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Linus : les vaches lui disent merci… et la planète aussi !

Par Danoneetvous

Elles sont gâtées nos vaches laitières. Depuis 2004, Danone France encourage leurs «papas éleveurs» à diversifier leur alimentation en y associant du lin cuit. Ce programme, baptisé Linus,  répond à un double objectif : valoriser le lait des vaches et réduire l’émission de méthane dans l’air. Entretien autour de Linus  avec Henri-Xavier Benoist, expert de la filière laitière chez Danone France.
Quel est le lien entre l’alimentation des vaches et l’émission de méthane dans l’air ?
Henri-Xavier Benoist : Les ruminants produisent du méthane lors de la digestion. Comment ? Et bien, là où l’intestin grêle de l’humain fabrique du glucose pendant la phase digestive, la panse de la vache produit de l’hydrogène. Les bactéries, qui fermentent dans la panse, transforment cet hydrogène en méthane. Ce lien entre l’alimentation des vaches et l’émission de méthane dans l’air a été établi après 15 années de recherche et d’expérimentations entreprises par la filière Bleu Blanc Cœur et menées en collaboration avec l’INRA et Danone.
Le méthane est l’un des principaux gaz à effet de serre. Il est 21 fois plus polluant que le CO².
Pourquoi une alimentation spécifique à base de lin peut changer ça ?
Henri-Xavier Benoist : Une vache mange en moyenne 15 à 20 kilos de matières sèches par jour. Or, les travaux de Bleu Blanc Cœur, de l’INRA et de Danone ont démontré qu’en intégrant un kilo de lin cuit par jour dans son alimentation, et ce pendant trois semaines, le régime alimentaire du ruminant peut être rééquilibré. Il a été démontré, dans les 200 fermes pilotes du programme, que ce régime favorise une réduction de 20 à 30% des émissions de méthane.
Et pour nous, humains, quels sont les changements attendus ?
Henri-Xavier Benoist : Le lin correspond bien aux besoins naturels de la vache, du coup cela facilite sa digestion et sa rumination. Elle a plus de tonus (une vache nourrie au lin, ça se voit à son pelage brillant !), et donc la qualité de son lait s’en ressent. Il est amélioré nutritionnellement et plus équilibré. Le lait et les produits laitiers en général constituant notre première source d’apport en calcium, nécessaire au maintien du capital osseux.
Le lin coûte plus cher que le maïs. Ce régime alimentaire  influe-t-il sur le prix du lait ?
Henri-Xavier Benoist : Ce régime alimentaire nécessite des coûts supplémentaires pour le producteur qui fait un choix responsable et engagé. Nous devons soutenir, comme lui, des produits sains et meilleurs pour la planète. Prenons l’exemple réussi du bio qui, aujourd’hui, est plébiscité dans nos assiettes.
Danone encourage cette production moderne en compensant les surcoûts des producteurs participant au programme. Ils bénéficient ainsi d’une meilleure recette, d’une meilleure absorption de leurs coûts fixes, et de plus de gains indirects, sur la santé animale par exemple, avec moins de frais vétérinaires. 
Justement, comment convaincre les producteurs de lait à la participation ?
Henri-Xavier Benoist : Les 200 producteurs participant au programme sont volontaires. il y a une réelle démarche du milieu agricole à favoriser une alimentation saine de leur bétail, à base de luzerne, de pâturage, de fourrage à base d’herbes.
Ils peuvent compter sur les Agents Relation Culture, conseillers Danone qui les accompagnent dans la mise en œuvre et le développement du programme.  Plus qu’une relation de proximité, on peut parler de «création de valeur partagée»
Que peut-on souhaiter à Linus pour l’avenir ?
Henri-Xavier Benoist : L'expliquer et le faire comprendre au plus grand nombre de consommateurs afin qu'eux-mêmes, en choisissant d'acheter ce type de produits, nous permettent de financer plus de démarches de ce genre. Nous avons des idées sur un programme type Linus en plus simple, programme que nous testons actuellement sur nos cinq bassins de collecte et que nous pourrions décider de lancer si nous avions la conviction qu'il est souhaité par nos consommateurs, car in fine, ce sont eux qui décident !
Linus a déjà été reconnu comme démarche de progrès nutritionnel. Il a également des répercussions en Espagne et aux Etats-Unis depuis janvier 2009, où 15 fermes participent à Greener Cow, projet similaire en partenariat avec Stonyfield, filiale de Danone et leader mondial des produits laitiers bio.
Pour en savoir plus sur Linus, rendez-vous sur le site de Bleu Blanc Cœur. Faites également connaissance avec David Demarcy, producteur pilote sur Linus, sur la page Des Gestes pour demain. Vous avez des questions ou des remarques sur Linus ? Réagissez dans l’espace commentaires ci-dessous.
(source photo : Design Pics)


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