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Le Deux-centième Paso Doble : la Curée

Publié le 11 avril 2011 par Toreador

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Par Toréador | avril 11, 2011

A las cinco de la manana…

Les Rats Dicaux quittent le Navire

La curée ou l'hallali. L'idée est la même : le départ de Jean-Louis Borloo de l'UMP est le dernier tournant du quinquennat. Après l'Omni-président (acte I), le Président Bling-Bling (acte II), puis la régence de l'Omnifillon (Acte III), c'est l'heure des comptes. Selon que l'on considère que Sarkozy est un atout ou un boulet, on trahit, on se repositionne. Le jeu politique redevient fluide.

Jusqu'ici, le superchampion de 2007 faisait peur : personne ne s'avisait à le contredire ou l'affronter directement, sauf quelques snipers isolés. La rebellion se chuchotait, désormais elle se clame, et tant pis si tout cela a un arrière-goût de trahison électorale. Comment expliquer que Borloo, qui il y a encore 4 mois faisait des ronds-de-jambe pour être le valet de pied de Sa Majesté se découvre désormais de vraies divergences de principes avec le Président actuel ? Le discours de Grenoble, c'était bien à l'été dernier ?

Après Borloo, le mouvement s'est accéléré : Villepin fait connaître ses ambitions; le MPF menace de quitter la coalition gouvernementale. Comme une voûte gothique, la fragilisation de la clé-de-voûte du système de Droite menace d'emporter la totalité du plafond. Il semblerait qu'il y ait deux Droite, pas tant celle qui aime le FN et celle qui le déteste, mais plutôt "la bande à Nico" (Gueant, Morano, Lefebvre…) et l'ancienne Droite, celle que Sarkozy a su habilement putsher entre 2002 et 2007. 

La mort de l'UMP

Depuis 7 ans, Sarkozy est le pôle (voire le mâle) dominant de la vie politique Française : tout s'organise autour de sa propre candidature, les autres prétendants se positionnant comme pouvant le battre ou pas – on les appellera des "pôles femelles". Un second pôle est en train de naître. Il s'appelle Marine Le Pen, et tout porte à croire qu'il est susceptible de désosser le premier. 

Jean-Louis Borloo, l'électron libre qui vient de s'arracher au pôle mâle de la Droite, prend un risque : celui d'être le Chevènement de la Droite, l'Homme par qui le Front National arrive. En provoquant un arc électrique ravageur, il pourrait arriver au résultat exactement inverse de celui espéré. Car si Marine affronte la Gauche au second tour, la digue républicaine ne tiendra pas. Il est plus facile pour le PS de voter Chirac que Le Pen, car Jacques est plus à Gauche que Jean-Marie. Organisez un Besancenot/Aubry, et vous verrez que l'UMP votera sans hésiter Aubry. Mais un Le Pen/Aubry ?

 Si Marine affronte Martine, elle fera donc 35 à 40% et la France se réveillera, éberluée, dans un hexagone où le parti de l'extrême-droite pèse un tiers des votants. L'UMP a hérité des idées de l'UDF et de l'appareil du RPR : il risque de périr écrasé entre le renouveau des Centres et la gauchisation du FN. 

Tags: Borloo, présidentielles 2012, radicaux, ump

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