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Intervention et débat avec Marie-Carmèle Rose-Anne Auguste,

Publié le 07 avril 2011 par 509

Intervention et débat avec Marie-Carmèle Rose-Anne Auguste, Conseillère technique à APROSIFA et représentante de la société civile à la CIRH (Commission intérimaire pour la reconstruction d'Haïti)Invitée par le Collectif Haïti de France – A.G. du 26 mars 2011 PARIS
 Son intervention et le débat ont été ponctués de lectures contées par des comédiens professionnels de l'association « HAITI LECTURE D’AVENIR ». Les textes sont tirés des œuvres de Yanick Lahens « La folie était venue avec la pluie », de Jacques Stéphen Alexis « Compère Général Soleil » et de Dany Laferrière «  L’énigme du retour ». Le slameur Empati a clos la journée en interprétant son titre « Haïti ma tendre amie », dont les bénéfices de la vente seront reversés au CHF.
Brève présentation de Rose Anne Auguste:
Elle a travaillé 18 ans en tant qu’agent communautaire en santé à APROSIFA et en est devenue coordinatrice des actions et activités.  C'est une association qui milite pour la promotion de la santé de la famille en milieu rural, dans la 7e section communale de Port-au-Prince appelé « Morne Lhopital » et la 8e section, à Martissant. Les actions se déclinent comme suit :
Prestations des soins en santé (clinique),
Animation communautaire avec Femmes et Jeunes avec l’art (peintre, sculpture) pour la promotion de la santé mentale et pour la réduction des violences,
Accompagnement des personnes âgés dans le lieu dont les gens n’ont pas accès aux services sociaux de base,
Appui au renforcement de l’économie sociale (valorisation des marchandes de plats chauds)
APROSIFA est une structure qui interagit  avec différents ministères. Ce sont celles de la sante, de la culture, de la Condition Féminine. Cette structure est donc habituée à travailler avec les autorités pour les critiquer mais aussi pour être force de proposition.
Le Conseil d’Administration de la CIRH s’est rapprochée de Mme Auguste pour lui demander d’être représentante de la société civile. Selon elle,  il y a un tel problème d’information qui fait que les gens voit la CIRH de manière diabolique alors qu’ils se passe des choses très intéressantes pour la reconstruction d’Haïti. L'enjeu de la liberté social, économique et politique est également fort, que pour elle, être à la CIRH ne l’empêche pas d'être elle-même. Quand on lui fait remarquer qu'elle est  «dans la commission Clinton », elle rétorque qu'il y a un pays à reconstruire et qu'elle a la possibilité de  dire ce qu'elle veut autour de cette table.
Elle est en constante relation avec plusieurs plateformes qui existent dans la société civile pour faire passer l'information : celle créée par ECHO, Christian Aid, Oxfam, Mouvements de femmes, le CLIO etc. Mais certaines ONG comme Oxfam American et Action Aid tentent d'organiser un forum des ONG pour que les gens expriment leurs préoccupations dans le processus de reconstruction.
1/ Déterminants de la cacophonie humanitaire après le 12 janvier
Pour comprendre la complexité de la gestion humanitaire post 12 janvier, il faut contextualiser le pays dans 3 crises :
la crise de connaissances, qui se caractérise notamment par une majorité d'écoles privées, un manque de recherche dans le social, l'environnement, les sciences, et entraîne la crise des acteurs (les universités qui apporteraient des politiques face aux problèmes sociaux (foncier urbain et rural) qui seraient choisies et mises en œuvre par le pouvoir exécutif, législatif et judiciaire (on parle de la formation de ce pouvoir mais il n'est pas encore mis en place)
la crise économique : échec des modèles de développement que la communauté internationale propose : le pays est dépendant à 80% de son budget de la communauté internationale, manque de coordination entre les intervenants, ce qui entraîne une absence quasi-totale de services sociaux de base ou de services publics (par exemple, le gouvernement ne peut pas assumer le droit aux logements sociaux, à la santé). Les conséquences sont donc des problèmes d’aménagement du territoire, de bidonvillisation de plusieurs villes importantes du pays etc.
la crise politique : le départ de Duvalier en 1986, puis une dizaine de gouvernement avec une transition bouillante, pas de politique de décentralisation, forte domination du pouvoir central.
