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La canicule des pauvres de Jean-Simon Desrochers(Prix des libraires 2011)

Par Ngiroux

La canicule des pauvres de Jean-Simon Desrochers(Prix des libraires 2011)Une première semaine de juillet pas comme les autres. Une canicule qui fait suer la centaine de millions d’habitants du Nord-est américain… il y en a qui commence à se poser des questions…Cà parle de réchauffement climatique, de solutions à trouver, de pessimisme, de gaz à effet de serre. Un humidex pivotant autour du40 °C. Un immeuble à multiple logement appelé le Galant avec sa brique jaune crasse, une de ces constructions du type cages à poule sixties du Centre-Sud.  Un immeuble avec balcon garantissant l’accès aux escaliers de secours, à l’arrière comme à l’avant.

Desrochers, tour à tour, nous présente les occupants officiels du Galant, 26 résidents à temps partiel ou à temps plein, certains depuis des décennies, d’autres que de passage. Des Québécois de souche ou d’immigrés de contrées lointaines : une panoplie de personnages aussi excentriques, cyniques, hétéroclites, particuliers les uns que les autres, leur misère, leur pauvreté matérielle, intellectuelle, leur jeunesse, leur vieillesse, leur solitude. J’en présente quelques-uns.

 Zach, le français du cinquième, pharmacologue, pusher de pot, hasch, coke, crack, speed, ice, héro, crystal, mesc. et autres. Daphné, actrice en devenir, magnifique rousse, qui ressemble à une statue de marbre coiffée d’un incendie. Kaviak, pornographe : j’ai choisi cet appartement pour un ensemble de raisons, mais surtout parce que je crois que ce changement est susceptible d’améliorer mon existence… Takao, bédéiste japonais remarque en sol canadien que les différences physiologiques sont très prononcées dans cette partie du monde. Claude, tout simplement homosexuel, un groupe punk rock, dont les membres sont tous séropositifs, des kids aux yeux sales, tellement qu’on leur a fait voir de la marde depuis qu’ils sont nés.  Plusieurs autres occupants viennent au fil des chapitres dynamiser cette fiction.

 Pour adulte seulement, très sensoriel, sensuel, sexuel, pornographique, tous nos sens sont mis à contribution, la vue, l’odorat, l’ouïe. Une atmosphère glauque, sulfureuse, putride, un premier roman qui impressionne.  Malgré une pornographie à répétition, omniprésente qui malheureusement au fil de ses mises en scène, dérange, exaspère, Desrochers peint un magnifique portrait d’un Montréal caché des sentiers touristiques.



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