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104. La vie insulaire, dernier épisode: encerclée

Publié le 10 avril 2011 par Melaniepiqpiq
Souvenez-vous du serveur de l’année dernière à Koh Chang, qui me dessinait des cœurs sur les additions et me mettait des bébés dans les bras... (post 52)
Eh bien cette année, c'est Sit le loueur de tubas (également prof de tae kwon do dans ses temps perdus) qui m'assaille de ses décentes et originales ardeurs, qui commencent à devenir un peu lourdes finalement (rectificatif deux jours après le début de la rédaction du post), voire carrément pénibles (dernier jugement, sans appel). Après m'avoir offert un bouddha (pas sous une cloche en verre mais en médaillon), dimanche matin au petit dej, il a posé sur ma table une espèce de monstre sous-marin de la taille d'un ballon de foot, avec l'aspect d'un coquillage, avec une fente dans laquelle il ne fallait surtout pas aventurer son doigt, ai-je heureusement compris à temps.
Samedi, il me proposait un bungalow gratuit près de celui de mes copains rosbeef (mais aussi et surtout à 2 pas du sien), c’était tentant mais il ne faut pas jouer avec le feu... de toute façon j'avais déjà payé à l'avance pour ma petite case kitch et c’était pas remboursable.
Ce soir, il veut m'emmener voir le coucher de soleil là haut sur la colline. J'ai pas eu le réflexe de lui dire d'aller y siffler et de m'y attendre avec un bouquet d’églantine (de toute façon je ne sais pas comment on dit églantine en anglais, encore moins en thai)... et j'ai bêtement dit oui. A l'aide !!!!!
Pour les perplexes, autrement dit ceux qui ne connaissent pas leurs classiques :
http://www.youtube.com/watch?v=d3wHEc-YMvo
(…) J'ai survécu au coucher de soleil. Mais c'est très long, 35 minutes, quand tu as peur qu'on te saute dessus (ce qui n'est pas arrivé, Bouddha soit loué)et que tu rames comme un malade pour communiquer : son anglais étant plus que basique (et le fait qu'il bégaie n'aidant pas), et mon thaï... pathétique. Voilà à peu près tout ce que je sais dire : «Bonjour, je m'appelle Mélanie. Je suis française. Je voudrais un thé/café chaud/froid. Où sont les toilettes ? Je ne comprends pas. Poulet, poisson, riz ». C'est pas avec ça que je vais mener une conversation philosophique. Le pire, c'est que ça ne lui a pas suffi, il en redemande !!! Il veut remettre ça demain... à 17h, ce qui signifie 1h35 de tête-à-tête !!! Ma patience ayant des limites (eh si!), je lui ai dit calmement mais fermement que je préférais nager.
104. La vie insulaire, dernier épisode: encercléeHeureusement que c’était beau, quand même...
(…) De mieux en mieux : ce matin au petit dej il m'a offert des lunettes de soleil achetées à la fête à laquelle j'ai refusé d'aller avec lui hier soir, me disant que ça me ferait quelques heures de répit : au moins pendant ce temps, je ne l'aurais pas dans les pattes. A la sortie de mon bain de mer, il m'attendait avec une boisson. Ça partait d'une très bonne intention, mais il est doublement à côté de la plaque : les fausses Gucci qui te bouffent la moitie du visage et ne te protègent même pas du soleil, c'est pas franchement mon truc, et le Fanta est à la place Number Ouane dans le palmarès des boissons chimiques que j'abhorre.
J'allais oublier le plus beau (pour une fois ce n'est pas ironique) : pendant que je nageais, il a sorti le canoë, m'a fait signe de monter dedans, m'a mis un masque à tuba sur la tête, et m'a emmenée voir les coraux et les petits poissons. Certes, il m'a détournée de mes plans initiaux, mais cette fois-ci je ne me plains pas,
On peut dire qu'il est passé à l'artillerie lourde, sachant que mes jours sur l’île sont comptés.
Quand je sors de ma cabane, il est „comme par hasard“ sur le chemin à 2 mètres.
Je suis trop gentille pour m’énerver (et vu qu'il ne dépasse jamais vraiment les limites je n'en ai pas la légitimation) mais j'ai le visage tellement transparent qu'il devrait bien voir l’exaspération qui fait plus que percer. Il a bien décelé que quelque chose n'allait pas, je l'ai laissé mettre ça sur le compte d'une patraquerie passagère (« are you sick ? » « yes, nitoi » -a little bit, quoi), résultat il court m'acheter des médicaments...
J'EN PEUX PLUS !!! QU 'IL ME LACHE LA GRAPPE !!!
Seule solution: la fuite, car une rendition est hors de question. Moi, à l'usure? Jamais. Plutôt mourir.
Je mets donc les voiles pour partir vers de nouveaux rivages.
Je vous rassure, je n'ai pas écourté mon séjour sur l’île à cause de lui. Je peux même lui être reconnaissante de m'avoir donné un coup de pouce : sans lui, j'aurais eu encore plus de mal à prendre la difficile décision de partir. La vie insulaire est tellement pépère et agréable que j'aurais facilement pu rester encore quelques semaines... voire mois... (bref, ne pas me bouger le cul jusqu'à la date de mon billet retour) Mais ça aurait été un peu ruineux, et aurait manqué de challenge.
Prochaine étape: Ayutthayah. Vous ne savez pas où c'est? Moi non plus, jusqu’à hier.

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