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Aujourd'hui, 6 avril, LA GUILLOTINE PLACE VOLTAIRE A ÉTÉ DÉTRUITE

Publié le 07 avril 2011 par Abelcarballinho @FrancofoliesFLE

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Les premiers fédérés morts au combat ont reçu aujourd’hui des funérailles grandioses, dignes de leur courage. Après Flourens, nous apprenons la mort de Duval, fusillé sur ordre du général Vinoy. En réaction aux exécutions sommaires, la Commune a pris hier un décret qui ordonne l’exécution de plusieurs otages pour chaque garde national assassiné. Les fédérés, qui résistent à l’avancée versaillaise, occupent les forts des alentours de Paris. Tandis que les combats se concentrent entre Courbevoie, Neuilly et Asnières, dans le XIème arrondissement on brûle la guillotine, symbole de l’ordre ancien

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Emile Duval, qui a résisté héroïquement dans Chatillon jusqu’au matin du 4 avril, a été lâchement assassiné. Les fédérés de son unité s’étaient rendus contre la promesse d’avoir la vie sauve. Aussitôt qu’ils ont déposé les armes, ils sont immédiatement fusillés. Les survivants sont conduits à Versailles à pied, où ils sont promenés en signe de triomphe. La ville abrite les parisiens les plus conservateurs, partisans de Thiers et de l’Assemblée monarchiste, qui ont émigré à Versailles depuis le 18 mars 1871. Dès leur arrivée en ville, ils se ruent sur les prisonniers qui sont insultés, humiliés, tabassés par une foule d’élégants et de bourgeois. Le convoi fait plusieurs haltes pour laisser à ces honnêtes gens le temps d’assouvir leurs sinistres passions.

La Commune a tout de suite pris des mesures. Elle a d’abord voté une pension aux veuves des gardes nationaux tombés au combat, mariées ou non, ainsi qu’à leurs enfants. Cette mesure prend en compte la réalité des familles parisiennes les plus pauvres, qui ne sont souvent pas mariées. Mais il lui fallait aussi répondre à la violence de Versailles. L’assemblée communale a ainsi adopté un décret déclarant que tous les individus reconnus coupables de complicité avec Versailles seront détenus comme otages. Toute exécution de gardes fédérés sera désormais suivie de l’éxécution d’un nombre double d’otages.

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La guillotine est détruite place Voltaire, actuelle place Léon Blum le 6 avril 2011 ( google map )

Ce matin dans le XIème arrondissement, la garde nationale défilait sur le parvis de la mairie. Place Voltaire, le 130e bataillon de gardes nationaux amène une guillotine. Elle est installée devant la statue du philosophe, grand pourfendeur de l’arbitraire judiciaire. Symbole de la répression, la guillotine va être brûlée. La foule enthousiaste crie « À bas la peine de mort ! », tandis que les fédérés mettent le feu à l’échafaud.

Cet après-midi la Commune a enterré ses soldats, morts pour défendre la République. C’est un immense cortège qui est parti de l’hôpital Beaujon vers le Père-Lachaise. Dans un silence que seul le tambour vient troubler à intervalles réguliers, des centaines de milliers de parisiens suivent lentement les cercueils décorés de drapeaux rouges des 105 gardes nationaux qui ont donné leur vie pour la Commune. En tête de cortège six membres de la Commune, écharpe rouge et tête nue. Derrière eux marchent les familles des défunts, les bataillons de la Garde Nationale, et le peuple de Paris. Au loin, on entend l’écho des bombardements.
Au cimetière du Père-Lachaise, c’est Delescluze qui prononce l’éloge funèbre. Le vieux républicain a refusé tout long discours, «ils nous ont coûté trop cher. » Il a réclamé « justice pour les familles des victimes… Justice pour la grande ville qui, après cinq mois de siège, trahie par son gouvernement, tient encore dans ses mains l’avenir de l’humanité… Ne pleurons pas nos frères tombés héroïquement, mais jurons de continuer leur oeuvre et de sauver la Liberté, la Commune, la République !»

 

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Copié de LE JOURNAL ILLUSTRÉ DE LA COMMUNE DE PARIS 1871. Le connaissez-vous ? link

 Ses principes:

En 2011, nous fêtons les 140 ans de la Commune de Paris. À cette occasion, nous avons souhaité revenir sur cet épisode occulté de l’histoire de la capitale. La forme du journal s’est imposée par sa cohérence avec le contexte de la France du XIXème siècle, car la presse est alors le seul media qui permet la diffusion d’idées nouvelles.

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