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Touche pas à ma Bretagne !

Publié le 08 avril 2011 par Nicolas007bis

ErnestUne fois n’est pas coutume, j’ai été alerté par Guy Carlier, via sa chronique de ce matin sur Europe 1.

Même si son coté donneur de leçon est particulièrement horripilant, on peut reconnaitre à Carlier un sens de la formule et de la critique souvent drôle et toujours piquant.

Cette fois-ci, sa cible était un journaliste du Nouvel Observateur pour un article du 10 mars 2011 intitulé « Nolwenn Leroy, la Breizh attitude » qui comme on peut s'en douter concerne le dernier disque de Nolwenn Leroy.

Curieux de vérifier si le propos particulièrement acerbe n’était pas exagéré voire mensonger, je suis allé lire l’article incriminé et je confirme, le propos n’est ni exagéré ni mensonger !

De quoi s’agit-il :

D’entrée le sous-titre de l’article annonce la couleur : « Le terroir contre la mondialisation ? »…tout est dit !

Et ça y va gaiement !

Fabrice Pliskin, auteur de l'article, commence par opposer le bon Yannick Noah, l’universaliste, le multi culturaliste, à Nolwenn Leroy, bretonne bretonnante, bien blanche qui serait ancrée dans le granit figé, suranné, archaïque et donc nauséabond du passé !

Puis c’est la coiffe de Bigouden (au passage qualifiée de "fichu") que porte Nolwenn sur la photo, qui est opposé au foulard de Diam’s, l’auteur relevant comme une ignominie la préférence des français pour la première par rapport au second !

Ensuite tout y passe, son nom « si peu républicain », son prénom « de sainte décapitée » qui « affiche un pedigree de la vieille roche », son père ancien footballeur « Brest et de Guingamp », 2 villes bien bretonnes…ah, il n’aurait pas joué à Sarcelle ou même au PSG !

Même la photo sur la pochette qui la montre à 5 ans, en Bigouden, n’est là que pour fournir « une preuve génétique de sa bretonnante traçabilité ».

Et enfin, viennent très rapidement les allusions plus explicites à l’extrême droite, à travers la citation d’un député UMP dont le style est qualifié de Maurassien ou pire encore une citation d’Ernest Renan, évoquant «la poésie des races celtiques » !

Bien évidemment nous avons droit au rapprochement, manifestement peu flatteur dans l’esprit de l’auteur de l’article, avec les autres bretons qui ont mal tourné : Bolloré, Pinault et Leclerc !

Et pour terminer, on lâche les chevaux sur la pauvre Nolwenn dont « l’inconscient semble structuré comme l'office de tourisme de Morlaix » !... jusqu’à la dernière phrase qui clôture le processus de destruction, que dis-je, l’œuvre de salut public, histoire d’être certain que la bête immonde est bien morte « Nolwenn Leroy ou le premier robot de fabrication 100% bretonne » !

Que Nolwenn Leroy utilise l’image et la musique de la Bretagne pour vendre des disques qu’elle ne saurait vendre autrement, peut-être, que son disque ne soit qu’une compilation de vieux tubes bretons maint fois repris auparavant par des Alan stivell, Gilles Cervat et autres Tri Yann, sans arrangement original, certainement…et alors !

Manifestement pour ce monsieur, et même s’il n’a pas osé le dire aussi clairement, cet album ne doit son immérité succès qu’aux mauvais relents du passé propre, blanc et granitique qu’il dégage.

Une sorte d’hymne des chouans modernes chanté par une bretonnante Jeanne d’Arc de la réaction.

Accuser Nolwenn Leroy d’être vénale, quasi lobotomisée et de se faire la grande prêtresse du culte d’une race bretonne qui n’aurait pas été polluée par tous les métèques et autres rastaquouères qui envahissent notre beau pays, est à la fois grotesque et indigne !

Reprocher à Nolwenn Leroy ses origines bretonnes et d’en diffuser la musique et la culture est tout aussi crétin que de reprocher à Cesaria Evora de se revendiquer Capverdienne et de chanter en créole ou à Michel Etcheverry d’être fier de sa région et de chanter en basque !

Sauf, et c’est bien là tout le problème, qu’il ne viendrait pas à l’esprit de cet individu d’écrire ce genre d’insanité à leur propos. Pourtant, et évidemment sans comparer leurs talents respectifs, ces chanteurs ont un point commun, ils sont fiers de leurs racines !

Mais, pour ce Monsieur Pliskin, il semble que le tôrt de Nolwenn Leroy soit d’être blanche, française, bretonne…et d’en être fière !...et dans ces conditions, être fier de ses racines ne peut qu’être synonyme de xénophobie, chauvinisme, nationalisme (régionalisme) étroit voire eugénisme et racisme !

Pour ma part, et n’en déplaise à ce Monsieur, j’aime la Bretagne, sa culture, son histoire, ses paysages, sa langue et sa musique et je n’ai pas peur le dire haut et fort !

Par-dessus le marché, j’aggrave mon cas en considérant que même si elle n’est pas extrêmement originale, la prestation de Nolwenn Leroy est plutôt réussie, et je n’apprécie pas d’être traité de réactionnaire pour tout cela !


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