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Vote blanc: tirer une leçon des cantonales

Publié le 31 mars 2011 par Dominique Lemoine @lemoinedo
Gaël a écrit un excellent billet sur le vote blanc en rappelant la législation.
Il me donne ainsi l'occasion d'exprimer ma pensée profonde sur le vote actuel qui, si on continue sur la lancée va devenir un véritable problème car seuls les plus motivés et les extrêmes vont finir par se déplacer ce qui accentuera encore la rupture entre les citoyens et les élus qui oublient souvent quelques minutes après leur élection le problème de l'abstention.
Les remarques d'autosatisfaction de l'élu du canton de Tours-Sud sur TV Tours en donne la preuve.
Revenons donc sur ce canton qui me tient à coeur et qui permet de faire la démonstration de mes thèses.
Il y avait 9745 inscrits, 3579 électeurs se sont déplacés pour 3500 bulletins jugés selon la loi comme exprimés.
Première remarque, se déplacer pour aller voter constitue bien une expression même si l'électeur a glissé un bulletin considéré comme blanc. Ce type de vote peut être compris comme : "je fais mon devoir de citoyen mais je ne me reconnais pas dans les choix qui m'ont été proposés" (ayant été candidat, cela veut dire, pour moi, que je n'ai pas réussi à lui apporter des réponses aux problèmes que rencontre l'électeur). Ce vote constitue donc bien une expression que le mode de scrutin actuel ne reconnait pas, bien que l'électeur ait fait le choix de se déplacer.
Deuxième remarque qui laisse rêveur : sur les 9745 électeurs, celui qui est arrivé en tête n'a eu que 1365 voix, soit que 14% des inscrits et son challenger pour le second tour que 968 voix qui correspond à 10% des inscrits ce qui montre bien le faible score de ceux que la presse présentait comme les candidats dignes d'intérêt !
Enfin, lors de cette même élection, nous avons constaté sur un bureau de vote un taux de 77% d'abstention et sur le bureau de vote voisin une abstention de  71%  !
Alors comment considérer que l'élu est légitime ?
Lors de ma campagne, j'ai rencontré plusieurs personnes qui m'ont dit qu'ils n'iraient pas voter et que cela constituait, pour eux, un refus de participer à un simulacre de démocratie. Je me rappelle même une personne qui m'a dit que c'était un acte militant puisque le vote blanc n'était pas reconnu.
Cela me donne un peu le tournis car comment parler que le vote actuel constitue un simulacre de démocratie quand on sait que certaines personnes ont payé de leur vie cette possibilité de voter. En leur mémoire, aller voter devrait être le premier acte de reconnaissance de leur sacrifice.
Mais c'est vrai que l'on ressent un malaise au vu des résultats lorsque vous constatez par exemple que seuls 321 électeurs sur 1163 inscrits se sont déplacés pour s'exprimer.
Prenons le second tour maintenant, l'élu n'a pas à pavoiser car on exprime son résultat par 50,71% des des voix. En fait, le score est 20% des inscrits ce qui montre qu'il n'a pas réussi non plus à convaincre les électeurs mais aujourd'hui il revendiquera un score de 50,7% et non de 20% !
Si nous continuons sur cette pente, nous arriverons à avoir des élus qui ne représenteront même pas 10% de la population.
Il  faut donc faire quelque chose : rendre le vote obligatoire ou compter les votes blancs ou les deux.
Pour ma part, je me prononce avec un dispositif à deux détentes :
1. Compter les votes blancs comme étant le reflet d'une expression citoyenne
2. Considérer que lorsque l'abstention est en dessous d'un seuil (plus de 40% d'abstention par exemple) on recommence l'élection en rendant le vote obligatoire.
Dominique Lemoine

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