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Caubere Philippe, fat

Publié le 16 avril 2011 par Juval @valerieCG

Le 14 avril l’acteur Philippe Caubère écrivait dans Libération une chonique intitulée « Moi, Philippe Caubère, acteur, féministe, marié et « client de prostituées « .

Caubère, tel le baladin bourgeois qu’il n’oublie jamais d’être, sait.

Il sait les relations sexuelles.

Il sait la psyché de Bachelot.

Il sait les relations hommes femmes.

Il sait la misère sexuelle masculine.

Ne nous étonnons pas qu’on ne dise jamais d’un Sarkozy, d’un Guéant ou d’un Hollande qu’ils doivent être mal baisés pour avoir des idées aussi bêtes. On réserve ceci aux Bachelot, Aubry, Le Pen et Royal. Si Bachelot a l’idée de punir les client – comme le gouvernement suédois, sans doute tout entier composé de femmes frustrées – ce n’est pas une mauvaise idée, ou quelque chose qu’il faut contre argumenter. C’est juste qu’elle a un problème avec le sexe.

En revanche, l’opinion  de Caubère compte puisqu’il « ne représente pas vraiment le prototype du mec frustré, sexuellement ou sentimentalement ». On l’aura compris ; Caubère a une avis autorisé car il baise, ce qui ne manque pas de nous passionner.

Revenons sur la compréhension que je devrais avoir à l’égard des clients de prostituées ; clients qu’il met, dans une envolée quelque peu lyrique, au même rang qu’un Cantat et un Polanski. Il va peut-être falloir comprendre plusieurs choses.
La prostitution est essentiellement pratiquée par des femmes, des immigré-e-s, des sans papier, des personnes transexuelles, des homosexuels et des personnes pauvres.
Le client a une certaine somme d’argent que veut la personne prostituée et dont elle a besoin. Par ailleurs, la relation prostitutionnelle ne bénéficie d’aucun contrat légal, d’aucune loi, de rien. Une prostitué ne pourra aller porter plainte  si demain un client ne la paie pas. Donc qu’on ne vienne pas me parler de relation gratuite ou égale. Cela serait comme croire qu’un entrepreneur de BTP a une relation gratuite et égalitaire avec un ouvrier sans papier.

Monsieur Caubère ferait également bien de s’intéresser aux rapports entre les hommes et les femmes et aux NTIC.  Je peux lui donner quelques dizaines de sites où il pourra trouver des femmes disant clairement qu’elles veulent des relations sexuelles sans lendemain et, ce sans aucune rétribution. Je sais, c’est incroyable. Que de drames le féminisme a-t-il provoqués. Si on ne peut même plus payer pour baiser, où va-t-on ?

Entendons nous bien. Je suis contre la pénalisation du client dont je n’ai pourtant rien à faire. Je considérerais comme acceptable l’achat de services sexuels dans une société non fondée sur les rapports de classe. On en est loin. Je suis pour la légalisation car je considère que  c’est la solution permettant de protéger au mieux les personnes prostituées consentantes (pas les victimes de traite ; à l’heure actuelle, aucune solution ne permet  de protéger les victimes de traite. Il faudrait une réflexion sur les mouvements migratoires, une coopération entre les polices européennes, africaines et maintenant chinoises et donc de vrais moyens humains et financiers).

Vous n’êtes pas Monsieur Caubère, une « fille ». Lorsque vous avez fini votre travail, vous ne portez aucun stigmate.  Vous ne risquez pas de voir votre conjoint être condamné pour proxénétisme ou vos enfants de vous être enlevés. Vous n’avez aucune amende  à payer pour en avoir fait la publicité. On ne vous insulte pas parce que vous le faites. Vous ne vous produisez pas derrière des buissons, dans le froid, parce que l’etat a décidé que vous étiez indésirable. Vous ne risquez pas d’être violé parce que vous ne pouvez pas exercer votre activité dans des conditions décentes.  Enfin votre métier vous donne le droit à la parole et à parler dans un grand quotidien, en lieu et place de celles et ceux qui le devraient. Vous mettez sur la même plan votre souffrance et celle des personnes prostituées depuis la loi sur le racolage passif. Je vous rappelle que vos envies sexuelles ne sont que des envies, l’activité prostitutionnelle permet à celles et ceux qui la pratiquent de vivre ; c’est légèrement différent. Cette loi a provoqué un surplus d’agressions, de viols, de mise en proxénétisme chez les personnes prostituées.

Je conçois, parce que vous êtes blanc, parce que vous êtes hétéro, parce que vous êtes un homme, parce que vous êtes riche, que vous ayez envie d’être malheureux. Et je conçois que fantasmer sur l’impitoyable vindicte féministe – qui dirige apparemment les tribunaux français, suisses, lituaniens, canadiens, et américains – vous procure quelques sensations. Mais, si nous sommes si fortes, expliquez-moi pourquoi M. Cantat et Polanski sont en liberté ? Si nous chassons à courre les hommes, où est l’hallali ?

Ne mélangez donc pas, Monsieur, la bêtise à l’indécence. Je conçois qu’il soit excitant, du moins pour un adolescent, passé cet âge on tombe dans le pathétique, de voir la vie à travers un film ou de s’imaginer telle Belle de jour. Je comprends aussi qu’un douillet rond de cuir ait envie de s’encanailler en s’imaginant telle une prostituée ; le publier témoigne d’une fatuité rarement atteinte.

Deux liens :

Olympe

La peste


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