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Armadillo, critique

Publié le 19 avril 2011 par Fredp @FredMyscreens

Armadillo, critique

La guerre en Afghanistan, comme si vous y étiez ! C’est le pari à sensations que propose Armadillo, en dvd le 19 avril. Et vous n’en sortirez pas indemne.

Armadillo, critique
Rapporter d’Afghanistan le témoignage de guerre le plus réaliste possible en restituant fidèlement le quotidien des soldats, voila ce que propose Janus Metz le réalisateur d’Armadillo. Sorti à la fin de l’année 2010, le film s’est surtout fait remarqué à Cannes où il était en compétition pour la Semaine de la Critique et y a gagné le Grand Prix. Le réalisateur danois s’est embarqué pour le conflit Afghan pendant les 6 mois que durait l’enrôlement de jeunes hommes de son pays.

Et il n’est pas vraiment simple le quotidien des soldats et surtout celui des populations sur place confrontées à une armée venue de loin sensée maintenir la paix. Les cultures se mêlent mais les 2 partis ne se comprennent pas. Véritable documentaire monté comme un film de guerre, Armadillo est un petit bijou du film de genre. Le résultat n’a jamais été vu.

Armadillo, critique
L’histoire est pourtant toute simple et le scénario ne tente pas de déroger au chemin habituel que suit ce genre de film. Sauf qu’ici, tout est vrai. Tout se passe dans les regards de ces hommes plongés dans une horreur incompréhensible. Armadillo se fait le carnet de guerre vivant d’une guerre sans trop de sens, sur des soldats indésirables venus retourner la poussière dans une contrée qui est déjà fortement démunie.

La scène de guerre à distance où des hommes en armes visent à la roquette des Talibans fuyant, ou celles des civils venant se plaindre des pertes qu’ils ont subi, animaux ou humains, et qui se voient dédommagés pour des rideaux arrachés ou des maisons détruites, sont tous simplement remplies d’émotions. Et que dire de ces simples jeunes hommes partant se faire tirer dessus à des kilomètres de chez eux pour des raisons qui leur sont inconnues ?

Armadillo, critique
Puis, après qu’une certaine forme d’attente angoissante se soit mise en place, les hommes sont confrontés à des escarmouches fulgurantes, aux calmes précédant la tempête. Les épaules chargées de kilos de matériel pour freiner des paysans munis de kalachnikov, voire invisibles. Les fusillades échangées, les blessés aux yeux exorbités, choqués vous feront perdre toute contenance. Derrière toute la mythologie de la guerre et la mise en scène habituelle que l’on connaît, on sent ces jeunes âmes se transformer. Car plus loin, les soldats finissent par se laisser griser par les exactions de guerre qu’ils vont mener.

Armadillo, critique
Armadillo arrive surtout bien à mettre en évidence des garçons isolés dans une réalité plutôt doré, qui livrent bataillent comme dans un jeu vidéo, enthousiastes à l’idée de prendre part à une guerre. Le réalisateur souhaitait réellement mettre en scène des individus socialement et moralement normaux qui parviennent aisément à déclencher une certaine violence. Ils finiront effectivement par ressentir une certaine excitation fasse à une tuerie en règle ! On se retrouve face à des situations extrêmes dans lesquels les soldats s’isolent pour revivre leur version romancée des événements. Chaque séquence a été filmée avec l’idée de capter une thématique mettant en avant les différents aspects de « l’homme à la guerre» . Le rendu est saisissant. Jamais aucun film de guerre n’a pu rendre compte de ce vide et de ces appréhensions qui habitent les soldats face au néant. On pense au Désert des Tartares de Dino Buzzati avec ces soldats dans l’attente de la guerre.

A découvrir sans hésiter !


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