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De la faiblesse de la société de l’information

Publié le 13 avril 2011 par Ticanalyste

Je débute cet article en soulignant que, je ne suis ni techno-sceptique ni techno-optimiste. La ticanalyse que je mènerais dans les lignes qui vont suivre va consister, dans une étude de cas, à faire ressortir quelques faiblesses de la société de l’information. Le cas étudié nous vient du cœur du capitalisme, il est ce qui peut désigner le mieux la société capitaliste actuelle : la bourse.

Le 6 Mai 2010, la bourse de Wall Street à New York au USA,  a piquée une crise de folie en l’espace de deux quart d’heure. Son plus vieil indice boursier, le Dow Jones (fondé en 1884) a effectué le recul le plus spectaculaire et le plus soudain de toute son  l’histoire. Selon un article du journal Le Monde:

A l’ouverture il cotait 10 918,40 points pour immédiatement reculer à 10 852,02. A 14 heures, il se situait à 10 707,22. Et encore à 10 631,04 à 14 h 26 quand, patatras !, il dégringole soudainement et vertigineusement pour sombrer jusqu’à 9 869,62 points à 14 h 48. Dix minutes plus tard, il avait refait la moitié de son handicap (10 366,38 points à 14 h 55). Le Dow clôturait à 10 520,32 points, en baisse de 3,20 %, la plus importante depuis avril 2009.

De la faiblesse de la société de l’information

Une présentatrice de BFM TV, commente les indices boursiers au rouge

Cette chute vertigineuse du Dow Jones a amorcé une contamination à la chaine de tous les marchés boursiers de la planète (Paris, Londres, Tokyo…) entrainant une fermeture au rouge de tous les indices boursiers. Ce cataclysme financier s’est présenté comme la poule aux œufs d’or pour les médias, qui ne se sont pas fait prier pour répandre la nouvelle. Les médias dits traditionnels (télé, radio…) n’ont pas été les seuls à faire l’écho de la situation. Sur Facebook, Twitter et autres plateformes, l’information a été ressassée avec des termes tels: « krach boursier vertigineux », « krach boursier instantané », « mini-krach boursier« , Mais krach quand même! En témoigne cette photo.

De la faiblesse de la société de l’information

Un trader dépassé par les événements du 6 mai 2010

La question que vous (lecteurs) avez envi de me poser actuellement, à mon avis, devrait être la suivante: qu’est ce qui est à la base de ce tsunami boursier? Bonne question!

A mon sens cet article trouve tout son intérêt dans la réponse à cette question. Mon objectif est de mettre à  jour un effet pervers de la rapidité de la circulation de l’information dans cette ère, du tout informatique, tout numérique.

C’est une simple faute de frappe qui aurait provoqué l’effondrement en quelques minutes de Wall Street et des autres places financières du monde. Un trader voulant revendre des actions de Procter & Gamble aurait tapé « milliards » au lieu de « millions », provoquant une réaction en chaîne. Selon la chaîne CNBC (cité par le journal Le Monde), citant plusieurs sources anonymes,

Un trader de l’établissement (banque Citigroup) aurait tapé par erreur un b pour milliards (billion en anglais) au lieu d’un m pour millions en passant un ordre sur des actions Procter & Gamble, une valeur phare de l’indice Dow Jones. « A l’heure actuelle, nous n’avons aucune preuve que Citi ait été impliquée dans une transaction erronée », a assuré la banque américaine. Une prudence relayée par les experts qui parient plutôt sur un engrenage lié aux outils informatiques connus sous le nom de « spéculation à haute fréquence », pour lesquels la chute entraîne la chute jusqu’à ce qu’une normalisation humaine intervienne.

Au vu de cet élément de réponse, j’aimerais à mon tour vous demander si vous connaissez la théorie du chaos déclinée sous l’appellation de l’effet papillon. Cette théorie est utilisée dans la vie quotidienne pour montrer les conséquences lointaines (à des milliers de kilomètres) d’un fait banal qui s’est produit à l’autre bout du monde. Le météorologue américain Edward Lorenz qui l’a formulé pour la première fois en 1072 lors d’une conférence se demandait si le battement d’ailes d’un papillon au Brésil peut provoquer une tornade au Texas.

Cette théorie, n’est pas seulement applicable ou en d’autres termes, cela n’arrive pas seulement qu’en météorologie. Ce krach boursier représente sa mise à l’épreuve réussie. Mais ce n’est pas tout! C’est en fait deux mises à l’épreuve réussies.

  • La première se présente ainsi, en remplaçant un m par un b une des plus grande place boursière du monde à pris l’eau en entraînant toutes les autres bourses et leurs indices et en l’espace seulement de 30 minutes.
  • La deuxième est relative à la désignation de la cause du krach et de la propagation de l’information. La Citigroup ayant démenti être à l’origine de toute erreur de trading: la banque s’est dite « troublée que des rumeurs infondées » aient pu se répandre « aussi rapidement ». Qui est alors responsable?
L’autorité de contrôle des marchés financiers américains, la Securities and exchange commission (SEC), a décidé d’ouvrir une enquête pour trouver le coupable ou les coupables de cette débâcle financière. A mon niveau, je ne cherche point de coupable. Je veux tout simplement que les uns et les autres prennent conscience de la fragilité du monde dans lequel nous vivons. La faiblesse de ce monde vient de ce qui fait sa force, la technologie numérique. La technologie a un défaut majeur qui le transforme en couteau à double tranchants. Ce défaut, est qu’elle ne réfléchie pas, malgré toute sa puissance et sa précision. Elle est fragile! La preuve? A cause d’un caractère typographique «  b » le  système financier mondial mis sur pilotage automatique s’écroule en moins de 30 mns. Espérons qu’il ne soit pas ainsi pour déclencher une guerre nucléaire! Mahamadi ROUAMBA, le ticanalyste.

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