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Lenteur & Féminité

Publié le 20 avril 2011 par Gentlemanw

Il était une fois une rencontre de deux esthètes, du sexe opposé, qui ont eu envie d'écrire à quatre mains, enfin l'un à côté de l'autre, de chaque côté de l'écran, autour de quelques images similaires, sur un sujet commun "Féminité & Lenteur".

 

Voici aujourd'hui, le second opus, écrit sous la pression de tant de sensualité évoquée dans le premier opus que vous avez lu hier. Bonne lecture, je vous donnerai son auteure ensuite !

 

 

Un jour où je suspendais le temps, oui celui de répondre à un agenda, à un téléphone, à des demandes, à des contraintes.

J'étais là, allongée dans mon bain, heureuse et détendue, dans cette chaleur qausi excessive, qui envahissait de buée le miroir de ce lieu. Il flottait une brume de parfums, d'encens qui brûlait sur le bout de la longue baignoire, et quelques bougies posées sur les bords. 

Atmosphère zen, atmosphère détente avec une envie plus profonde, ne plus sentir mon corps, le mettre en harmonie de température avec l'eau pétillante, avec ce fort parfum de pivoines en infusion bio, imprégnée dans l'eau chaude de mon bain. J'étais nue, libérée de mon corps, en fusion avec le lieu, oubliant les repères, oubliant les murs, un cocon de lumières troubles, des parfums, moi, des dimensions non définies.

 

Et le temps, oublié, depuis combien de temps étais-je partie de mon travail, rentrée en achetant un bouquet de fleurs, des freesias jaunes et banches. Elles donnaient déjà de leurs arômes éxubérantes dans la cage d'ascenseur. Une montée au paradis, loin du bruit de la rue, une clef qui me remettait à moi seule, l'espace de ma vie. Mon trench rouge posé sur un coin de canapé, un sac besace, mon second moi, plein de plaisirs, de souvenirs, de bonheurs, de petites choses de mes amies.

 

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J'avais allumé le bain, les bougies, coupé le téléphone, et même mon portable. Rien, un bonheur dans une bulle, la mienne. Voici des années, des mois, des jours que j'avais donné à mes proches, à mes enfants, à un homme. Non, là ces instants étaient pour moi.

 

Juste pour moi, sans leur possible interaction, coupure d'une sonnerie, d'une discussion, d'une proposition ou même d'un début d'envie. Je voulais me glisser depuis ce matin, en cette fin de journée, dans un bain, rentrer dans des milliers de bulles, dans ma bulle.

 

Mais ensuite ? pour une fois, je n'y avais pas pensé. Juste le début de mon histoire, rien de programmer, juste les premiers instants, et suivre les méandres d'une route sans regarder la direction, sans connaître la fin, sans mesurer le temps. Aucun intervalle, juste un début, sans fin définie. Je me caressais le peau, du bout des doigts, l'eau en osmose avec moi, me flattait chaque courbe. J'étais Célopâtre dans son bain de lait d'anesse, telle une star dans son enveloppe de champagne. Je me relâchais, pour fermer les yeux. Juste ressentir, et sentir les parfums. Pivoine ici, freesias dans la pièce d'à côté. Un concours, un duel qui m'embellissait. J'avais toujours aimé les fleurs et les parfums. Comme des roses sur mes dentelles, sur mes revers de bas !

 

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J'ouvre les yeux, un quart de tour, j'aperçois les nombreux flacons, mes nombreuses humeurs, mon instinct pour un jour ou un soir, choisir les nuances qui envelopperont ma peau. Un premier costume indispensable à ma féminité. Mon chemin intérieur, mon masque de séduction, pour moi, pour mon confort, parfois mon réconfort, et indispensable à mon bien-être. Guerlain, Dior, Chanel, Serge Lutens, Jean-Paul Gaultier, et tant d'autres, pour souvent revenir à Yves St Laurent, mon Opium.

Je vais enjamber les bougies, éclairant mes jambes parfaitement lisses, douces de ce bain, de cette infusion sans fin, me sécher avec une serviette éponge, de coton incroyable mêlé de soie. Un cadeau, un de mes cocons sensuels, juste pour moi, juste pour une femme, m'avait dit la vendeuse avec un sourire. Comme pour des bas Nylon, un cocon si personnel !

      

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Je me parfume, j'aperçois enfin le miroir, la brume parfumée se dissipe, s'évapore. Mes seins, mon visage, mes épaules fines, mes hanches, mon ventre, mes jambes, moi. J'aime à nouveau me regarder, lentement je monte, je descend sur cette volupté. 

Est-elle nouvelle ? Non, mais j'avais perdu le temps de prendre soin de moi, probablement. Se perdre soi-même, se noyer dans un agenda, dans une vie, dans sa propre vie.

Et maintenant, je suis nue, je sens mon parfum, je sens encore un peu les pivoines du bain imprégnées dans le carrelage, dans le bois, dans le lieu, j'ouvre vers les freesias, vers la chambre, ma chambre. Choisir une tenue, sans but.

Oui, cette lingerie, quel plaisir, mes tiroirs de frou-frous, de voile et de dentelles, de couleurs les plus variées, de confort suivant mes envies, toutes mes envies. Soutien-gorge, bustier, culotte, shorty, string, guêpière, toutes les variations, tous mes bonheurs. Mais j'ouvre le prochain tiroir, mes bas et mes rares collants. Tant de souvenirs soudainement, des journées, des weekends, des vacances, des soirées, des moments beaucoup plus courts vifs et passionnés, surprenants. Les imprévus, enocre plus savoureux et plus hédonistes !

Encore un tiroir, oui, là un pyjama de soie, tout simplement, car je vais fermer mes yeux. Ce soir, je vais m'allonger, dormir seule, libre jusqu'à demain ou un peu plus.

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Ce soir le temps n'est plus là les souvenirs de bas nylon m'accompagne jusqu'au lit, je prends un livre. Un de mes derniers achats, un livre sur la passion de la féminité, sur la vision d'une femme et d'un homme, un dialogue dans un livre, gorgé et débordant de passion, comme un buste charnel coincé dans un corset trop juste. Je vais me laisser guider au gré des habillages et autres déshabillages. Chacun leur regard. Chacun leur sensualité, j'ai tant aimé les premiers mots. Un lumière douce, je me glisse dans la soie, sous la couette, en douceur. Mes jambes réclameraient des bas de soie, si nous étions deux, à partager cette lecture. Mais je suis seule.

Seule et heureuse d'avoir quitté cet homme, je suis libre de vivre avec mon temps, mais plus encore depuis des mois avec mon coeur qui respire, avec mon corps qui revit.

Hier vous avez lu ses mots,

En fin d'après-midi, vous aurez son auteure.

Nylonement bis





 


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