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(Pilote DAN) Den som dræber (Those who kill) : du policier classique un peu trop froid

Publié le 08 avril 2011 par Myteleisrich @myteleisrich

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Finalement, cette semaine aura été consacrée à la télévision danoise ! Après le bilan de la saison 1 de Forbrydelsen dimanche dernier, poursuivons aujourd'hui l'exploration de ce genre, souvent glacial mais cher au petit écran scandinave, le policier, avec le pilote d'une des dernières nouveautés en provenance du Danemark. Den som draeber (Those Who Kill) est une série actuellement en cours de diffusion, depuis le 13 mars 2011. Prévue pour une durée de 12 épisodes de 45 minutes (ou découpée en 6 épisodes de 90 minutes), elle doit normalement se conclure le 15 mai prochain.

D'après une idée originale de l'écrivaine Elsebeth Egholm, adaptée par le scénariste Stefan Jaworski, son premier épisode a été un succès d'audience incontestable, puisqu'il a réuni presque 1,5 millions de téléspectateurs danois devant leur petit écran le dimanche soir, avec des chiffres qui correspondent aux plus hauts scores de la chaîne pour une fiction danoise depuis décembre 2008. A noter qu'une déclinaison cinématographique de cet univers est également prévue, la sortie d'un film aura lieu au Danemark en septembre prochain.

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 Construite sur les bases narratives d'un procedural show classique, 90 minutes étant consacrées à une même affaire, Den som draeber nous plonge dans le quotidien d'une unité de police spécialisée dans les homicides, avec en toile de fond le spectre de possibles serial killers. Si le service est dirigé par Magnus Bisgaard, c'est sur Katrine Ries que le récit va se concentrer. La jeune femme dispose d'un fort caractère, mais surtout de nerfs toujours à vif qui la rendent prompte à réagir instinctivement et très rapidement sur le terrain, comme l'illustrent les premières minutes de l'épisode.

C'est à une affaire particulièrement sordide que va être consacré ce pilote : la découverte des cadavres, enterrés suivant une mise en scène assez spéciale, de quatre femmes disparues au cours des six dernières années. La ritualisation du processus meurtrier s'affinant au fil des victimes, c'est sans nul doute l'oeuvre d'un serial killer. La police piétinant, Katrine n'hésite alors pas à s'adresser à un profiler. Contre l'avis de son supérieur, elle sollicite Thomas Schaeffer. Un choix qui prête à controverse au vu des antécédents de ce dernier, dont la collaboration avec la police s'est terminée dans de très mauvaises conditions. Mais s'il a désormais repris l'enseignement à l'université, les enquêtes réelles lui manquent trop pour qu'il décline bien longtemps l'offre de Katrine, en dépit des réticences de son épouse. 

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La tradition scandinave existant dans le domaine du policier, tout comme le savoir-faire l'accompagnant, n'est plus à démontrer. De la littérature au petit et au grand écran, les passerelles sont multiples et généralement bien maîtrisées. Mais le défi posé aux fictions actuelles est justement celui de savoir se renouveler et apporter une valeur ajoutée à ce genre désormais très balisé. Le pilote de Den som braeder relève difficilement le challenge de l'innovation, laissant finalement une impression assez mitigée. Calibré, il reprend des ficelles familières qui ont fait leur preuve et face auxquelles le téléspectateur ne saurait rester insensible. Exploitant ainsi cette figure toujours efficace du serial killer, intrigant par l'établissement de son profil psychologique comme par ses agissements, l'épisode sait aussi introduire des personnages faillibles et prompts à se laisser emporter par leurs enquêtes. Le duo formé par Katrine et Thomas a incontestablement du potentiel, avec une complémentarité naturelle évidente ; et ce, en dépit du sentiment de déjà vu que laisse la dynamique qui s'installe.

C'est d'ailleurs en partie par son classicisme que Den som braeder peine à trouver son identité. Indéniablement, la série respecte toutes les clauses du cahier des charges attaché au genre. Mais si sa recette a fait ses preuves, il lui manque ici le liant nécessaire pour faire la différence et prendre une dimension supplémentaire afin de s'imposer. L'univers créé manque d'épaisseur. Si l'amateur trouve facilement ses marques, l'histoire apparaît  unidimensionnelle, ne s'attachant à développer qu'un volet strictement policier, trop déshumanisé et sans relief. S'attachant à cultiver une atmosphère froide, parfois glaciale au sens propre du terme, l'épisode est tout entier dédié à la trame principale, ne prenant le temps de s'enrichir que de façon artificielle d'autres ingrédients qui lui auraient donné un équilibre plus consistant. Pour la suite, il apparaît notamment impératif de plus s'investir dans une dimension humaine qu'elle ne fait qu'effleurer : cela n'est pas insurmontable, puisque l'épisode pose quand même des bases intéressantes sur ce plan.

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 Un peu trop froid sur le fond, Den som draeber l'est aussi sur la forme. Certes, les forêts et champs enneigés offrent un cadre glacial privilégié qui permet de poser une ambiance, et c'est toute la série qui se décline à travers ce filtre. Sans que la réalisation constitue une véritable valeur ajoutée sur laquelle la fiction capitalise vraiment, l'image est soignée et, surtout, ses teintes se révèlent toujours très épurées, qu'elles tendent vers des couleurs claires ou que l'on se trouve plongé dans l'obscurité. La bande-son s'avère en revanche assez peu inspirée : ne mettant pas en valeur la la narration, Den som draeber ne parvient jamais vraiment à en tirer parti.

Cependant, soulignons enfin que la série bénéficie d'un casting qui m'était a priori sympathique, même si le potentiel n'est peut-être pas pleinement exploité dans ce premier épisode. Si je ne connaissais pas Laura Bach, qui interprète l'inspectrice principale, j'avais plutôt apprécié Jakob Cedergren dans Morden i Sandhamn (même si cette mini-série policière est très dispensable), tandis que Lars Mikkelsen restera sans doute toujours associé à Forbrydelsen dans mon esprit. A leurs côtés, on retrouve également Lærke Winther Andersen et Frederik Meldal Nørgaard. (Je devine que si je poursuis plus avant mon exploration du petit écran danois, je vais facilement recroiser des têtes connues.)

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 Bilan : Den som draeber est une série policière au sens le plus (trop?) traditionnel du terme, dotée une intrigue entièrement consacrée à la traque d'un criminel. L'enjeu n'est pas de savoir qui il est, mais bien de l'attraper à temps, ce qui permet à la série de jouer sur une tension psychologique appréciable. Cependant, le pilote se heurte à l'écueil d'une prévisibilité trop grande pour vraiment décoller. Ces 90 minutes s'avèrent globalement efficaces pour retenir l'attention du téléspectateur, mais il manque quelque chose. Il faudra non seulement que la suite sache faire preuve de plus d'inventivité, mais aussi d'une dimension humaine plus approfondie, pour donner à la série une chance de vraiment s'installer sur le long terme. 

Constituant apparemment un projet ambitieux de TV2, Den som draeber laisse donc entrevoir quelques éléments pas inintéressants, mais a indéniablement encore tout à prouver (et beaucoup d'aspects à améliorer) après ce pilote. Pour les amateurs du genre.


NOTE : 6/10


La bande-annonce de la série :


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