de choses à prouver sur les pistes. Mais s’il y a un message à faire passer, c’est que le sport, nature et développement du territoire vont ensemble. En tout cas pour ce qui est du biathlon. Et les jeunes ne le réalisent peut-être pas. Nous participons aussi à la préservation de la nature. Et si ça peut aller aller avec le développement économique, alors c’est une très bonne chose.

Propos recueillis par Boris Ivanoff

Jean-Marie Bourgeois, premier entraîneur et supporter

« J’ai découvert Anaïs à 8 ans, une petite blondinette au caractère bien affirmée. Tout de suite elle a adhéré, écoutant les conseils et les appliquant. Elle était douée  pour le classique. Sa plus belle démarche a été de prendre la carabine car elle a été tout de suite au point. Bonne technicienne, il suffisait de combiner les deux, tir et carabine. Cette médaille arrive à point, car elle fait la jonction entre l’ancienne garde Patrice Bally-Salin, Hervé Balland et la nouvelle génération. Pour le club, c’est revitalisant car on regarde Morbier avec d’autres yeux en citant les performances de ses athlètes. Anaïs regardait les performances de ces champions comme actuellement nos petites recrues Clémentine, Julie, qui dans quelques années seront aussi sur les podiums, on l’espère. Les générations se poursuivent et se complètent dans l’excellence, on peut en être très fier. Je l’ai quand même conseillée jusqu’à 17 ans. »

Jo et Christian : « On est fier de notre fille »

« C’est une belle récompense pour Anaïs que d’obtenir cette médaille de bronze en équipe, avoue Jo, la maman. Quand nous sommes arrivés à Morbier, elle a tout de suite adorée le ski de fond et a déjà gagné ses galons à la course de la première poussée. Elle a fait aussi de la natation et de la gym, mais a choisi le ski. C’était à l’époque dorée de Patrice Bailly-Salins et elle l’a pris en exemple. Alors elle a appris le tir et a passé du fond spécial au biathlon, toujours avec une belle combativité ». « C’est une battante, estime Christian Bescond, son père. Je suis très sportif moi-même et l’ai encouragé. Elle skiait avec moi et a choisi ce parcours. Volontaire, elle poursuit aussi ses études avec intelligence. Elle reste fière intérieurement mais est toujours gênée quand on la met sous les feux des projecteurs. Elle a de la chance d’être arrivée jusqu’ici malgré les moments de doutes et elle travaille en conséquence. »

Source : IVANOFF Ivan. Anaïs Bescond : « Le haut Jura peut améliorer son image par le sport ». In : Le Progrès. 27 mars 2011.

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