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Le conte de Montesquiou-Fezensac un parisien singulier

Publié le 21 avril 2011 par Cardigan @onlyapartmentsF

Bien que ce serai plus approprié de le trouver non loin des Champs Elysées, dans une des salles du magnifique Musée Jacquemart-André de Paris (158 boulevard Haussmann), c’est cependant au Musée d’Orsay (62 rue de Lille) où l’on peut trouver le portrait, peint en 1897 par Giovanni Boldini, d’un beau chevalier au regard hautain, port distingué et nez formidable.

conte montesquiou

Il porte une moustache et un bouc délicatement soignées et sa main gauche, habillée d’un gant dont la couleur ressemble à celle d’une variété de perle très rare, tient une magnifique canne qui fait jeu avec l’effet général que provoque son apparence, imposante et arrogante.

Habillé de gris, couleur qu’il adopta (comme Brummell avec le bleu et le beige ou Baudelaire avec le noir) dans ses années matures presque comme une sorte d’étendard.

Il s’agit du célèbre conte de Montesquiou-Fezensac (1855 – 1921), un personnage notable et aristocrate appartenant à une des lignées les plus anciennes et prestigieuses de la noblesse française.

Son existence de parfait esthète fut perpétuellement orner par une brillante panoplie de mémorables et artistiques excentricités qui font de lui, un de ces inoubliables individus capables de résumer en soit même une bonne partie des principaux attributs de la figure du dandy. Détails comme, pour ne cité que quelques exemples, le bouquet de violettes qu’il portait entre le gilet et la chemise en guise de cravate, la façon de s’habiller en choisissant toujours des couleurs qu’il considérait en accords ou complémentaires avec les goûts et tempéraments de ses hôtes ou invités. Ou de façon très spécial, la très originale et surprenante décoration de sa maison de la rue Franklin (sa caverne d’Ali Baba, comme il l’appelait lui-même). Truffé d’étranges objets comme le célèbre traineau sur une peau d’ourse polaire, les chaussettes de soie exposées dans une vitrine comme s’il s’agissait de pièces de musée, le mobilier d’église ou la tortue baigner d’or immortalisés par J.-K Huysmans dans À Rebours (qui les connus grâce au récit de Mallarmé, qui abandonna la maison selon les mots du propres Montesquiou dans un état de silencieuse exaltation, la nuit de 1883 où il vit la maison.)

Bien que comme le rappelle Guiseppe Scaraffia, être dandy c’est un état de grâce fruit d’un exténuant dévouement à soi-même, Montesquiou trouva en plus le temps d’écrire des vers, d’être un capricieux, implacable et très craint critique d’art (un des premier à proclamer les vertus de l’Art Nouveau). Et de régner comme suprême arbitre au sujet de l’esthétique et de l’élégance, dans un cercle social qui incluait Gustave Moreau, Stéphane Mallarmé, Sarah Bernhardt, James Whistler, Gabriel Fauré, Marcel Proust et le jeune Jean Cocteau entre autres.

Cependant il passa à l’histoire pour servir de modèle pour le Des Esseintes de Huysmans et le Baron de Charlus de Proust, deux des plus fascinants personnages littéraires des derniers siècles.

Paul Oilzum Only-apartments Author
Paul Oilzum


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