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Easy Money

Publié le 08 avril 2011 par Mg

La réputation de certains films les précèdent souvent de façon désastreuse : il n’y a pas de pire idée que de rentrer dans une salle de cinéma avec une idée préconçue de ce que nous allons voir. En bien ou en mal, l’avis final en sera faussé. Évidemment, on a toujours une certaine idée en fonction des éléments à disposition, la neutralité n’existe quasiment pas (à moins de rentrer dans une salle au hasard). Pour Easy Money, peu de choses pourtant : des critiques plutôt favorables, solides, et un sentiment suédois devenu courant. Ce grand pays du Nord aura ramené dernièrement quelques pépites.

Et cet Easy Money mérite le détour. Le cinéma suédois arrive en force dans nos salles, et le polar a bien besoin de nouvelles couleurs, surtout venu du froid. Le titre est assez évocateur : on parle d’argent. D’argent facile même, et de la frontière qu’il suffit de franchir pour en ramasser à pleines mains. Entre un étudiant en plein désir de grandeur, un prisonnier en cavale et un tueur à gages sur ses traces, la pègre va commencer à s’agiter un peu. Chacun des trois personnages a d’authentiques raisons de s’engouffrer dans l’illégalité, de tenter sa chance sur des terrains glissants. Entre le jeune homme tentant de se faire une situation pour garder une jeune femme, un fugitif tentant le dernier coup, et un tueur père de famille, Easy Money nous fait le coup de l’authenticité et du réalisme, loin des fracas d’Hollywood. Forcément sombre et désespéré, le film est une plongée en avant dans une voie sans issue. Loin d’être original, le film de Daniel Espinosa joue sur ses qualités visuelles et narratives pour pallier au reste. Loin d’être décevant, c’est donc un film solide qui se présente à nous.

Trop, sans doute. Easy Money nous parle d’argent, et base son script entièrement sur le rapport des individus à l’argent. Les tenants et les aboutissants de chaque chose ramène à cet objet du désir, dictant (à raison) leur vie moderne. Jusqu’au trop plein sans doute, car on en oublierait presque de donner un peu de rythme à l’ensemble. Ceci étant dit, les descriptions sont plutôt bien faites, et savoureuses. De la jeune bourgeoisie décadente et insoucieuse au tréfonds de la mafia suédoise, rien n’y échappe. Un film calibré et ambitieux, qui se donne les moyens de réussir. On ne pourra regretter qu’une seule chose, une fin sans surprise, mais malicieuse. Un film qui a le goût de l’argent, la saveur d’une monnaie sonnante et trébuchante mais au final laisse nos poches bien vides. Sans doute le prix d’un billet direct pour Stockholm…


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