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Dépistage du CANCER de la PROSTATE : Tout ça pour ça ? – BMJ

Publié le 02 avril 2011 par Santelog @santelog

Dépistage du CANCER de la PROSTATE : Tout ça pour ça ? – BMJLe débat sur le dépistage du cancer de la prostate n'en finira jamais même si, aujourd'hui, la très grande majorité des Sociétés savantes et des institutions de Santé, européennes ou américaines ont rejeté le principe d'un dépistage systématique. Cette nouvelle étude, publiée dans l'édition en ligne du British Medical Journal (BMJ) apportera de l'eau au moulin aux opposants du dépistage tout court. Car elle suggère, qu'en fin de compte, le dépistage des hommes pour ce cancer, ne semble avoir aucun impact significatif sur la mortalité par cancer de la prostate. Une précédente étude concluait: Pour prévenir 1 décès par cancer de la prostate, il faut dépister 1.410 hommes et en traiter 48.


Ce dépistage est fréquent dans la plupart des pays, cependant, les experts ne sont pas parvenus à un véritable consensus, à ce jour, sur le rapport bénéfices/risques du dépistage, entraînant finalement fréquemment surdiagnostics et traitements inutiles.


Ces chercheurs du fameux Institut suédois Karolinska ont étudié les données portant sur 9.026 hommes âgés de 50-59 ans du registre national suédois du cancer.1.494 participants ont été sélectionnés au hasard pour un dépistage biannuel de 1987 à 1996, du cancer de la prostate. Les autres participants, soit 7.532 hommes, faisaient partie du groupe témoin. Les premiers dépistages s'effectuaient par toucher rectal, puis à partir de 1993 par à la fois un toucher rectal et un test PSA (prostate specific antigen testing). En 1996, pour le 4è dépistage, seuls les hommes âgés de 69 ans ou moins ont été invités. Les enquêteurs ont suivi les taux de survie jusqu'à fin 2008.


Résultats :


-5,7% (85) hommes ont été diagnostiqués avec un cancer de la prostate dans le groupe dépisté et 3,9% (292) dans le groupe témoin.


-Les tumeurs sont plus petites et plus souvent localisées dans le groupe dépisté.


-L'analyse ne suggère aucune survie significativement plus longue ou un taux de survie globale plus élevé chez les hommes ayant subi le dépistage par rapport au groupe témoin.


Dans la même édition du BMJ, un article commente le débat et les résultats de cette nouvelle étude : "Le dépistage généralisé et le traitement des hommes atteints des tumeurs détectées pourraient réduire la mortalité spécifique au cancer de la prostate de près d'un tiers, au mieux, mais ce serait un risque considérable de surdiagnostic et de surtraitement. De précédentes études ont déjà démontré que pour prévenir 1 décès par cancer de la prostate, il faut dépister 1.410 hommes et en traiter 48."


Avant d'être dépistés, les patients devraient donc être informés sur les risques du traitement, de l'anxiété possible liée à des résultats faussement positifs… C'est aussi la position de la Société américaine du cancer: il faut aider le patient à décider ou non et le principe de dépistage reste bénéfique uniquement dans la tranche d'âge des 55-69 ans. Car la conclusion de cette nouvelle étude est sans appel: Après 20 ans de suivi, le taux de décès par cancer de la prostate ne diffère pas dépistage ou pas dépistage."


Et en France ? La Haute Autorité de Santé (HAS), a, en juin 2010, précisé sa position concernant le dépistage du cancer de la prostate, après publication, en mars 2009, des résultats de 2 grandes études de référence internationales, considérant qu'aucun élément scientifique nouveau ne justifiait la réévaluation de l'opportunité de la mise en place d'un programme de dépistage systématique du cancer de la prostate par dosage du PSA. L'AFU (affiche ci-contre) n'est pas du même avis...



Source :
BMJ 2011; 342:d1539 “Randomised prostate cancer screening trial: 20 year follow-up"- American Cancer Society American Cancer Society recommendations for prostate cancer early detection., HAS Dépistage du cancer de la prostate - Analyse des nouvelles données Rapport


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