Le séisme est arrivé du 12 janvier 2010 dans ce contexte. Plus de 200 000 morts, 80 000 maisons disparues, Port-au-Prince est détruit à 75%, Léogane à 80%, le sud-est à 30%. En conséquence, les déplacements de personnes sont  dans tout le sens du pays et surtout dans le sud 122 000 personnes, dans l'Ouest 101 000 personnes, et dans l'Artibonite, la Grand'Anse, les Nippes.
2/ Contraintes majeures à signaler dans la première phase d’intervention post-séisme
Malgré la résistance du peuple haïtien qui s’est tellement vite relevé après le 12 janvier, il ne faut pas oublier ces contraintes :
Le gouvernement haïtien et les agences des ONU sont victimes et acteurs de la catastrophe (7 ministères effondrés, 17 000 cadres partis) ce qui provoque un déficit de leadership national et mondial
Un flux incontrôlable des ONG inexpérimentées.
Conséquences de ces contraintes : manque de leadership, faillite de l’appropriation locale, faible  qualité d’analyse de la situation, difficultés des secteurs pour répondre à un désastre humai,  duplication des instances de coordinations : le système de coordination des Nations Unies, les « clusters1», étaient déjà existants avant le séisme, il fallait donc seulement les réactiver et les renforcer,  OCHA (le Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations Unies) était aussi sur place etc.
Limites des CLUSTERS: pas de prise en compte du contexte local, pas de critère d’activation et désactivation des clusters qui limitent l’action dans l’urgence, la langue de coordination était l'anglais, application d'un schéma précis d’intervention : peu importe le pays (Rwanda, Indonésie), l’expertise est la même : ce schéma préconise l'installation des camps de déplacés. Or ces camps s'avèrent être de vrais laboratoires des projets des ONG et des Nations Unies. Un phénomène de « gouvernement des clusters » s'est installé,  avec des experts qui sortent de l’Indonésie avec un savoir faire technique qui ne corresponde pas à la réalité d’Haïti: Ils préconisent de fournir l'eau, les sanitaires provisoires, les cliniques mobiles, la nourriture, les bâches pendant 3 - 4 mois après le séisme.  Une autre formule proposée et celle du « Cash For Work », qui a fait travailler « bêtement » des milliers de personnes en leur faisant déplacer, d’un endroit à un autre, les débris. Enfin, ils préconisent une phase transitoire (dans laquelle nous sommes encore aujourd'hui) : mettre en place des « camps améliorés » : aménagement de sites pour accueillir les gens qui sortiraient des bâches pour des tentes un peu plus ferme, des abris transitoires (une quantité de modèles transitoires existent : celui de l’UNOPS, de Handicap International, de la Croix Rouge Française, du CHF International etc.).
3/ Réponse de l'État haïtien
Il sollicite l’appui d’experts internationaux pour tirer des évaluations et rédiger le « PDNA du Tremblement de Terre - Evaluation des dommages, des pertes et des besoins généraux et sectoriels » : sont constatés une densité excessive, une dégradation accélérée de l'environnement, un déséquilibre des activités économiques dans le pays où la capitale génère à elle seule plus de 65% des activités etc. Une évaluation des besoins est estimée à 11.5 milliards dollars américain.
Le gouvernement a ensuite adapté ce plan en y associant la consultation de la société civile à partir de mars 2010. De ces concertations sort le « Plan d'Action pour le relèvement et le développement national d'Haïti, le PARDN ». Certaines associations de la société civile diront que  cette concertation était insuffisante.
Le PARDN prévoit un renforcement du rôle de l'État au centre des interventions, signal de changement de paradigme par rapport aux démarches antérieures en situation post-séisme. Le PARDN se décline à la fois dans l'immédiat et sur une perspective temporelle de 10 ans pour prendre en compte trois cycles de développement (reprenant les priorités du DSNCRP – Document de Stratégie National de Croissance et de Réduction de la Pauvreté, plan proposé par le Ministère de la Planification et de la coopération externe à la communauté internationale et aux secteurs nationaux qui présente les bases de la coopération demandée par le gouvernement haïtien).
4/ Conférence des donateurs à New York en mars 2010
Les pays donateurs ont promis 9.9 milliards de dollars pour la reconstruction d'Haïti lors de la conférence du 31 mars. Somme à réunir et à décaisser sur 10 ans.
