Libye : ces jeunes qui garnissent le front de la rébellion

Des hommes jeunes, souvent étudiants. Pour la plupart, c’est la première fois qu’ils tiennent une arme. C’est le cas d’Ahmed, 22 ans, rencontré par Le Parisien

Armé d’une simple Kalachnikov, Ahmed n’était encore qu’un étudiant en science d’Al-Beida il y a deux mois. « Nos premières manifestations étaient pacifiques. Kadhafi nous a fait tirer dessus. Personne ne m’a forcé à m’engager, mais quand j’ai vu mes frères mourir, je n’ai pas hésité. C’est normal de se battre contre un homme prêt à éliminer son propre peuple » explique-t-il dans une entrevue accordée au Parisien.

Comme la plupart de ses jeunes compagnons, Ahmed n’avait jamais tenu une arme, ni reçu une quelconque formation. « Mes copains m’ont expliqué comment on faisait pour charger ou débloquer mon arme. En fait c’est très facile. C’est comme le vélo. »

Une guerre, zéro tactique

Face aux roquettes, ces armes semblent bien inutiles. D’ailleurs Ahmed n’a jamais eu l’occasion de s’en servir. D’un point de vue tactique, ces jeunes semblent démunis : « en gros, on fait ce qu’on veut. Quand il se passe quelque chose, on approche. Mais si on voit des véhicules bien armés faire demi-tour, on les suit », raconte-t-il.

Reste cependant cette envie de changement. Ce besoin irrépressible de croire en l’avenir. Et Ahmed, qui prévoit de retourner à l’école, en est certain : sans Kadhafi, son avenir sera meilleur.

Photo CC @ Vice