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Pas de théâtre pour les pauvres !

Publié le 09 avril 2011 par Desfraises

Pas de théâtre pour les pauvres !
Un spectacle à voir de toute urgence. Mais il faudra casser votre tirelire.
(Cliquez ici pour savoir de quoi qu'on cause parce que le billet qui suit évoque plus l'économique que la chose artistique)
Les théâtres parisiens geignent parce qu’ils peinent à remplir leurs salles. Qu’ils songent donc à mettre en pratique des pratiques tarifaires plus justes. Et de manière ambitieuse, et pas 10 malheureux strapontins tous les 36 du mois ! Quand je vois que le spectacle du génialissime James Thierrée, au Théâtre Marigny, est à 50€… je trouve ça juste indécent. (Les billets pour les 18 dates (= 18 000 places) vont se vendre en un rien de temps). Enfonce-je des portes ouvertes en signalant que le théâtre n’est pas indiqué pour les pauvres ? Les gens modestes n’ont qu’à se satisfaire des places les moins chères (à 30€ quand même). Ok, un théâtre privé, ça coûte très cher à entretenir (loyer, communication, salaires, électricité et tenues aussi élégantes qu’inutiles). Surtout quand ça joue par exemple des spectacles où l’acteur parlant de lui à la troisième personne annule quand ça lui chante. Je lisais récemment une interview de Pierre Arditi qui n’a cure des querelles de chapelles entre théâtre privé et théâtre public. Son idée – et je m’étonne qu’elle n’ait été reprise – consistait à réserver un contingent de places à très bas prix dans tous les théâtres privés parisiens. Et pas des places "aveugles", derrière un poteau, ou au fin fond de la salle. Les pauvres ont le droit de rêver depuis leur fauteuil d’orchestre. Tout le travail de démocratisation du théâtre admirablement, courageusement, conduit par Jean Vilar et ses disciples est à refaire ! Prenons un couple tirant le diable par la queue mais souhaitant s’offrir un voyage dans l’imaginaire et la magie de James Thierrée, ce couple servant à ma sommaire démonstration devra s’alléger de 650 balles. Bah oui, il nourrit la légitime envie d'avoir de belles places, de se mêler aux bourgeois, à l'élite-qui-ne-paie-pas-sa-place-même-s'il-en-a-les moyens. A ce prix-là, notre couple féru de théâtre a intérêt à se remplir préalablement la panse à la maison puis à entrechoquer leurs flasques à whisky dissimulées dans le sac à main de madame, le baisenville de monsieur, la poche de pantalon, le bas, la chaussette, le talon compensé ou le chignon banane.

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