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Bio: fausses promesses et vrai marketing

Par Copeau @Contrepoints

Gil Rivière-Wekstein, Bio : fausses promesses et vrai marketing, Le Publieur, préface de Jean de Kervasdoué.

Bio, un choix discutable

Fruit d’une longue enquête, le dernier livre de Gil Rivière-Wekstein fait voler en éclats certaines idées reçues sur l’agriculture biologique. Oui, l’agriculture biologique utilise des pesticides. Oui, elle a recours à des molécules préoccupantes. Oui, certaines pratiques dans le bio peuvent contribuer à la mort des sols.

Le terme « bio » renvoie à une image de produit naturel et sain. Il est ainsi paré de toutes les vertus et, fort logiquement, ponctue les discours des politiques, des publicitaires et des associations écologistes. Pas un propos lié à l’environnement où il ne soit question de « bio ». Il faut manger, vivre et penser « bio ». Plus surprenant, c’est qu’il n’y avait pas encore eu d’enquête approfondie sur ce sujet.

Le livre de Gil Rivière-Wekstein comble cette lacune et passe au crible les trois promesses du bio :
- il serait meilleur pour la santé ;
- il respecterait davantage l’environnement ;
- il encouragerait le développement de la petite agriculture.

Les conclusions de l’auteur, à contre-courant de l’« écologiquement correct », sont sans appel : le bio n’est pas à la hauteur de ses promesses, pourtant claironnées par une véritable campagne de marketing. Même les qualités gustatives ne sont pas au rendez-vous. Comme le rappelle Jean de Kervasdoué dans sa préface, « en aveugle, même les experts avertis ne font pas la différence entre un produit bio et un produit qui ne l’est pas. L’auteur souligne d’ailleurs en passant que, pour le vin notamment, le label bio ne garantit en rien les qualités gustatives de ce précieux nectar ».

Mais Gil Rivière-Wekstein a poussé son investigation plus loin. Pendant plus de deux ans, il a réuni les différents éléments pour retracer les origines du bio qui remontent bien avant le Grenelle de l’Environnement. Il révèle que les racines du bio s’enfoncent dans une terre bien sombre. Avant de prendre des accents altermondialistes, le bio a en effet longtemps été l’apanage des milieux agrariens réactionnaires et hygiénistes dans les années trente, des adeptes de « la terre qui ne ment pas » dans les années quarante, puis du poujadisme dans les années cinquante. C’est dans cette plongée au cœur de ses fondements historiques et idéologiques, mêlés de théories ésotériques sur de mystérieuses « forces vitales », que nous emmène Gil Rivière-Wekstein.


Bio : fausses promesses et vrai marketing par LeLivreBio

Avec Bio, fausses promesses et vrai marketing, Gil Rivière-Wekstein ouvre un débat nécessaire, alors qu’il semble tellement naturel de consommer bio à tout prix. L’agriculture biologique doit se sauver d’elle-même, de son idéologie comme de son cahier des charges de production, aujourd’hui obsolète. L’évolution de la réglementation sur les pesticides naturels utilisés en agriculture biologique conduit les producteurs bio dans des impasses techniques et économiques. Dans le même temps, la société industrielle, que les pionniers de l’agriculture bio rejetaient, profite aujourd’hui de son développement. Elle pourrait aussi l’enterrer prématurément. Or, l’agriculture biologique a sa place sur l’échiquier agricole : celle d’une production de qualité, à l’image de certains labels, ou d’une production plus spécifique de produits hors du commun. L’avenir du bio s’écrit aujourd’hui. Il pourrait passer par les biotechnologies…

Plus qu’un livre polémique, l’ouvrage de Gil Rivière-Wekstein cherche à réconcilier toutes les agricultures, sans sectarisme ni a priori.

Gil Rivière-Wekstein est le fondateur de la revue mensuelle Agriculture et Environnement. Spécialiste des questions agricoles et environnementales, il a déjà publié Abeilles, l’imposture écologique. Il est membre de l’Association française des journalistes agricoles.

Jean de Kervasdoué est professeur d’économie au Conservatoire national des arts et métiers et membre de l’Académie des technologies. Ingénieur agronome de l’institut national agronomique Paris-Grignon, il est également l’auteur de La peur est au-dessus de nos moyens, et Les prêcheurs de l’apocalypse, pour en finir avec les délires écologiques et sanitaires.

Table des matières :

Préface : Aux sources troubles du bio

Introduction : Vive le bio !

Partie 1 : la nutrition
Chapitre 1 : Au cœur des forces vitales
Chapitre 2 : Les chevaliers de l’apocalypse : Bas, Geffroy et Passebecq
Chapitre 3 : Agriculture bio et pesticides
Chapitre 4 : Des résidus de pesticides dans le bio
Chapitre 5 : Vous avez dit goût ?

Partie 2 : L’environnement
Chapitre 6 : Le bio face aux autres modes de production
Chapitre 7 : La révolution des engrais chimiques
Chapitre 8 : Le cycle de la vie
Chapitre 9 : Le trio Kervran-Lemaire-Boucher
Chapitre 10 : Les égarements continuent

Partie 3 : Agriculture bio et projet de société
Chapitre 11 : L’agriculture bio française, un projet politique
Chapitre 12 : N’écoutez pas « ces beaux messieurs avec des livres » !
Chapitre 13 : Les pionniers français
Chapitre 14 : Années soixante-dix : la grande mue de l’écologie
Chapitre 15 : L’écologie : une « révolution conservatrice »
Chapitre 16 : Quand le totalitarisme guette

Conclusion : Quel avenir pour l’agriculture biologique ?

Lire aussi : Perdre de l’argent en mangeant « bio »


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