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Pourquoi le Social Media est une bonne nouvelle pour les producteurs de contenu

Publié le 11 avril 2011 par Lilzeon

Citoyens !

On a parfois à tendance d’associer développement des médias sociaux, gratuité des contenus et co-création quelque peu magique.

Les oiseaux de mauvais augure voient souvent avec ce domaine présenté comme libre la fin des créateurs de contenus, donc de la production, donc la fin de certains métiers : artistes / musiciens / photographes / journalistes.

Exsonvaldes, interviewé par Virginie Berger lors d’une session musicale de Live Room de Thien,résumait le gap d’opportunités pour les producteurs de contenus :

“Le discours ambiant des contre-Hadopi «  le peuple a repris le contrôle de la culture » ne tient pas la route. Dans la musique, il y a ceux qui la font (nous), ceux qui aident (nos fans, notre label, notre tourneur…) et ceux qui écoutent (le public). Tous les acteurs sont importants pour transmettre la musique.”

En clair, dans la triptyque production / propulsion / conversation, les producteurs de contenus n’ont jamais été autant au coeur du business.

1- Les médias sociaux lient d’abord vers les productions originales. 2 exemples :

  • aux Etats-Unis, plus de 99 % des liens sortants des blogs pointent vers des médias d’information ou des grands réseaux “broadcast”, et Twitter est présenté comme un amplificateur des médias dits traditionnels
  • sur YouTube, les “covers” ont besoin d’abord des originaux pour émerger

Ce qui veut donc dire qu’à partir du moment où ce qui est rare est cher, une prime à l’originalité, donc au producteur initial de contenu, va être reconnu par les différentes communautés / forces en présence

2- La mobilité va paradoxalement accroitre la pression sur les “filtres” d’information, donc sur la qualité des contenus

  • un mobinaute ne vas pas foncièrement télécharger et consulter toute la journée 100 flux différents. Le ticket à l’entrée de l’ “attention” étant extrêmement élevé, il va peut-être plutôt reconnaitre la valeur des 2 ou 3 sources privilégiées, en fonction de leurs propositions de valeur. D’où la force des applications issues des organisations ayant soit la capacité à faciliter l’accès à l’information pertinente, ou aux producteurs de sens
  • un pari intéressant serait que les “curateurs professionnels” paient à terme quelques dividendes aux producteurs initiaux de contenus, un peu comme les grands portails à l’époque des premières agrégations de contenus : flux AFP ou boursiers sur Yahoo! dans les années 90, contenus “backstages” ou exclusifs consultables uniquement sur MTV. Un modèle est à inventer, encore faut-il trouver un moyen de rendre la curation “monétisable” et plus seulement égo-centré : quel intérêt ai-je à terme de partager l’ensemble de mes schémas de pensée, au-delà de la reconnaissance de mes pairs (qui ne me donnent pas encore à manger que je sache) ?

3- Internet n’a pas détruit la production de contenus, il a juste rendu une offre d’accès déjà colossale en une offre exponentielle…ou pas

  • McLaughlin rappelle que les audiences n’ont jamais (ou plutôt rarement) payé pour le contenu directement, mais bien pour avoir accès à lui au meilleur endroit (un abonnement qui arrive dans la boite aux lettres, une version collector pour un concert précis etc.) et au meilleur moment. Dans une offre exponentielle (ou pas) l’accès aux productions tend à être encore plus compliqué : d’une part parce qu’on a tendance à chercher que ce que l’on connait bien (effet filter bubble), d’autre part parce que les contenus plus extraordinaires sont perdus dans la masse
  • attention à croire que les contenus sont sans limite ; si les transformations rendues possibles sont limitées à la seule créativité (everything is a remix), les organisations et temps de production disponible (sic) sont eux limités
  • on consulte rarement 100% d’un contenu produit par un support : RMN le savait en proposant déjà en 1995 des accès par affinité, centres d’intérêts

Au final :

  • il existe une myriade de contenus qui n’attendent que d’être consultés, une fois “ramenés à la vie”
  • la fragmentation des contenus par centres d’intérêts permet de revaloriser certaines productions sans valeurs toutes seules pour les publics en vrai “produit” : on pourrait imaginer payer des entreprises qui consolideraient des chemins utilisateurs par affinité plutôt que par émetteur
  • depuis que la rue est le territoire le plus digitalisé du monde, on attend que la production de contenus ait lieu “in situ” plutôt que derrière un PC : les émetteurs vont devoir sérieusement réfléchir aux expériences terrain, retails, aujourd’hui pauvres (à part à des 4×3 print, à quoi est-on exposés ?) en allant chercher de nouveaux types de producteurs
  • la “curation” coûtant cher, le temps investi pour “curater” ou simplement pour guider les autres vers des productions précises va privilégier les projets à forte valeur ajoutée. Donc une prime au contenu fort (le contre exemple des vidéos de chats n’est pas foncièrement valable : vous passez toujours autant de temps à lire les blagues de bureau que dans les 80s, donc elles n’entrent pas dans la balance)
  • produire du contenu nécessite une organisation : l’amateur éclairé pourra au mieux “remixer” ou “reproposer” des équivalents, rarement d’avoir un contenu unique, bien produit, accessible partout, tout le temps

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