Les 5,5 milliards  à fournir  pour 2010/2011 se répartissent comme suit:
1,1 milliard dédié à l'allègement de la dette
1,38 ont été versés par les États
3,38 milliards ne sont pas encore engagés
1,73 milliards supplémentaires sont engagés => la CIRH est allée faire du lobby pour aller chercher les ONG qui ont beaucoup collectés pour que leurs projets soient intégrer dans le processus de sélection de la CIRH. Tel a été le cas pour la Croix Rouge Internationale.
5/ Mission et objectif de la Commission Intérimaire de la Reconstruction d'Haïti - CIRH
    Créée le 20 avril 2010, la CIRH ne remplace pas le gouvernement, elle facilite les interventions des ONG et des agences internationales de coopérations avec les ministères. Son but est de coordonner les efforts sur période de 18 mois jusqu'en octobre 2011,  de s’assurer que le travail de reconstruction se réalise. Il y a 28 membres qui ont le droit de vote à la CIRH dont 14 haïtiens et 14 internationaux. En tout il y a 32 membres, les représentant de la diaspora, des ONG international, de l'OEA et de la société civile haïtienne n'ont pas le droit de vote.
    C’est vrai qu’il y a des problèmes d’information sur ce que fait la CIRH, vous avez le droit d’être mieux informés. En France, il faut se renseigner auprès de Pierre Duquesne, qui représente la France dans la CIRH, il y a par ailleurs le représentant de la diaspora, Monsieur Major Bernadel, le représentant du GRANH Jean Marie Tujoli. De plus, le site internet est en fonction : http://www.cirh.ht/sites/ihrc/fr/pages/default.aspx
    Il y a eu 5 rencontres du Conseil d'Administration de la CIRH entre le 17 juin et 28 février 2011 : 87 projets ont alors été approuvés représentant 1 milliard 463 millions de dollars. Exemple de projets: construction de l'hôpital général, construction d’un centre de référence de santé et centre de formation à Mirebalais avec l'ONG haïtienne Zami lasante, projet de parc industriel au Cap Haïtien, projet de micro-zonification sismique dans le nord etc. Certes,  27 réhabilitations sont comptées dans le département de l'Ouest alors que dans les Nippes, il n'y a aucune reconstruction prévue, ce qui ne favorise en rien la décentralisation... Elle souligne un aspect positif  qui est que la CIRH a encouragé les ONG à venir aux tables sectorielles organisées par les ministères pour intégrer les projets, ce qui a réduit la concurrence. La CIRH par exemple n'a pas accepté un projet d'hôpital de Médecin Sans Frontière qui se situait dans la même zone que l’hôpital général.
  
    Presque 100% des projets qui arrivent à la CIRH sont des projets montés avec les ministères haïtiens. La CIRH mise sur le secteur privé pour créer des emplois. Ce n’est pas encore visible mais le processus de renforcement des ministères est amorcé.  Soit le ministère n'a pas de financement et si le projet est approuvé par la CIRH il sera financé par le FRH. Le ministère en question peut également négocier avec les agences de coopérations bilatérales ou multilatérales pour mettre en place ses projets. Il ne faut pas oublier qu'il y a des coopérations qui existaient avant et qui continuent de fonctionner en « bi latéral ». Pour Rose-Anne Auguste, le gros avantage de la CIRH est l'accélération des procédures : des projets de plus de 10 millions de dollars qui allaient perdre 1 an dans les procédures des circuits des coopérations internationales avant d'être mis en œuvre, vont être accélérés dans le circuit de la CIRH car les acteurs décisionnaires sont autour de la table chaque 2 mois et peuvent utiliser le Fonds de la Reconstruction d'Haïti. Pour elle la CIRH, c'est aussi un apprentissage de co-responsabilité mutuelle.
    La CIRH ne fait pas le suivi opérationnel des projets approuvés, ce sont les ministères haïtiens et les comités comme le CIAT qui le font. Par exemple, un projet de logement est suivi par le ministère des affaires sociales et le CIAT.
    Un Bureau Contre la Corruption a été créé et il représente 26% des dépenses du budget de fonctionnement de la CIRH. Il a comme rôle de vérifier les processus, étudier les plaintes etc.
8 priorités ont été définies par le gouvernement d’ici octobre 2011pour le restant du mandat de la CIRH:
1.Logement : re-localiser 400 000 personnes hors des camps
2.Déblaiement : retrait de 40% des décombres (= 4 millions de mètres cubes)
3.Éducation :
Construire et doter en personnel 250 structures temporaires
Construire et doter en personnel 60 écoles  fondamentales dans des sections communales où il n’y a pas d’écoles publiques
Equiper jusqu’à 3 000 écoles (publiques et privées)
Alimenter 250 000 enfants
Donner une trousse d’écolier à un maximum de 500 000 enfants (manuels et uniformes)
Octroyer une assistance financière à un maximum de 500 000 élèves d’écoles privées
Former 5,000 enseignants
doter en personnel 250 structures temporaires
4.Énergie :
Augmenter de 20 % le nombre d’heures d’électricité pour 30 000 ménages urbains
Étendre la distribution d’électricité à 10 000 ménages du milieu rural
5.Santé :
Améliorer les soins en construisant ou en reconstruisant 40 hôpitaux, 75 cliniques et en constituant un réseau d’ambulances devant relier les communautés aux centres de soins de santé
Accroître l’effectif des soins de santé en reconstruisant ou en renforçant 4 facultés de médecine, 4 écoles de soins infirmiers et en lançant des  programmes de formation devant profiter à 4 000 paramédicaux
Mettre à l’essai et élargir les approches au financement des soins de santé, tout en assurant l’accès aux soins aux enfants de moins de 5 ans et en améliorant l’accès pour les femmes enceintes à ces soins
6.Création d'emploi:
Fournir un emploi à temps plein à des centaines de milliers d’Haïtiens
En dehors de Port-au-Prince, les emplois seront créés surtout dans l’agriculture, la gestion des bassins versants et la construction de routes
À Port-au-Prince, les emplois seront créés surtout  dans le logement et les activités liées au déblaiement
Commencer la construction de 2 parcs industriels publics et de 3°privés
7.Eau et assainissement:
Porter de 2 à 50% le taux d’accès durable à une eau potable contrôlée
Porter de 10 à au moins 27 % le taux d’accès à des lieux d’aisance conformes aux normes internationales
8.renforcement des capacités
Renforcer ou créer les tables sectorielles nécessaires au sein du gouvernement
Assister les ministères dans l’élaboration de stratégies et de plans  d’investissement
La CIRH tient compte également des aspects agricoles : irrigation, aménagement des bassins versants, production de lait soutenu par le ministère de l’agriculture, etc. Les projets sont notamment financés par la Norvège et USAID.  Le Ministère de l'agriculture a mis en place un Plan agricole de la reconstruction : 750 millions de dollars.
6/ Création du Fonds pour la Reconstruction d’Haïti :
Présidé par le gouvernement haïtien via le ministre des finances, le Fonds sert à financer les projets approuvés en fonction des priorités définies par la CIRH qui n'ont pas encore de financement. Le Fonds ne peut pas décaisser sans accord de la CIRH. Sa durée de vie est plus longue que celle de la CIRH.
7/ Les freins à une meilleure harmonisation entre les interventions :
Manque coordination CLUSTERS / acteurs privés et acteurs publics
Manque de lien entre pouvoir central et pouvoir locaux : absence de politique de décentralisation
Manque de liens entre gouvernants locaux et la population (ils ne consultent pas les citoyens)
8/ Recommandations pour contourner la cacophonie humanitaire post séisme.
A court terme
Plaidoyer auprès décideurs en faveur de l'instauration de véritables services publics : Les acteurs solidaires du NORD doivent alors voir comment mettre la pression sur l'Union Européenne, la coopération française pour qu’elles articulent mieux l’orientation de l’aide en Haïti pour les droits sociaux. Demander des comptes à la coopération.
Une mobilisation citoyenne et une décentralisation effective qui passerait par la création de «villages de vie » dans les zones périphériques et métropolitaines: il s'agit d'un lieu physique de concertation citoyenne, d’un espace de dialogue où les citoyens / habitants du quartier pourraient exposer leurs problèmes de quartier sur les plans sanitaire, agricole ou autres ; ils pourraient connaître leurs droits sociaux et rencontrer les élus locaux.  Il s'agit ici de construire un lien de confiance entre acteurs, c'est l'apprentissage de la concertation citoyenne. L'idée est aussi de reloger les gens qui sont sous les tentes dans les camps en amorçant le processus de consultations citoyennes dans ces nouveaux lieux : ils arrivent avec leurs écoles, leurs centres de soins etc. Ces espaces seraient également des lieux de dialogue entre eux et la diaspora, les acteurs internationaux, les entreprises. Il ne faut pas être dupe, parce qu'il existe des alliances organiques, à savoir des groupuscules qui disent des choses sur le « peuple» et qui n’ont rien à voir avec le peuple : il faut créer des liens avec les associations de base, de quartiers.
Il s'agit donc de soutenir la participation des citoyens à l’élaboration de politique de sécurité sociale dans le cadre d’un dialogue communautaire comme espace de liberté publique, grâce à la création de lieux physiques et l'implication des parties prenantes. C’est une phase de la reconstruction et une étape vers la décentralisation
A moyen terme
Favoriser la solidarité sud-sud. Par exemple, des agents de santé dominicains, nicaraguayens, honduriens sont venus à APROSIFA avec un vrai engagement citoyen. C’est dommage que la presse ne raconte pas ce type de soutien, ni celui   de la diaspora, des médecins de la diaspora notamment.
Systématiser les liens de solidarité et arrêter de faire seulement des projets VISIBLES. Le 12 janvier doit être une opportunité pour les associations du sud et du nord de se poser la question « Comment faire pour systématiser la solidarité du dedans comme celle du dehors ?» amener le dialogue par la confiance entre les acteurs.
Il faut un apprentissage mutuel de la co-responsabilité. Il faut prendre du recul pour ce dire que le 12 janvier à laisser la place à une nouvelle page de l’histoire d’Haïti.
Exemple 1 : se fédérer par zone en Haïti pour qu’on systématise les programmes d'actions : « telle association soutient le dispensaire, l'autre association soutient l'école pour créer des changements visibles et durables, et pas seulement venir avec un container et aller voir le ministre!
Exemple 2 : favoriser les liens entre collectivités locales en France et collectivités locales en Haïti pour créer des transferts MUTUELS de savoir faire technique : fonctionnaires, étudiants, professionnels de la ville de Lyon et celle de Léogâne par exemple.
Exemple 3 : soutenir les structures publiques : des centres de santé, des lycées, des écoles. Il faut réguler cette affaire là car si on soutient le privé on affaiblit les services publics.
Exemple 4 : Aller rencontres les institutions incontournables : passer se faire identifier par le ministère de la planification qui régule les actions de solidarité, passer voir le maire de la commune (sans nécessairement passer par le ministre de l’intérieur et des collectivités locales!) qui doit affirmer leurs autorités avec les ONG et les associations, travailler avec les organisations du sud, comme les cubains qui font du bon travail. En effet, un projet du Cuba, du Brésil et du Venezuela pour renforcer le système de santé a permis de gérer le choléra avec moins de dégâts qu’imaginés. Cela n'est pas du hasard.
Valoriser la visibilité des savoirs-faire haïtiens populaires pour alphabétiser l’international vers une meilleure orientation de l’aide, c'est à dire que les organisations haïtiennes doivent aider les ONG et les associations du Nord à approcher mieux le contexte local. Par exemple, APROSIFA a aidé OXFAM à se rapprocher des petites marchandes de plats chauds appelés « manje cuite » pendant 8 semaines pour  les rémunérer afin de nourrir la population de la zone. La Diaspora doit par exemple créer des initiatives porteuses pour alphabétiser l’internationale sur comment effectuer des investissements privés. Beaucoup d’efforts ont été fourni pour essayer de maintenir une certaine stabilité dans le pays et assurer la sécurité sur place de la diaspora qui peut maintenant investir.
« Je crois en la saine solidarité, je crois beaucoup en vous, il faut travailler avec beaucoup de passions et convictions. (…)
 Il faut sortir des schémas dogmatiques pour faire les choses ; les slogans, il faut les abandonner. Je ne m’illusionne pas en me disant que tout va changer par un revers de main, mais les services sociaux de bases sont déjà un peu plus accessibles, il y a plus d'infrastructures scolaires, des projets d’aménagement de bassins versants, de recapitalisation des familles rurales via la banque nationale sont en cours. Ça va avoir des effets positifs pour l’économie, pour la vie en générale en Haïti. La question  forte reste : comment faire un meilleur maillage local des différents acteurs ?»
Rose Anne Auguste, 26 mars 2011
 

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